J'enrage de son absence (2012) : le test complet du DVD

Après dix ans d’absence, Jacques ressurgit dans la vie de Mado, aujourd’hui mariée et mère de Paul, un garçon de sept ans. La relation de l’ancien couple est entachée du deuil d’un enfant. Alors que Mado a refait sa vie, Jacques en paraît incapable et lorsqu’il rencontre Paul, c’est un choc. La complicité de plus en plus marquée entre Jacques et Paul finit par déranger Mado qui leur interdit de se revoir. Mais Jacques ne compte pas en rester là…

C’est par le biais du documentaire que Sandrine Bonnaire avait fait ses débuts derrière la caméra avec Elle s’appelle Sabine en 2007. Après ce très beau film prometteur centré sur sa soeur autiste, la comédienne revient à la réalisation pour son premier long métrage de fiction, très inspiré par sa propre vie et quelques expériences personnelles.

J’enrage de son absence confirme nos espoirs et révèle l’indéniable talent de Sandrine Bonnaire à la mise en scène. Porté par de solides comédiens, Alexandra Lamy, Augustin Legrand et William Hurt (intense et en français dans le texte), ancien compagnon de la réalisatrice et père d’un de ses enfants, J’enrage de son absence démontre le savoir-faire de la cinéaste en terme de direction d’acteurs, de l’usage de l’espace et du cadre. Ce drame percutant (Maurice Pialat a visiblement laissé des traces indélébiles dans la mémoire de la réalisatrice) a pour qualité de ne jamais tomber dans le mélodrame appuyé ou le pathos inapproprié.

Sandrine Bonnaire fait souvent la part belle aux regards, aux gestes, aux non-dits, en offrant par la même occasion à William Hurt et Alexandra Lamy un de leurs plus beaux rôles. La mise en scène est élégante, la photo soignée, en un mot ce deuxième film est une très belle réussite et la fin est magnifique.

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est animé, musical et lumineux.

Filmé pendant la préparation du film, le making of de 51 minutes suit Sandrine Bonnaire dans tous ses déplacements en vue de la production de J’enrage de son absence. Des réunions en passant par les repérages, le choix des accessoires, la rencontre avec le petit Jalil Mehenni, la préparation des décors, l’essayage des costumes d’Alexandra Lamy, sans oublier les propos du producteur Dominique Besnehard, de l’équipe technique et de la réalisatrice, ainsi que l’attente interminable de William Hurt (sans cesse repoussée), cet excellent documentaire se clôt lors du premier clap de tournage.

S’ensuivent trois beau entretiens avec Alexandra Lamy (6’), Sandrine Bonnaire (6’) et William Hurt (6’ et en français) réalisés lors de la présentation de J’enrage de son absence au Festival de Cannes dans le cadre de la Semaine de la Critique. Chacun s’exprime posément sur les thèmes explorés, la genèse et l’histoire du film.

Nous trouvons ensuite les essais de Jalil Mehenni (4’) tournés en vidéo, durant lesquels le petit garçon se révèle très à l’aise devant la caméra.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Ad Vitam nous a concocté un très beau master de J’enrage de son absence. La colorimétrie froide parfois glacée est habilement restituée, la clarté est de mise, le cadre large bien exploité. On excuse de sensibles pertes de la définition sur des plans plus lumineux, dénaturant quelque peu le piqué, puisque la copie demeure solide et permet de revoir le film de Sandrine Bonnaire dans d’excellentes qualités techniques.

Le confort acoustique est largement assuré grâce au mixage Dolby Digital 5.1. La musique bénéficie d’une très belle spatialisation, le caisson de basses est utilisé à bon escient, les dialogues solidement plantés sur la centrale et la balance frontale fluide et limpide. Les plages de silence sont impressionnantes, les ambiances naturelles ne sont pas oubliées et les effets annexes sont omniprésents. La piste stéréo est également de fort bon acabit et contentera largement ceux qui ne seraient pas équipés sur les enceintes latérales. L’éditeur joint également une piste audiodescription ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.