La Rivière sanglante (1954) : le test complet du DVD

Pour pouvoir prospecter l’or sur l’autre berge de la rivière, Frank Walker et sa bande entreprennent de déclencher les hostilités avec les Indiens Ute pour les forcer à quitter le territoire. Gary Brannon et son père Sam tentent de parlementer avec les Indiens. Mais Frank Walker met fin aux pourparlers en faisant assassiner leurs émissaires.

Sur un scénario bien construit, fertile en rebondissements, La Rivière sanglante (Drums Across the River) donne, ce qui n’allait pas toujours de soi en 1954, le beau rôle aux Indiens. Mais aussi à Audie Murphy, acteur plutôt ambigu puisqu’il incarna aussi bien les justiciers au grand coeur que les hors-la-loi, comme Jesse James dans son dernier film.

Dans ce nouvel affrontement du bien et du mal qui sous-tend l’intrigue de tout western, le jeu manichéen des acteurs ne s’embarrasse pas de nuances : il faut des coups bien appliqués et qui doivent faire très mal pour réussir à effacer le méprisant rictus figé sur le visage des méchants.

On retrouve également dans la distribution, digne et hiératique, Jay Silverheels, un Indien Canadien qui incarna le personnage de Tonto dans toute une série de films.

Tous les ingrédients du western sont utilisés dans La Rivière sanglante : chevauchées dans les paysages spectaculaires du far West, bagarres, Indiens sur le pied de guerre avec arcs et fusils, justice expéditive, sans oublier la jolie brunette, interprétée par Lisa Gaye, dans un de ses tous premiers rôles.

Une bonne série B pleine d’action, encore inédite en France sur DVD.

Le boîtier keep-case s’insère dans un étui dans les tons bistre de toute la collection Western de légende de l’éditeur Sinonis Calysta, un vrai filon pour les amateurs de westerns avec pas loin de 200 titres, dont beaucoup n’avaient jamais été édités en France sur DVD. Le menu animé présente un choix entre la version originale avec sous-titres français imposés ou un doublage en français. Le changement de langue oblige à repasser par le menu et par le début du film.

En guise de suppléments, une présentation de Patrick Brion (8’25”) qui passe aussi brièvement en revue l’oeuvre du réalisateur Nathan Juran, entré dans l’univers du cinéma comme décorateur. On lui doit notamment des aventures fantastiques dont le fleuron est Le 7ème Voyage de Sinbad avec les célèbres effets spéciaux de Ray Harryhausen.

Patrick Brion fait ensuite un portrait d’Audie Murphy (5’33”), héros multi-décoré de la guerre 39-45. Il avait déjà joué dans plus de 50 films avant de disparaître à 45 ans dans le crash d’un avion. Pour finir, une bande-annonce en VOST (2’14”) et une galerie de 14 photos du film et d’affiches.

L’image de La Rivière sanglante a manifestement été débarrassée de l’essentiel de ses taches et rayures. Elle est pourtant loin d’être parfaite : résolution insuffisante, particulièrement dans les scènes sombres, fort fourmillement, surtout dans les plans larges (par exemple sur le ciel à 46’13”). Mais il y a pire : l’éclat du technicolor est gâché par des tonalités ternes, tirant sur le verdâtre et un voile gris qui obscurcit les visages (voir, par exemple à 2’16”). Les séquences en pleine lumière s’en sortent toutefois plus honorablement.

Le son Doldy Digital mono 1.0, débarrassé de souffle et autres craquements, fait correctement son office avec un spectre assez étroit. Les dialogues sont clairs dans les deux versions.

Crédits images : © Sidonis Calysta