Réalisé par Peter Hyams
Avec
Penelope Ann Miller, Tom Sizemore et Linda Hunt
Édité par Universal Pictures France
Un film comme « Relic », ça se déguste toujours avec un mixte de
nostalgie et de regrets. Des regrets, car l’estampillage des
bons films de monstres tout en analogique, semble s’être perdu
dans les années ‘90. Mis à part son contemporain
Un Cri dans l’océan et quelques heureuses exceptions
(« Jeepers Creepers ») le gore et le latex sont devenus
numériques - donc facilement contrôlables - et ce n’est plus
tout à fait la même chose…
Dès les premières pages du roman de Douglas Preston et Lincoln
Child (dont est tiré le film), on pouvait entrevoir le slogan
« monster movie » à caractères cubitaux. C’est sans doute ce que
s’est dit Peter Hyams - qui livre ici une oeuvre d’artisanat
solide - dans le bon sens du terme. Un thriller droit au but.
La statuette du titre fait référence à un ancien culte païen
en Amazonie, sur un terrible démon à évoquer lorsque la
communauté est en péril. Elle est livrée à un grand musée de
Chicago, qui s’apprête à lancer une exposition sur la
superstition dans notre culture. Bien entendu, la statuette
n’est pas la seule à faire le voyage - et - comme affirme à
raison un savant, la nature est tout à fait capable de
produire des aberrations - avec des crocs à vous éventrer un
Predator.
Bref, on s’amuse. Stan Winston, aux commandes des effets
spéciaux, livre une créature très convaincante. Et Peter Hyams
n’est pas trop inquiété par les nombreux producteurs pour
placer du gore en profusion et en abondance.
« Relic » est un bon série B rugueux et efficace. On n’en fait
plus des films pareil, on l’avait dit…
L’horreur. Universal exécute un charcutage en bonne règle d’un
film très attendu par les fans du genre !
Pour trouver des atouts positifs à cette galette, il faudra
s’arrêter à la jaquette, toujours réussie et efficace. Le
reste, on l’oublie. Menus fixes et muets, traitement basique
(5.1 uniquement sur la VO), bonus desaparecidos et des efforts
qui s’approchent du zéro absolu.
A ce niveau-là, il vaudrait encore mieux ne rien sortir du
tout..
Une bande-annonce en VO non sous-titrée. L’addition, s’il vous plait.
Le grand point sombre du DVD. Et sombre est le mot approprié, car l’image est affligée par une cataracte constante, qui transforme les 30 dernières minutes en une succession d’ombres chinoises. En plus, la colorimétrie est totalement fausse, et le peu de définition s’est volatilisé dans l’air. Le DVD offre pourtant un bitrate très élevé, mais le charcutage se trouve au niveau du master utilisé, et malheureusement aucun haut débit de la planète ne pourra sauver ce DVD.
Une VO 5.1 très roublarde, qui cache ses limites avec sa force
brute. Les effets choc et les montées en dynamique (quoique
artificielles) sont constants. Mais un écoute au-delà des
apparences dévoile une piste nasillarde, avec une excursion en
fréquence plutôt limitée.
La VF (uniquement en 2.0 !) n’offre aucun des fix
adrénaliniques de la piste anglaise sur les enceintes arrière.
En contrepartie, elle est plus équilibrée et - dans ses
limites - plus juste de la VO.