Au-delà des grilles (1949) : le test complet du DVD

Le Mura di Malapaga

Réalisé par René Clément
Avec Jean Gabin, Isa Miranda et Vera Talchi

Édité par M6 Vidéo

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Le 10/07/2013
Critique

Pierre, un homme recherché par la police française pour le meurtre de sa maîtresse, débarque clandestinement dans le port de Gênes en Italie. Aidé par Cecchina, une petite fille, il fait bientôt la rencontre de la mère de celle-ci, Marta…

Sorti du tournage difficile de son très grand film Les Maudits, René Clément met en scène en 1949 un scénario de Cesare Zavattini, Suso Cecchi d’Amico et Alfredo Guarini, adapté par les célèbres Jean Aurenche et Pierre Bost : Au-delà des grilles. Il s’agit de la rencontre aussi inédite que magique du réalisme poétique français avec le néoréalisme italien.

Comme souvent dans l’oeuvre de René Clément, le personnage principal campé par un merveilleux Jean Gabin, est un homme prisonnier de son destin. Avec son sens habituel du réalisme en usant des nouvelles méthodes cinématographiques mises à sa disposition, René Clément dresse le portrait d’un homme marqué par la fatalité à travers une errance dans les quartiers pauvres et dévastés de Gênes, dont les habitants souvent filmés incognito sont encore marqués par les bombardements et recommencent à peine à revivre normalement.

Au-delà des grilles est un film profondément pessimiste sur la nature humaine, où même l’amour peut être détruit par les enfants, cruels quand la jalousie laisse place à la haine. Un sentiment d’urgence imprègne le film de René Clément, comme si l’intrigue, une brève idylle entre deux solitaires, un français en cavale recherché pour meurtre et une serveuse italienne (bouleversante Isa Miranda, récompensée par le Prix d’interprétation au Festival de Cannes en 1949), avait été tournée en temps réel dans un quartier cloisonné.

Gros succès populaire avec plus de 2 millions d’entrées en France, ce merveilleux film a été récompensé par l’Oscar du meilleur Film Etranger en 1951 ainsi que par le Prix de la Mise en Scène au Festival de Cannes.

Présentation - 3,5 / 5

La sérigraphie du DVD reprend les couleurs de la jaquette et de la collection des Classiques Français SNC. Le menu principal est animé sur des extraits du film.

Bonus - 3,0 / 5

Nous trouvons en premier lieu quelques notes de production (sans véritable intérêt) et un lot de bandes-annonces.

SNC/M6 Video a l’habitude de compléter ses collections (italienne et française) par des portraits de ceux qui ont donné au cinéma ses lettres de noblesse. Carlo Lizzani réalise en 2003 un documentaire sur le scénariste et écrivain italien Cesare Zavattini (1902-1989) dans lequel il se penche sur son enfance, ses premiers boulots, sa venue au cinéma, ses écrits, ses rencontres déterminantes.

Pendant plus d’une heure, les extraits des plus grands films écrits par celui que ses proches et collaborateurs surnomment « Za » sont mis en parallèle avec les propos de Bernardo Bertolucci, Roberto Benigni et bien d’autres participants dont il aurait été judicieux de préciser les noms. Le scénariste apparaît quelques fois dans des images d’archives, ce qui nous permet de le voir au travail en train de dicter un scénario à sa secrétaire. Mais le mieux que l’on puisse faire afin de rendre hommage à cet immense artiste, c’est sans doute citer quelques titres de films nés sous sa plume et par ailleurs très souvent liés au réalisateur Vittorio De Sica : Les Enfants nous regardent, Sciuscià, Le Voleur de bicyclette, Au-delà des grilles, Miracle à Milan, Bellissima, Umberto D., Station Terminus, La Ciociara, Il Boom…

Image - 3,0 / 5

Même si le master a visiblement été restauré, l’image d’Au-delà des grilles reste encore marquée par quelques points blancs, rayures, griffures, ainsi que de menus décrochages sur les fondus enchaînés. La copie affiche une belle clarté sur les scènes diurnes, mais certains moirages passent mal sur les surfaces rayées. Divers fourmillements demeurent constatables, la gestion du grain est correcte, les contrastes probants, la palette de gris plutôt riche, et certaines séquences manquent de netteté.

Son - 3,0 / 5

Il n’y a pas grand-chose à dire concernant le mixage Mono d’origine (qui a également subi un beau dépoussiérage) instaurant des conditions acoustiques sans esbroufe, mais dont l’ensemble reste toutefois marqué par les années qui ont passé. Les dialogues sont souvent couverts et grinçants, la musique s’accompagne de quelques saturations sans toutefois être parasitée par un souffle quelconque. Notons l’absence de sous-titres destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © SNC/M6 Vidéo

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm