Operación E (2012) : le test complet du DVD

Réalisé par Miguel Courtois Paternina
Avec Luis Tosar et Martina García

Édité par EuropaCorp

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Le 22/05/2013
Critique

Colombie, décembre 2007 : le monde entier attend la libération de deux otages des FARC, Clara Rojas et son fils Emmanuel né en captivité. Or quelques années plus tôt, le bébé a été confié de force par la guérilla à un pauvre paysan, José Crisanto. Le film raconte l’incroyable et bouleversante histoire de cet homme et de sa famille dont la vie va se transformer en tragique périple.

Operación E s’inspire de l’histoire de Clara Rojas détenue par les Forces armées révolutionnaires de Colombie entre 2002 et 2007. Le E du titre correspond à Emmanuel, le fils de la femme politique colombienne et directrice de la campagne présidentielle d’Ingrid Betancourt (enlevée en même temps) né en 2004 durant sa détention dans la jungle. L’opération qui donne son titre au film est celle organisée à l’époque pour retrouver et sauver la vie du petit Emmanuel. La libération de Clara Rojas avait été retardée car son fils restait introuvable. Operación E retrace la recherche de cet enfant par les FARC et les causes de cette disparition.

Réalisateur de films aux titres très « évocateurs », Une femme très très très amoureuse, XXL, Bimboland, Yamakasi, Le Dernier Gang, Ariel Zeitoun produit Operación E, sujet sérieux loin de ses bouffonneries habituelles. Il décide de confier ce projet au demeurant fort intéressant à Miguel Courtois, malheureusement responsable de nombreux navets tels que Une journée de merde, El Lobo, G.A.L., Skate or Die, de quoi se faire une bonne nuit nanars.

Si le sujet fidèle à la réalité des faits attire évidemment notre curiosité, le traitement se révèle complètement raté et manque autant de subtilité que de point de vue. La mise en scène enchaîne les poncifs et les effets attendus, la photo est laide, le rythme inexistant, la musique redondante et même l’excellent Luis Tosar (Malveillance, Cellule 211) paraît parfois à côté de la plaque dans le rôle du paysan cultivateur de coca José Crisanto à qui les FARC ont confié le bébé sans lui dévoiler son identité. Commence alors pour lui et sa famille nombreuse un parcours semé d’embûches, frôlant parfois le ridicule. On reste perplexe devant cette entreprise, qui certes tend à s’améliorer quelque peu dans le dernier tiers, mais qui au final n’apporte rien à tout ce qui a déjà pu être entendu sur cette extraordinaire affaire.

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 2,0 / 5

Pas grand chose à se mettre sous la dent. L’éditeur joint quatre featurettes centrées sur les comédiens Luis Tosar (2’25”) et Martina Garcia (2’40”), le tournage du film (2’25”) et l’histoire vraie (2’25”). Nous sommes ici en pleine promotion, les superlatifs s’enchaînent à vitesse grand V, chacun s’extasie devant le talent des autres, mais tout le monde s’accorde à dire que les conditions de tournage en Colombie ont été difficiles. Les images des prises de vue sont là pour le prouver. Quelques archives nous rappellent les véritables événements racontés dans Operación E.

Image - 3,0 / 5

Nous ne sommes guère rassurés dès les premiers plans. Luis Tosar est questionné devant un fond noir qui ne trouve jamais d’équilibre et fourmille tout du long. Il faut dire que la photo du chef opérateur Josu Inchaustegui n’est pas très reluisante et que le comédien semble éclairé à la Mandarine. Cela ne s’arrange pas après. Les partis-pris misent sur des verts délavés et des teintes sombres, boueuses, terreuses, qui passent mal le cap du petit écran. Le bruit vidéo est quasi-constant, le piqué émoussé, les détails manquent à l’appel, la gestion des contrastes laisse à désirer, le grain est aléatoire et toutes les séquences sombres posent problème. Seuls quelques plans rapprochés (plus nombreux quand on avance dans le récit) parviennent à tirer leur épingle du jeu, mais cela reste anecdotique. Le cadre large n’offre jamais de profondeur de champ, les artefacts de compression sont légion, en un mot la définition est trop chancelante pour assurer un confort de visionnage convenable.

Son - 4,0 / 5

Operación E n’a pas bénéficié de doublage français, mais qui s’en plaindra ? La version originale bénéficie d’un mixage Dolby Digital 5.1 particulièrement immersif, regorgeant d’ambiances naturelles, délivrant ardemment des effets latéraux (klaxons, bruits de la nature, musique), tout en exsudant les dialogues avec une redoutable efficacité. Les séquences d’orage, d’explosions et de fusillades sont également mis en relief par le caisson de basses, tandis que la balance frontales-latérales ne faiblit jamais. Du bon boulot.

Crédits images : © EuropaCorp

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm