Réalisé par Andrès Wood
Avec
Francisca Gavilán, Thomas Durand et Christian Quevedo
Édité par Blaq Out
Violeta Parra, chanteuse, poète et peintre, est une véritable icône de la culture chilienne. Violeta retrace le destin d’une femme hors du commun, ses succès et sa déchéance. De son enfance aux côtés d’un père alcoolique, en passant par son apprentissage de la guitare, son rapport brutal et déterminé à la maternité et au monde, ses engagements esthétiques et politiques, jusqu’à sa fin tragique.
Andrés Wood, le réalisateur du très remarqué Mon ami Machuca (2004) se penche sur la figure mythique de la célèbre artiste chilienne Violeta Parra (1917-1967), considérée comme l’une des pionnières de la folk latino-américaine. Autodidacte, militante, poétesse, interprète, auteure, tisseuse, compilatrice, plasticienne, Violeta Parra est l’une des premières chanteuses chiliennes à avoir dépassé les frontières de son pays, notamment en France où ses tapisseries ont été exposées au Musée du Louvre de son vivant.
En s’inspirant de la biographie écrite par Ángel Parra, le fils de Violeta, Andrés Wood retrace sa vie, ses succès, ses échecs, sa passion destructrice pour l’anthropologue et musicien suisse Gilbert Favre (qui la mènera au suicide) à travers un biopic efficace et joliment mis en scène, marqué par des chants poignants, tout droit sortis des entrailles de la terre chilienne, y compris sa chanson la plus connue, Gracias a la Vida, reprise dans le monde entier.
Ce portrait d’une artiste et femme tourmentée et passionnée repose sur l’intense interprétation de la comédienne Francisca Gavilan, investie corps et âme dans ce rôle complexe. Si le film ne peut éviter certains pièges inhérents au genre du biopic avec par exemple l’usage du montage en parallèle de l’enfance (avec trauma catalyseur), de la gloire et de la fin de vie du personnage principal, Violeta demeure un très bel objet de curiosité, délicat, qui éveille les sens et donne furieusement envie de découvrir les chansons de Violeta Parra après la projection.
L’éditeur soigne une fois de plus le service après-vente. Le DVD repose dans un très beau slim-digipack reprenant le visuel de l’affiche du film. Il en est de même pour le menu principal, fixe et musical.
Outre un lot de bandes-annonces, Blaq Out accompagne le film d’un entretien croisé entre Ángel Parra, chanteur chilien et fils de Violeta, avec le réalisateur Andrés Wood (13’), enregistré en janvier 2013 à Santiago du Chili. On déchante car ce module tourne rapidement au concours de louanges et de remerciements. Ángel Parra ne cesse de répéter qu’il est très heureux de voir le film être merveilleusement accueilli en France, tandis qu’Andrés Wood ne peut plus s’arrêter de remercier son équipe pour tout le travail accompli.
S’ensuit un tout petit making of de quatre minutes qui dévoile rapidement l’envers du décor et les conditions de tournage.
Blaq Out nous propose un joli master de Violeta. Respectant les volontés artistiques du réalisateur, la copie affiche une colorimétrie soignée, des contrastes de belle tenue, un grain cinéma restitué, et un piqué plutôt ferme, notamment sur les scènes diurnes. L’image est propre, sans fioritures, les gros plans sont plutôt précis et la clarté est de mise. Notons tout de même quelques pertes de la définition sur les séquences sombres, divers flous sporadiques et fourmillements à l’arrière-plan.
L’unique mixage original Dolby Digital 5.1 déçoit par son manque d’envergure et de peps, tant au niveau de la délivrance des dialogues que des effets latéraux. S’il n’y a pas grand-chose à redire sur la balance frontale, ce mixage ne parvient pas vraiment à immiscer le spectateur dans l’ambiance du film, à part peut-être durant les séquences chantées. Les enceintes latérales ne servent finalement qu’à mettre en relief les quelques ambiances naturelles (vent, pluie, bois qui grince).
Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.
Crédits images : © Blaq Out