Réalisé par Alex Ross Perry
Avec
Carlen Altman, Alex Ross Perry et Bob Byington
Édité par Potemkine Films
JR vient de quitter son professeur avec qui elle avait une liaison. Elle demande alors à son jeune frère Colin de l’accompagner dans un road-trip pour récupérer ses affaires chez lui. Le problème c’est que JR et Colin ne s’entendent pas très bien et ce voyage va leur apprendre à se supporter l’un l’autre…
Remarqué en 2009 avec son premier long métrage Impolex, le jeune cinéaste Alex Ross Perry signe avec The Color Wheel un film ennuyeux bien que formellement intéressant, marqué par un grain cinéma fourmillant et un N&B tranché capturé en 16mm. Malgré des idées de mise en scène compensant le manque évident de moyens financiers, le cadre, le montage, l’humour joliment absurde (mention spéciale au concierge de motel catholique) et l’interprétation de Carlen Altman (également co-scénariste), on ne comprend pas trop le message qu’a voulu faire passer le réalisateur. Poursuivre ou renoncer à ses rêves ? Pardonner ? Complexe fraternel ? Peur du temps qui passe ? L’histoire brasse beaucoup de thèmes sans réellement en développer un et à force de références (Jim Jarmusch, Woody Allen) finit par manquer d’identité.
Si le talent d’Alex Ross Perry derrière la caméra est évident, il en est autrement de son aptitude à jouer la comédie. Cependant, sa voix monocorde et son évident manque de charisme sont heureusement contrebalancés par le jeu de sa partenaire Carlen Altman, naturelle, jolie, dynamique, et que l’on devrait revoir dans les années à venir. Si la première partie road-movie plaît, The Color Wheel s’embourbe petit à petit en raison d’un scénario maladroit, un récit initiatique convenu, des dialogues ironiques mais trop abondant et « écrits », et une fin radicale et douteuse (certains diront inévitable, d’autres totalement gratuite) qui met sérieusement mal à l’aise.
Le test a été réalisé sur check-disc. Il semble que le visuel de la jaquette diffère de celui de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical.
Outre le film-annonce, nous trouvons un entretien classique avec le réalisateur, producteur, co-scénariste, monteur et acteur Alex Ross Perry (11’). Pendant cette interview, notre interlocuteur revient sur la genèse de The Color Wheel, les partis-pris esthétiques du film, les thèmes explorés, son étroite collaboration avec Carlen Altman et le chef opérateur Sean Price Williams.
Difficile de juger la qualité du master 1.78 de The Color Wheel en raison des partis-pris esthétiques adoptés par Alex Ross Perry et son directeur de la photographie Sean Price Williams : tournage en 16mm, N&B, grain aléatoire mais fortement appuyé voire pelucheux, blancs parfois incandescents, contrastes denses, noirs charbonneux. Comme les volontés artistiques originales sont respectées, qu’il n’y a absolument rien à signaler d’ennuyeux et que l’ensemble demeure constamment flatteur pour les rétines, nous n’hésitons pas à accorder la note de 4/5 à l’image si particulière de ce film.
Le mixage anglais Stéréo se révèle hasardeux, mettant parfois les dialogues trop en avant au détriment des ambiances et effets annexes. Le confort acoustique reste toutefois indéniable.