L'Homme léopard (1943) : le test complet du DVD

The Leopard Man

Réalisé par Jacques Tourneur
Avec Dennis O'Keefe, Margo et Jean Brooks

Édité par Éditions Montparnasse

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Le 13/08/2013
Critique

Un léopard s’échappe lors d’un numéro de cabaret. Alors que la police le recherche, une jeune femme est retrouvée morte, vraisemblablement attaquée par l’animal. Les recherches se poursuivent, et d’autres at taques surviennent. Contrairement aux enquêteurs, Jerry Manning pense que l’animal n’est pas responsable, mais qu’un déséquilibré profite de l’occasion pour commettre des crimes…

Alors que la RKO était sur le point de mettre la clé sous la porte, La Féline de Jacques Tourneur renfloue les caisses du studio en 1942 grâce au talent du réalisateur mais aussi au flair du producteur Val Lewton, qui ont su jouer sur une économie de moyens pour mieux inspirer la terreur et susciter l’imagination des spectateurs.

Après Vaudou, qui surfait sur le succès de La Féline, Val Lewton et Jacques Tourneur se réunissent une troisième et dernière fois pour L’Homme léopard, réalisé en 1943 et inspiré du roman Black Alibi de Cornell Woolrich. Cette fois, le public n’a pas suivi, sans doute lassé du genre ou agacé par les similitudes du film avec La Féline. Pourtant, même s’il est vrai que L’Homme léopard demeure le moins emblématique et le moins réussi de la trilogie, cette oeuvre mérite amplement qu’on la redécouvre.

Jacques Tourneur n’est pas avare en ce qui concerne les mouvements de caméra, les plongées et contre-plongées, expérimente à nouveau sur le son, les ombres, les ambiances crépusculaires et ne cesse de bousculer les conventions du cinéma fantastique en ancrant toujours ses histoires dans un réalisme-poétique à l’atmosphère troublante, largement inspirée de l’expressionnisme allemand. Cette fois encore, Jacques Tourneur ne cesse de jouer sur la suggestion, le hors-champ et le non-dit pour faire peur et faire naître l’angoisse de l’audience en se basant sur certaines légendes urbaines.

Les scènes de meurtres sont particulièrement brillantes. La tension hypnotique demeure palpable dans L’Homme léopard en dépit de certaines longueurs et certains effets attendus. Les comédiens sont bons, Dennis O’Keefe, Margo, même s’ils s’apparentent à des marionnettes savamment manipulées et plongées au milieu d’une intrigue épurée mais bien orchestrée, qui clôt cette « trilogie de la peur » de manière élégante.

Présentation - 3,5 / 5

Le DVD est logé dans un boitier slim caractéristique de la belle collection RKO (au numéro 137) chère aux Editions Montparnasse. Après la courte présentation du film par Serge Bromberg, le menu principal est fixe et muet. Signalons que L’homme léopard avait déjà été édité chez l’éditeur en 2000, mais sans la présentation.

Bonus - 2,0 / 5

Producteur, réalisateur, directeur artistique, animateur de télévision et directeur de collection, Serge Bromberg intervient sur de nombreux titres de la collection RKO. En quelques minutes, notre interlocuteur replace L’homme léopard dans la filmographie de Jacques Tourneur tout en donnant quelques indications sur la production, les thèmes abordés, le casting et l’accueil glacial du film à sa sortie.

Image - 3,0 / 5

L’Homme léopard de Jacques Tourneur est livré dans une plaisante copie 1.33. Si le film date de 1943 et que divers accrocs demeurent inévitables compte tenu des conditions de conservations originales (le film a été longtemps invisible), les conditions sont tout à fait remplies pour (re)découvrir cette oeuvre mal-aimée. La copie est claire et ne manque pas de finesse, malgré quelques scories, points noirs et blancs, fourmillements, grain aléatoire, tâches, griffures et rayures verticales qui apparaissent parfois à l’écran. Un petit manque de netteté est certes constatable à plusieurs reprises, mais ne dérange nullement. De plus, les contrastes sont corrects en dépit d’une compression souvent visible.

Son - 3,5 / 5

Les sous-titres français sont de couleur jaune pour une meilleure lisibilité. Seule la version originale mono est disponible (qui s’en plaindra ?) et se révèle heureusement riche, propre, même si un bruit de fond se fait constamment entendre. La musique de Roy Webb est joliment restituée, certains craquements persistent, le report des voix est appréciable, évite toutes saturations exagérées et l’ensemble est au final suffisamment dynamique.

Crédits images : © Editions Montparnasse

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm