House of Cards (1990) : le test complet du DVD

Après la chute de Margaret Thatcher, la déception est de taille pour le conservateur Francis Urquhart : aucun poste ne lui est confié au sein du nouveau gouvernement. Manipulateur hors pair, il va tout mettre en place pour conquérir le poste si convoité de Premier Ministre…

House of Cards est l’adaptation du roman éponyme de Michael Dobbs qui connaît son sujet pour avoir fait une carrière politique au Royaume-Uni dans les rangs du Parti Conservateur qui l’a mené sur les bancs de la Chambre des Lords après qu’il ait, notamment, assumé diverses responsabilités, dont celle de conseiller de Margaret Thatcher. Autre gage de véracité : il a participé à l’écriture aux côtés d’Andrew Davies, l’un des plus grands scénaristes outre-Manche.

Un exercice brillant, une jouissance pour l’esprit ! Les plans machiavéliques qui mettront sur la touche tous ceux qui pourraient gêner Francis Urquhart dans son irrésistible ascension vers le pouvoir sont révélés par le personnage, dans des apartés dont nous avons l’exclusivité. Les dialogues, épicés d’un humour cruel, rayonnent d’intelligence. La parfaite diction des acteurs doit pousser au choix de la version originale, absolument jubilatoire.

La forte présente du regretté Ian Richardson, membre de la Royal Shakespeare Company, immense acteur qui tint les premiers rôles d’une centaine de films et séries, fait le reste. Souvent en très gros plan devant la caméra, il sait faire passer avec une étonnante sobriété toutes les émotions, toutes les arrière-pensées qui habitent Francis Urquhart. Il réussit à donner du personnage deux images, celle d’un fin séducteur et celle d’un dangereux manipulateur. Les roueries du scénario font de la jeune journaliste Mattie Storin et du vieux briscard de la politique un couple bien peu conventionnel.

House of Cards est le premier volet d’une trilogie suivi, avec la même exigence de qualité, par To Play The King et Final Cut.

En France, Canal+ diffuse le remake américain de la série avec Kevin Spacey en tête de la distribution. Transposé dans le cadre des institutions d’outre-Atlantique, cette nouvelle adaptation, toujours sous la houlette d’Andrew Davies, et avec David Fincher à la baguette pour les 2 premiers épisodes, se hisse au niveau du modèle. Nous en reparlerons certainement à sa sortie en vidéo.

Le test a été effectué sur des check discs. Le menu est identique à celui de l’édition britannique 2 Entertain Video, éditeur des programmes coproduits par la BBC, avec la fanfare allègre qui accompagne aussi le générique de tous les épisodes.

La version originale (avec sous-titres français optionnels) et le doublage français sont au format DD 2.0.

Seul supplément : le commentaire de l’épisode 1 par Ian Richardson, Andrew Davies et le producteur Ken Riddington (sous-titres français disponibles).

L’espace Découverte Koba Films donne un court extrait, en français, de deux autres remarquables séries britanniques : State of Play et Affaires d’États (The State Within), ainsi que L’Hôtel en folie (Fawlty Towers), un grand classique de l’humour anglais avec John Cleese.

L’image (4/3) est d’une bonne facture pour une série de cet âge, propre, tout en conservant son grain d’origine. On doit cependant relever quelques noirs bouchés dans les scènes les plus sombres. En revanche, ont été corrigées les défaillances dans l’étalonnage des couleurs relevées dans l’édition UK qui tendaient à rougir occasionnellement les visages.

Le son DD 2.0 restitue avec clarté les dialogues dans les deux versions et donne une belle ampleur cristalline à la musique.

Crédits images : © Koba Films