Parade's End (2012) : le test complet du DVD

Réalisé par Susanna White
Avec Benedict Cumberbatch, Rebecca Hall et Roger Allam

Édité par Koba Films

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Le 10/09/2013
Critique

Après une brève rencontre, le brillant aristocrate Christopher Tietjens épouse la belle Sylvia. Pris dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale et d’un mariage difficile, Christopher fait la connaissance d’une jeune suffragette, Valentine…

Parade’s End (dont le titre est expliqué au dernier épisode de la série : il marque la fin de la première guerre mondiale et le renvoi des hommes mobilisés dans leur foyer) est centré sur le personnage de Christopher, blessé par les infidélités de son épouse et tourmenté par une attirance pour Valentine que l’existence de son fils et son code de conduite l’empêchent d’assouvir.

Dû à la plume du réputé Tom Stoppard, le scénario (qui rappelle celui de Birdsong, une autre minisérie britannique avec Clémence Poésy qui mériterait bien une sortie en France) tend à ne faire des relations complexes du triangle amoureux que le prétexte servant à montrer le regard désapprobateur porté par la haute société d’alors sur tout comportement qui sortirait du droit chemin tracé par les conventions, sur les infidélités conjugales de Sylvia, évidemment, mais aussi sur l’apparente complaisance de Christopher qu’on soupçonne même d’avoir eu un enfant illégitime avec Valentine.

Le scénario s’ouvre également sur le maelstrom de violence qui a entraîné toute une génération de jeunes Britanniques dans les tranchées.

Cette ouverture et la superposition des thèmes ont permis, grâce aux moyens alloués à la production, une évocation particulièrement réussie des temps troublés de l’Angleterre edwardienne qui ont entraîné un bouleversement des valeurs traditionnelles. Le risque que le contexte historique prenne le dessus et réduise à l’état d’esquisse les déchirements des trois personnages principaux a été évité. La série réussit à révéler la complexité des personnages, la fragilité de Sylvia masquée par son provocant défi des valeurs établies et le désir dévorant de Christopher que ne réussit pas à étouffer une éducation qui lui interdit de laisser ses sentiments prendre le dessus.

Comme dans toute coproduction de la BBC, une vigilante attention a été portée aux décors, aux costumes, aux accessoires et à une évocation assez impressionnante de l’enfer des tranchées.

Une quatrième adaptation réussie pour l’écran de romans de l’écrivain Ford Madox Ford, amoureux de la France dont Ernest Hemingway a dessiné le portrait dans Paris est une fête (A Moveable Feast). Cette réussite est due notamment grâce au talent de Susanna White, réalisatrice des cinq épisodes, à l’élégance de la photo et à une excellente distribution des trois rôles principaux, avec Benedict Cumberbatch (le Sherlock de la récente série), Rebecca Hall (la Vicky de Vicky Cristina Barcelona) bouleversante dans l’interprétation d’un personnage tiraillé par ses propres contradictions et la jeune Australienne Adelaide Clemens qui enchaîne tournage après tournage depuis 2006.

Édition - 9 / 10

Le test a été effectué sur deux check discs sur lesquels tiennent les 5 épisodes de 56 minutes chacun. Le menu offre le choix entre deux versions audio : la version originale en anglais en DD 5.1 et le doublage en français, pas très convaincant, qui doit se contenter de la stéréo.

À souligner l’originalité du générique filmé avec un objectif kaléidoscopique, un procédé utilisé plusieurs fois pour la transition entre deux séquences.

En supplément, une série d’entretiens de 49 minutes avec la réalisatrice, le scénariste, les acteurs principaux, ainsi que Rupert Everett, qui tient le rôle du frère de Christopher. Bien qu’assez conventionnel, ce bonus est d’une bonne tenue générale et apporte un éclairage utile sur les personnages.

La qualité technique de l’image permet de tirer tout le profit de la photographie de Mike Eley, déjà salué dans notre critique du Jane Eyre de 2006, avec une délicate palette de couleurs dans tous les environnements et dans toutes conditions d’éclairage, y compris à l’épreuve du brouillard.

L’espace Découverte contient un extrait de trois autres très recommandables séries : Jane Eyre (la même), Nord et Sud (1975) et Le Choix de Jane (Miss Austen Regrets).

Le son DD 5.1 de la version originale assure une restitution claire des dialogues et une bonne ampleur à l’ambiance et à l’accompagnement musical. Bonne spatialisation des scènes spectaculaires par la version originale.

Encore une fois, nous regrettons d’avoir été privés d’une édition sur Blu-ray, disponible au Royaume-Uni, d’un apport indéniable, tant pour l’image que pour le son, notamment dans les scènes de guerre du dernier épisode.

Crédits images : © Koba Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
9 / 10
Avis

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Philippe Gautreau
Le 10 septembre 2013
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