Les Invisibles (2012) : le test complet du DVD

Réalisé par Sébastien Lifshitz

Édité par Ad Vitam

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Le 27/06/2013
Critique

Des hommes et des femmes, nés dans l’entre-deux-guerres. Ils n’ont aucun point commun sinon d’être homosexuels et d’avoir choisi de le vivre au grand jour, à une époque où la société les rejetait. Ils ont aimé, lutté, désiré, fait l’amour.

Aujourd’hui, ils racontent ce que fut cette vie insoumise, partagée entre la volonté de rester des gens comme les autres et l’obligation de s’inventer une liberté pour s’épanouir. Ils n’ont eu peur de rien…

Les « invisibles » du titre, ce sont les hommes et les femmes homosexuels âgés de 70 à 85 ans. Voyant que cette classe d’âge demeure le plus souvent oubliée dans les médias même à l’heure du mariage pour tous dans nos contrées, le réalisateur Sébastien Lifshitz décide de leur donner la parole dans un merveilleux film-documentaire justement primé aux Césars en 2012.

Excellemment réalisé avec un bel usage du format Scope renforçant l’aspect romanesque des témoignages, loin des banals reportages filmés, fruit d’une longue enquête, Les Invisibles convoque plusieurs couples ou célibataires homosexuels épanouis, séducteurs, beaux, attachants, qui se livrent sans fard et sans tabou face caméra, évoquant à la fois les persécutions, les condamnations, les soutiens, les combats de lutte sociale, à travers des confidences qui s’entremêlent et se répondent.

Merveilleux film universel où trônent l’amour, le désir, le combat pour affirmer sa sexualité et proclamer l’égalité des droits dans une société sclérosée avant Mai 68 (quand l’OMS désignait l’homosexualité comme une maladie mentale), Les Invisibles s’adresse à tous, hommes, femmes, homosexuels, hétérosexuels, citadins, campagnard, jeunes, vieux. Drôle, émouvant, poignant, optimiste, merveilleusement illustré par des archives personnelles des protagonistes, le film de Sébastien Lifshitz est une indispensable leçon de vie doublée d’un véritable objet de cinéma.

Présentation - 4,0 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal des deux disques est animé et musical. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film.

Bonus - 4,0 / 5

Tous les suppléments se voient relégués sur un deuxième DVD :

Tout d’abord, l’éditeur joint 20 minutes de scènes coupées, chacune mettant en scène l’un des protagonistes des Invisibles, à savoir Bernard et Jacques, Monique, Pierrot, Thérèse, Yann et Pierre, Babette, Christian. Ces petites séquences ou plutôt ces nouveaux témoignages laissés sur le banc de montage, probablement pour une question de rythme, complètent parfaitement le métrage final et se révèlent tout aussi indispensables.

Le plus gros de cette interactivité repose sur une remarquable interview du réalisateur Sébastien Lifshitz. Long, mais captivant et brillant entretien de 40 minutes, notre interlocuteur s’exprime sur la genèse des Invisibles (née de sa passion pour les anciennes photos amateurs), le choix des témoins (80 personnes rencontrées en un an et demi), les partis-pris (l’usage du Scope pour une dimension lyrique et mettre en valeur ses « héros »), les conditions de tournage, l’accueil public et critique, le tout marqué par de nombreuses anecdotes.

En plus de la bande-annonce (qui remportait un franc succès dans les salles), les bonus se terminent sur un diaporama de trois minutes intitulé « Les Invisibles : homosexuels et amoureux, au début du siècle dernier » montrant une compilation de photos amateurs des années 1900 aux années 70, représentant des hommes et des femmes homosexuels ou cultivant l’ambiguïté.

Image - 4,0 / 5

L’image Scope est éclatante, l’encodage est solide et le piqué demeure mordant tout du long. Les images d’archives sont très propres et s’intègrent de manière homogène au reste du métrage. Les paysages sont choyés, la définition demeure éclatante et la colorimétrie riche. Les protagonistes sont sans cesse mis en valeur et les contrastes affirmés.

Son - 4,0 / 5

La piste Dolby Digital 5.1 a beau présenter une belle ouverture des enceintes, l’essentiel du mixage demeure essentiellement canalisé sur les frontales et la centrale. Cette dernière exsude sans mal les propos des intervenants, tandis que la balance des enceintes avant se révèle dense et équilibrée. En revanche, les latérales n’ont que peu d’occasions d’intervenir (quelques ambiances naturelles, et encore) et d’appuyer le confort acoustique.

L’écoute demeure riche mais n’hésitez pas à sélectionner immédiatement la piste stéréo, qui offre une densité phonique encore plus flagrante et surtout largement suffisante pour un film de ce genre.

Crédits images : © Ad Vitam

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 27 juin 2013
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