Rendez-vous à Kiruna (2012) : le test complet du DVD

Ernest, un architecte renommé, ne vit que pour son travail. Un jour, il reçoit un appel de la police suédoise qui le décide à entreprendre un long voyage jusqu’à Kiruna, en Laponie. Il doit y reconnaître le corps d’un parfait étranger, son fils qu’il n’a jamais connu. Son chemin va croiser celui de Magnus, un jeune homme sensible et perdu que tout oppose à Ernest, autoritaire et méfiant. Ce voyage en compagnie d’un fils possible, va révéler à Ernest une part inconnue de lui-même et l’aider à mieux comprendre ce rendez-vous à Kiruna.

Avec Rendez-vous à Kiruna (la ville la plus connue de la Laponie suédoise), la réalisatrice Anna Novion met en scène un petit road-movie bourré de charme et d’émotion. Ce genre permet à la cinéaste d’explorer le cheminement intérieur du personnage principal superbement interprété par le précieux Jean-Pierre Darroussin, à travers la richesse des paysages suédois qui en même temps qu’ils évoluent au gré du voyage, agissent sur le comportement et les décisions d’Ernest, architecte parisien ronchon qui a vécu toute sa vie en apnée et qui va retrouver un second souffle lors d’une « mission » troublante à l’étranger et à laquelle il ne peut échapper.

Jean-Pierre Darroussin avait déjà donné la réplique au jeune comédien Anastasios Soulis (parfait) dans Les Grandes Personnes, premier long métrage d’Anna Novion (2008). Devant cette alchimie, la réalisatrice a voulu leur offrir ces deux très beaux rôles et effectivement la complicité des deux acteurs crève l’écran dans Rendez-vous à Kiruna.

Cette oeuvre mélancolique ne cesse de flatter les sens, d’une part en raison de sa sensibilité à fleur de peau quand Anna Novion met en valeur la vulnérabilité et la solitude des êtres, leurs espoirs et leurs désillusions, d’autre part par sa richesse visuelle, ses routes somptueuses, ses paysages dépouillés presque lunaires sous un ciel blanc immaculé et son cadre rappelant parfois les extraordinaires peintures d’Edward Hopper.

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal reprend le visuel de l’affiche du film et se révèle fixe, lumineux et musical.

Outre un lot de bandes-annonces, l’éditeur joint un court-métrage de 32 minutes réalisé par Anna Novion en 2004, intitulé On prend pas la mer quand on la connaît pas : « Ce ferry ne va pas à Brannö, il va à Styrsö » tente d’expliquer la contrôleuse suédoise aux deux femmes françaises, Françoise et Lucie. Mais ce n’est pas tout, Il faudra attendre deux jours avant le prochain départ. Le mariage sur l’île de Brannö était pourtant l’unique lien entre ces deux femmes. Voilà comment deux générations, deux personnalités opposées, vont devoir cohabiter loin de leur pays et de leurs repères quotidiens. Ce séduisant court-métrage pose habilement certains thèmes et éléments visuels chers à la réalisatrice, qui seront ensuite abordés et repris dans Les Grandes Personnes et Rendez-vous à Kiruna.

Vous trouverez également un livret comprenant un entretien avec Anna Novion, une présentation du film par Jean-Pierre Darroussin et les carnets de repérages détaillés et quotidiens de la cinéaste.

Les plans larges se voient constamment accompagnés de sensibles fourmillements et d’un manque de détails flagrant sur les paysages suédois. La copie est nettement plus probante sur la restitution des visages. L’ensemble est clair, un léger grain se fait ressentir, les blancs sont lumineux. La colorimétrie est parfois un peu terne et le piqué manque souvent de vivacité, mais rien de bien méchant.

Ne vous attendez pas à des explosions ou des effets surround fulminants, mais le mixage Dolby Digital 5.1 permet de spatialiser de manière dynamique la musique du film. Cependant, les dialogues auraient peut-être gagné à être un poil plus alerte sur la centrale et l’ensemble demeure essentiellement frontal en dehors des plages musicales. Les ambiances naturelles se font parfois ressentir et la balance des enceintes avant et arrière est plutôt bien équilibrée. Quant à la stéréo également proposée, elle s’avère largement suffisante, les voix des comédiens y étant indubitablement plus dynamiques.

Crédits images : © Pyramide Films