Enfance clandestine (2011) : le test complet du DVD

Infancia clandestina

Réalisé par Benjamin Avila
Avec Natalia Oreiro, Ernesto Alterio et César Troncoso

Édité par Pyramide Vidéo

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Le 14/11/2013
Critique

Argentine, 1979. Juan, 12 ans, et sa famille reviennent à Buenos Aires sous une fausse identité après des années d’exil. Les parents de Juan et son oncle Beto sont membres de l’organisation Montoneros, en lutte contre la junte militaire au pouvoir qui les traque sans relâche. Pour tous ses amis à l’école et pour Maria dont il est amoureux, Juan se prénomme Ernesto. Il ne doit pas l’oublier, le moindre écart peut être fatal à toute sa famille. C’est une histoire de militantisme, de clandestinité et d’amour. L’histoire d’une enfance clandestine.

C’est ce qu’on appelle une grande claque ! Inspiré par ses souvenirs d’enfance, le metteur en scène argentin Benjamín Ávila revisite à hauteur d’enfant le militantisme de la dictature militaire chilienne entre 1976 et 1983, dans son premier long métrage Enfance clandestine. Drame politique, récit initiatique, devoir de mémoire, le réalisateur évoque la perte d’innocence et les premiers émois d’un jeune garçon de 12 ans, enfant d’un couple membre d’une organisation luttant contre la junte militaire qui les pourchasse.

Par souci d’universalité, le cinéaste se défend d’avoir mis en scène une « autobiographie », bien que sa mère ait disparu lors de la junte militaire et qu’il se soit retrouvé séparé de son frère. A ce jour, près de 300 enfants kidnappés pendant la junte restent portés disparus. Benjamín Ávila a fait ses classes dans le genre documentaire et insuffle à Enfance clandestine une approche remuante en collant au plus près de son personnage principal, afin de restituer la vision du monde par cet enfant de 12 ans incroyablement campé par le jeune Teo Gutiérrez Moreno, lui-même épaulé par un casting très impliqué et attachant.

Afin de souligner toute la violence des affrontements, le cinéaste fait l’usage singulier du dessin animé, très beau d’ailleurs, procédé inspiré par le premier Kill Bill de Quentin Tarantino. Sans aucun pathos, ni séquences démonstratives, mais avec une rare maîtrise, une sensibilité à fleur de peau, une entière sincérité et même une certaine poésie, Benjamín Ávila trouve le parfait équilibre entre les genres pour faire ressortir le traumatisme de son histoire.

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal fixe et musical, reprend le visuel de l’affiche du film.

Bonus - 3,0 / 5

En guise de supplément, l’éditeur joint un entretien exclusif avec le réalisateur Benjamín Ávila (26’), durant lequel le cinéaste revient sur la genèse du film, de son écriture au choix des décors, des costumes essentiels à la reconstitution historique. Il évoque son travail de préparation avec les acteurs et ses choix de réalisation, notamment l’utilisation de séquences d’animation réalisées par Andy Riva. Enfin, Benjamín Ávila raconte avec émotion le souvenir de la présentation du film aux militants de l’époque ainsi qu’aux Grands-mères de la place de Mai, une ONG dont le but est de retrouver les enfants volés par la dictature militaire.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.

Image - 4,5 / 5

Nous ne nous attendions pas un master aussi beau. Le film de Benjamín Ávila, composé essentiellement de plans larges et de gros plans sur les visages des comédiens, est magnifiquement restitué grâce à un transfert de haute volée. Certes, les arrière-plans ne sont pas aussi précis que sur une édition HD, mais le piqué est presque aussi précis, les détails fourmillent, le cadre large est magnifique et la colorimétrie intense avec un mixe de teintes chatoyantes et de gammes froides. Les contrastes sont denses et tranchants, la clarté souvent aveuglante, le tout soutenu par une compression infaillible.

Son - 4,0 / 5

La très belle bande originale est élégamment délivrée par l’ensemble des enceintes grâce au mixage Dolby Digital 5.1, qu’il serait regrettable de négliger. La spatialisation est probante et privilégie les ambiances naturelles sur les séquences en extérieur et les séquences animées (surtout la première séquence avec la fusillade), le caisson de basses est utilisé à bon escient et les dialogues sont ardents sur la centrale. L’éditeur joint également une piste Stéréo remarquable et efficace. Seule la version originale est disponible, les sous-titres français étant quant à eux imposés et incrustés à même l’image.

Crédits images : © Pyramide

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm