Vaudou (1943) : le test complet du DVD

I Walked with a Zombie

Réalisé par Jacques Tourneur
Avec James Ellison, Frances Dee et Tom Conway

Édité par Éditions Montparnasse

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Le 13/08/2013
Critique

Betsy est engagée comme infirmière aux Antilles par le planteur Paul Holland, pour s’occuper de sa femme Jessica, qui respire et marche mais refuse de parler. Au coeur de la nuit tropicale, Betsy va rapidement découvrir la vérité : sa patiente est un zombie, sous l’emprise maléfique du vaudou…

Alors que la RKO était sur le point de mettre la clé sous la porte, La Féline de Jacques Tourneur renfloue les caisses du studio en 1942 grâce au talent du réalisateur mais aussi au flair du producteur Val Lewton, qui ont su jouer sur une économie de moyens pour mieux inspirer la terreur et susciter l’imagination des spectateurs. Les deux collaborateurs se retrouvent l’année suivante pour Vaudou (I Walked with a Zombie) avec le même succès. Passionné par les sciences occultes et les croyances ésotériques, Jacques Tourneur signe une oeuvre magnifique, un de ses plus grands films, marquant l’un des sommets de sa carrière.

Jacques Tourneur n’est pas avare en ce qui concerne les mouvements de caméra, les plongées et contre-plongées, expérimente à nouveau sur le son (le vent et les incantations), les ombres, les ambiances crépusculaires et ne cesse de bousculer les conventions du cinéma fantastique en ancrant toujours ses histoires dans un réalisme-poétique à l’atmosphère troublante, largement influencée par l’expressionnisme allemand.

Cette fois encore, Jacques Tourneur ne cesse de jouer sur la suggestion, le hors-champ, la sensation d’étouffement et le non-dit pour faire peur et faire naître l’angoisse de l’audience en se basant sur certaines légendes urbaines et même sur l’histoire de Jane Eyre de Charlotte Brontë avec son histoire d’amour centrale. Le décor exotique des Antilles sied à merveille à l’univers de Jacques Tourneur qui exploite magistralement les champs de cannes à sucre perdues dans l’ombre et les rencontres impromptues avant le fascinant rite vaudou. Alors plongez-vous dans le noir et entrez en transe.

Présentation - 3,5 / 5

Le DVD est logé dans un boitier slim caractéristique de la belle collection RKO (au numéro 136) chère aux Editions Montparnasse. Après la courte présentation du film par Serge Bromberg, le menu principal est fixe et muet. Signalons que Vaudou avait déjà été édité chez l’éditeur en 2000, mais sans la présentation.

Bonus - 2,0 / 5

Producteur, réalisateur, directeur artistique, animateur de télévision et directeur de collection, Serge Bromberg intervient sur de nombreux titres de la collection RKO. En quelques minutes, notre interlocuteur replace Vaudou dans la filmographie de Jacques Tourneur tout en donnant quelques indications sur la carrière du cinéaste, la production et les partis pris esthétiques.

Image - 3,0 / 5

Si quelques tâches, points et rayures verticales subsistent, le film de Jacques Tourneur se voit doté d’un master 1.33 correct restituant habilement la photo parfois vaporeuse. Ces partis pris engendrent certes un grain plus ou moins appuyé selon la luminosité de la séquence, mais la stabilité est de mise, y compris sur les fondus enchaînés, l’ensemble est plutôt propre, les blancs diaphanes. Toutefois, les noirs manquent de profondeur et quelques flous demeurent constatables. Les rares scènes tournées de jour sont les plus ciselées.

Son - 3,0 / 5

Seule la version originale comprenant des sous-titres français (amovibles) de couleur jaune est disponible. Hormis quelques chuintements, la piste mono demeure intelligible, les dialogues sont suffisamment clairs, la musique bien présente. Le souffle est limité, tout comme les saturations, et le confort acoustique est assuré.

Crédits images : © Editions Montparnasse

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm