Pain, amour et fantaisie (1953) : le test complet du DVD

Pane, amore e fantasia

Réalisé par Luigi Comencini
Avec Vittorio De Sica, Gina Lollobrigida et Marisa Merlini

Édité par Carlotta Films

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Le 02/09/2013
Critique

Le maréchal des logis Antonio Carotenuto est affecté dans un petit village des Abruzzes. Vieux beau encore vert, il court après plusieurs lièvres dont « Fantassine la piquante », la plus belle et la plus pauvre du pays, qui ne possède que son âne et sa pureté d’âme. Mais celle-ci est amoureuse du jeune carabinier Pietro Stelluti, grand timide qui n’ose se déclarer. Tout cela ne manque pas de faire jaser dans cette contrée de superstitions où rien n’échappe à l’oeil et aux commentaires des curieux…

C’est une oeuvre culte avec un personnage mythique en Italie. Celui du maréchal des logis Antonio Carotenuto incarné par l’immense Vittorio de Sica qui est aussi légendaire que le maréchal des logis-chef Cruchot chez nous. Pain, amour et fantaisie (Pane, amore e fantasia) est le septième long métrage de Luigi Comencini. Ce sera son premier succès public, mais aussi son seul triomphe international, qui engendrera d’ailleurs deux suites, Pain, amour et jalousie (1954), toujours réalisé par Luigi Comencini, et Pain, amour, ainsi soit-il (1955) mis en scène par Dino Risi.

Petit bijou, léger comme une bulle de savon, reposant sur l’éternel bagou et le burlesque de Vittorio de Sica auquel se greffent la beauté sauvage et l’érotisme de Gina Lollobrigida (Ruban d’Argent de la Meilleure Actrice), Pain, amour et fantaisie demeure une comédie romantique enjouée, brillante, positive et brillamment réalisée, destinée à faire oublier les difficiles années de la Seconde Guerre mondiale. Sur une musique enjouée, l’amour y est décrit comme le sentiment salvateur par excellence, chacun se met en quête du bonheur, même ce maréchal des logis, éternel célibataire, mais néanmoins bouleversé à la vue de cette envoûtante et provocante Bersagliera, qui elle de son côté s’entiche d’un jeune carabinier timide qui perd tous ses moyens dès qu’il la croise.

De fameux personnages secondaires gravitent autour du couple vedette dont la géniale Tina Pica, une des actrices comiques les plus aimées du cinéma italien de l’après-guerre, qui interprète la domestique Caramella.

Chaînon manquant entre néoréalisme et comédie dite « à l’italienne », Pain, amour et fantaisie est symbolique de l’émergence du courant appelé néoréalisme rose. De son côté et après une longue série de compromis, Luigi Comencini a désormais les mains libres pour se diriger vers un cinéma plus personnel.

Présentation - 4,0 / 5

De la jaquette - renvoyant au néoréalisme-rose - au visuel attractif, en passant par la sérigraphie du DVD, le menu principal (fixe et musical), le chapitrage, Carlotta soigne une fois de plus l’objet qui rejoint fièrement toute collection qui se respecte.

Bonus - 2,5 / 5

En plus de la bande-annonce (4’), Carlotta Films nous livre un documentaire intitulé L’Incroyable histoire de Pain, amour et fantaisie (16’). Constitué d’images du film et de photos de tournage, ce module est narré par une voix-off, lisant un extrait du livre Luigi Comencini, enfance, vocation, expériences d’un cinéaste (Editions Jacqueline Chambon, 2000). Récit à la première personne - puisqu’il s’agit des propres souvenirs du cinéaste - le texte apporte suffisamment d’éléments pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur la production de Pain, amour et fantaisie, mais le supplément présent sur l’édition Opening éditée en 2007 était nettement plus dense et riche en informations.

Image - 4,0 / 5

Cette nouvelle restauration est soignée et bien que quelques menues scories fassent encore leur apparition, les défauts de pellicule inhérents à l’âge du film, rayures, tâches, moirages (sur les costumes rayés des personnages), poussières et points présents sur la copie éditée chez Opening en 2007 ont ici quasiment disparu. Le grain est respecté et équilibré, la beauté du N&B subjugue, les contrastes sont savamment tranchés, la luminosité est admirable, les noirs denses et le rendu des visages est soutenu par un piqué acéré. Présenté dans son format 1.33 plein cadre d’origine, Pain, amour et fantaisie bénéficie d’un master soigné, stable, dont les petits défauts n’entament en rien le confort de visionnage.

Son - 4,0 / 5

La version française est plutôt bonne, propre et claire, mais laisse finalement de côté les quelques effets et ambiances annexes. Préférez évidemment la piste italienne, plus dynamique, musicale et détaillée que son homologue. Les saturations peinent à être évitées lors des débats houleux, mais que voulez-vous, vous êtes en Italie…

Crédits images : © Carlotta

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm