Un peu de soleil dans l'eau froide (1971) : le test complet du DVD

Réalisé par Jacques Deray
Avec Claudine Auger, Marc Porel et Judith Magre

Édité par M6 Vidéo

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Le 10/07/2013
Critique

Lassé de sa vie stressante, de son métier, de ses amis, de sa maîtresse, Gilles, journaliste parisien, quitte Paris et va se réfugier à Limoges. Alors qu’il peine à se reconstruire aux côtés de sa soeur, il rencontre Nathalie. Nathalie qui lui offre sa générosité, son honnêteté et son sens de l’absolu. Rentré à Paris, Gilles réalise que Nathalie lui manque…

Inconnue, elle était ma forme préférée,
Je n’avais pas le souci d’être un homme,
Et, vain, je m’étonne d’avoir eu à subir
Mon désir comme un peu de soleil dans l’eau froide.
Paul Eluard.

Bien installé après les grands succès populaires de La Piscine en 1969 et de Borsalino en 1970, le réalisateur Jacques Deray souhaite changer de registre et s’atteler à une production plus modeste. Il jette son dévolu sur le roman de Françoise Sagan, Un peu de soleil dans l’eau froide (1968), et confie son adaptation à Jean-Claude Carrière, qui avait déjà signé le scénario de Borsalino. Si Jacques Deray donne le premier rôle féminin à la sublime Claudine Auger, c’est le jeune acteur Marc Porel, découvert dans Le Clan des siciliens d’Henri Verneuil et La Horse de Pierre Granier-Deferre qui tiendra le haut de l’affiche.

Le cinéaste se montre tout aussi à l’aise dans ce registre quasi-romanesque que sur ses superproductions. Romantique, sensuel, très joliment mis en scène, photographié et mis en musique par Michel Legrand, Un peu de soleil dans l’eau froide croise les portraits d’un homme et d’une femme qui vont très vite tomber amoureux, mais qui vont être rapidement rattrapés par la routine et l’inexorabilité de la passion.

Contrairement à ce qui a été dit ou écrit, Marc Porel est très convaincant dans le rôle du jeune homme dépressif qui va retrouver (momentanément) goût à la vie avec Nathalie (bouleversante Claudine Auger), une femme de province mariée, intransigeante et idéaliste. Pour l’anecdote, notons les apparitions furtives mais marquantes du jeune Gérard Depardieu et de la sexy Barbara Bach, qui allait devenir une mythique James Bond Girl quelques années après dans L’Espion qui m’aimait.

Un peu de soleil dans l’eau froide est souvent et d’ailleurs scandaleusement oublié dans la filmographie du grand Jacques Deray. Il est aujourd’hui indispensable de le redécouvrir.

Présentation - 3,5 / 5

La sérigraphie du DVD reprend les couleurs de la jaquette et de la collection des Classiques Français SNC. Le menu principal est animé sur des extraits du film.

Bonus - 3,0 / 5

Outre des notes de production (sans véritable intérêt) et un lot de bandes-annonces, l’éditeur joint un documentaire sobrement intitulé Un peu de soleil dans l’eau froide : de l’écrit à l’écran (27’).

Avec beaucoup de plaisir, nous retrouvons l’immense Jean-Claude Carrière, comédien dans le film de Jacques Deray mais avant tout scénariste du film, qui revient sur l’adaptation de l’oeuvre éponyme de Françoise Sagan. De son côté, Agnès Vincent-Deray, la femme du réalisateur, évoque les conditions de tournage du film en citant quelques extraits du livre de son mari publié en 2003, J’ai connu une belle époque (aux Editions Christian Pirot), dans lequel Jacques Deray s’exprime sur Un peu de soleil dans l’eau froide. Jean-Claude Lamy (biographe de Françoise Sagan) et Denis Westhoff, le fils de l’écrivaine, replacent le roman dans son contexte ainsi que dans la vie de Françoise Sagan. Les thèmes du livre et donc du film sont analysés, ainsi que la psychologie des personnages, les éléments autobiographiques liés à Jacques Deray, le casting, où chacun émet des doutes sur le choix de Marc Porel pour le rôle principal.

Un dernier invité se joint à ce module en la personne du compositeur Michel Legrand qui nous rejoue le thème du film sur son piano. Quelques photos de tournage viennent joliment illustrer l’ensemble.

Image - 3,5 / 5

Jusqu’alors inédit en DVD, Un peu de soleil dans l’eau froide a bénéficié d’une restauration complète en Haute Définition 2K. Le master proposé dans son format original respecté 1.66 compatible 16/9 arbore une clarté inédite, des couleurs revigorées et une propreté immaculée. La stabilité est de mise dès le générique d’ouverture, aucune scorie n’a survécu au lifting numérique, l’étalonnage a été révisé, une belle patine demeure plaisante pour les mirettes et les plans rapprochés sont détaillés à souhait. Seules les séquences sombres détonnent par rapport au reste avec une porosité des noirs flagrante et des plans parfois plus flous. Hormis cela, les scènes à la campagne sont fabuleuses, le vert de la nature contrastant agréablement avec le bleu du ciel.

Son - 3,0 / 5

Il n’y a pas grand-chose à dire concernant le mixage Mono d’origine (qui a également subi un beau dépoussiérage) qui instaure des conditions acoustiques sans esbroufe mais efficaces et harmonieuses. Aucun souffle ne vient parasiter l’écoute, les voix demeurent intelligibles, les effets sonores concrets et la composition de Michel Legrand sont solidement délivrés sans saturation ni chuintement. Notons l’absence de sous-titres destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © SNC/M6 Vidéo

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm