Le Maître-nageur (1979) : le test complet du DVD

Une femme envieuse fait engager son mari comme maître-nageur par un milliardaire. Sentant sa fin venir, ce dernier organise un marathon dans sa piscine dont l’issue est le legs de sa fortune.

Au-delà de son immense carrière de comédien, Jean-Louis Trintignant s’est également essayé à la mise en scène dès 1972 avec Une Journée bien remplie, une comédie noire marquée par le cinéma italien. Il faudra attendre 1979 pour que Jean-Louis Trintignant repasse derrière la caméra avec Le Maître-nageur, comédie géniale une fois de plus très inspirée par l’humour du cinéma transalpin et anglo-saxon. Adapté d’un roman de Vahé Katcha, audacieux, loufoque, ambitieux même, Le Maître-nageur fait sincèrement regretter ce genre d’impertinence dans le cinéma hexagonal contemporain.

Bourré d’idées et de trouvailles, ce deuxième et par ailleurs dernier long métrage réalisé par Trintignant, est interprété par le génial Guy Marchand dans le rôle-titre, chanteur de charme « plongé » malgré-lui dans un marathon aquatique dans l’espoir de décrocher la timbale. Il faut dire qu’il est constamment poussé par sa jeune épouse ambitieuse et vénale, la ravissante Stefania Sandrelli, fille de pauvres émigrés italiens, qui croit en ses rêves, entre autres devenir riche comme Crésus. Dans son boulot qui consiste à nager seul - ce qui facilite la tâche - dans la piscine d’un milliardaire cloué sur son fauteuil roulant par coquetterie (interprété par Moustache), il est conseillé par le majordome un peu déconnecté, campé par un magistral Jean-Claude Brialy.

Grave échec commercial à sa sortie, Le Maître-nageur ne vieillit pas. Avec ses thèmes de la recherche de la célébrité et de l’usage des pires subterfuges pour devenir riche quitte à s’humilier, Le Maître-nageur demeure une redoutable fable amorale, cynique, ironique, drôle, grinçante, bien mise en scène et excellemment jouée. Un OVNI à connaître et à faire connaître !

Le Maître-nageur avait déjà bénéficié d’une sortie en DVD chez Seven7 en 2003. Le film de Jean-Louis Trintignant réapparaît dans les bacs sous la houlette de LCJ Editions. Pour l’occasion, l’éditeur reprend le visuel de l’affiche du film en guise de jaquette. Le menu principal est fixe et musical. Aucun supplément n’est disponible.

La copie contient son lot de raccords de montage, de griffures, tâches et points. Cependant, ces défauts n’apparaissent essentiellement que sur les séquences indiquant le jour et l’heure. En dehors de cela, l’image est plutôt jolie, nette, claire. Le bleu de la piscine est étincelant, le grain cinéma bien géré, les contrastes solides à souhait. Quelques artefacts de la compression pointent bien le bout de leur nez mais sans être gênant. N’oublions pas le piqué qui parvient même à étonner à plusieurs reprises sur les lumineuses séquences diurnes.

La Stéréo fait son office avec une solide restitution des dialogues et des effets. Certains échanges s’accompagnent de résonance, mais l’ensemble est propre, dynamique. Notons tout de même un léger bruit de fond et divers craquements.

Crédits images : © LCJ