L'Argent des autres (1978) : le test complet du DVD

Réalisé par Christian de Chalonge
Avec Jean-Louis Trintignant, Claude Brasseur et Michel Serrault

Édité par Tamasa Diffusion

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Le 29/04/2013
Critique

Henri Rainier, fondé de pouvoir dans une banque parisienne, est licencié. Il enquête pour savoir pourquoi et découvre qu’il a servi de bouc émissaire dans une escroquerie. Avec l’aide de sa femme, il est décidé à prouver son innocence et à faire éclater la vérité.

L’Argent des autres est le film qui a valu à Christian de Chalonge une reconnaissance de la part de sa profession. Césars des meilleurs film et réalisateur, Prix Louis-Delluc en 1978, cette oeuvre dense et passionnante sur le pouvoir des banques, se penche sur le licenciement sans ménagements d’un cadre sérieux et employé modèle (Jean-Louis Trintignant, impérial) suite à une « faute grave ». En menant l’enquête, il découvre qu’il a dû autoriser des prêts très importants à un homme d’affaires entreprenant (Claude Brasseur) mais pas forcément solvable. En tant que chargé de pouvoir et malgré son avis défavorable émit concernant les engagements de ses supérieurs hiérarchiques (Michel Serrault, glaçant), toutes les accusations s’abattent sur lui.

Le scénario s’inspire d’un scandale financier et politique survenu en 1971, celle de L’Affaire de la Garantie foncière, marquée par les relations frauduleuses entre une société civile de placement immobilier (La Garantie foncière donc) et le député gaulliste André Rives-Henrys, et dont les victimes avaient été les petits épargnants.

Magistralement interprété et mis en scène, plongeant les spectateurs dans un univers singulier et feutré où ceux qui brassent les millions d’épargnants s’apparentent à des vampires cloîtrés dans l’ombre des boiseries et des marbres de leurs gigantesques banques, L’Argent des autres a surtout le don de ne jamais perdre le spectateur.

Pourtant, nombreux sont les récits du même genre à larguer l’audience en moins de deux avec un jargon aussi technique qu’hermétique. Rien de tout cela dans L’Argent des autres : non seulement l’histoire et l’enquête (aussi bien policière que psychologique) demeurent passionnantes et claires du début à la fin, mais en plus Christian de Chalonge livre en plus un superbe objet marqué par des décors parfois surréalistes à la limite du genre fantastique (le bureau de recrutement), un humour noir bienvenu et une musique grinçante qui joue avec les nerfs.

L’Argent des autres est un thriller financier hexagonal très impressionnant, palpitant, d’une folle élégance, et à réhabiliter d’urgence puisque toujours d’actualité. Pour la petite anecdote, à un certain moment du film, un dénommé monsieur Cahuzac est appelé par un client à l’entrée de la banque… on lui répond alors que M. Cahuzac est parti à la retraite. Véridique.

Édition - 5,25 / 10

Dommage que l’éditeur n’ait pas repris le visuel de l’affiche originale du film. Cependant, celui de la jaquette est élégant et moderne, tout comme la sérigraphie. Le menu principal est fixe mais musical, le boîtier étant quant à lui glissé dans un surétui.

En guise de supplément, nous ne trouvons que quelques filmographies… Dommage que l’éditeur n’ait pas fait appel à Christian de Chalonge, âgé de 76 ans, pour parler de son oeuvre.

Tamasa Distribution permet enfin de (re)découvrir L’Argent des Autres. Seulement voilà, le master au format 1.66 respecté comprend encore quelques scories (tâches, raccords de montage), la palette colorimétrique demeure surannée et ne parvient pas vraiment à mettre en valeur les décors et les costumes. Il faut attendre les scènes en extérieur (peu nombreuses) pour obtenir un résultat plus naturel et éclatant avec des blancs immaculés. Malheureusement, ces séquences se comptent sur les doigts de la main et l’ensemble se déroulant en studio, les contrastes n’ont pas été équilibrés et manquent de netteté.

La gestion du grain est aléatoire, les fourmillements sont légion au premier comme à l’arrière-plan (voir les séquences au bureau de recrutement), les baisses de la définition et d’encodage affluent. Les cravates et les boutons des vestes semblent scintiller tout au long du film, même chose concernant l’éclat des yeux des comédiens papillotant durant 1h45. Chaque plan de Christian de Chalonge était étudié de manière à perdre les personnages dans une pièce vaste, mais ici aucune profondeur n’est constatée. Les noirs cotonneux sont également trop fréquents.

L’Argent des autres est disponible en Stéréo qui peine à trouver une harmonie et demeure souvent grinçante pour les tympans. Les dialogues tendent à prendre le dessus au détriment des effets annexes pourtant très travaillés, un souffle se fait entendre et le volume est aléatoire.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
5,25 / 10
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Sabrina Piazzi
Le 6 mai 2013
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