Orson Welles & moi (2008) : le test complet du DVD

En 1937, Richard, un étudiant, découvre en errant dans les rues de New York le Mercury Theatre, un théâtre sur le point d’ouvrir ses portes. Son fondateur, un certain Orson Welles, lui offre un rôle dans la pièce Julius Caesar. Alors que cette dernière propulse Welles vers la célébrité, Richard va tomber sous le charme de son assistante, la belle Sonja.

Le prolifique et éclectique Richard Linklater (Rock Academy, l’indispensable trilogie Before Sunrise, Sunset, Midnight) revient avec Orson Welles & moi, réalisé en 2008 et arrivé en France en 2013 directement en DVD. Adapté du roman éponyme de Robert Kaplow, ce charmant long métrage reconstitue élégamment le New York des années 1930 et convie le spectateur à assister au premier triomphe du Mercury Theatre, que venait de fonder Orson Welles, âgé seulement de 22 ans !

Dans Orson Welles & moi, le metteur en scène est solidement incarné par Christian McKay dans son premier rôle au cinéma, acteur britannique peut-être trop âgé pour le rôle (35 ans au moment du tournage), mais qui s’impose facilement et dont la performance a d’ailleurs été saluée par une nomination aux BAFTA. Il donne brillamment la réplique à Claire Danes, pétillante de naturel, Ben Chaplin, Eddie Marsan, Kelly Reilly et surtout Zac Efron, qui n’a de cesse de s’imposer de film en film après le phénomène High School Musical. Son naturel et son énergie sont pour beaucoup dans la réussite de ce petit film très attachant, qui évoque la progression des répétitions d’une des plus étonnantes, violentes, agressives et dynamiques transpositions de Jules César de Shakespeare (en tenue fasciste) par l’un des artistes américains les plus omnipotents.

On suit pas à pas la progression des comédiens, mais aussi les doutes, les espoirs, les efforts et le travail acharné de cette troupe obéissant aux ordres d’un ogre craint et respecté. Richard Linklater évite le carcan académique habituel du genre grâce à une mise en scène inventive constituée de jolis mouvements de caméra, un travail sur les couleurs fort plaisant et une direction d’acteurs irréprochable. A découvrir si vous en avez l’occasion.

Le test a été réalisé sur check-disc. C’est plutôt rare chez Metropolitan pour être signalé, le menu principal est fixe et muet.

Film sur le théâtre et la création, Orson Welles & moi contient quelques séquences de répétitions, mais aussi celles de la Première de Jules César dans la dernière partie. L’éditeur propose un montage de 12 minutes constitué uniquement de ces séquences de représentation, y compris des scènes non intégrées dans le montage final. Une bonne idée !

Un petit making of de six minutes éclaire sur l’adaptation du livre de Robert Kaplow en compagnie des scénaristes Holly Gent Palmo et Vince Palmo, le réalisateur Richard Linklater et des producteurs. Les comédiens répondent également présents et évoquent le tournage, qui contrairement à ce que l’on pourrait croire ne s’est quasiment pas déroulé à New York, mais principalement sur l’Ile de Man ainsi qu’aux mythiques studios Pinewood. Quelques images de tournage dévoilent l’envers du décor et l’usage de green-screen.

Nous trouvons également un module de six minutes centré sur la figure mythique d’Orson Welles, dont les protagonistes du film dressent un petit portrait.

L’éditeur joint ensuite un entretien avec le metteur en scène et ses trois comédiens principaux lors d’une présentation du film dans l’un des cinémas les plus célèbres de Notting Hill à Londres. C’est ici l’occasion d’entendre et de connaître un peu mieux, non sans humour so british, le parcours de l’excellent Christian McKay qui interprète Orson Welles dans le film de Richard Linklater.

Quelques séquences coupées sont également disponibles, parmi lesquelles nous retrouvons une fois de plus celles issues de la représentation de Jules César non gardées au montage final. L’éditeur a eu la bonne initiative de proposer ces scènes coupées avec (13’) ou sans (4’) les séquences supprimées de la pièce.

L’interactivité se clôt sur des liens internet et un clip vidéo de la chanson I Surrender Dear (3’) interprété par Eddi Reader accompagnée de Jools Holland et le Rhythm & Blues Orchestra.

Comme pour ses sorties traditionnelles, Metropolitan soigne autant le transfert de ce DTV qu’un blockbuster et l’image d’Orson Welles & moi ne déçoit pas. Le piqué est soigné, la clarté de mise, le grain respecté, le cadre large offre un lot conséquent de détails et la colorimétrie sensiblement brune et sépia est habilement restituée. Evidemment, la copie est d’une propreté immaculée, les contrastes sont denses (voir les clairs-obscurs sur scène), les intérieurs agréablement feutrés, et malgré un sensible bruit vidéo, des moirages et certaines incrustations réalisées en postproduction sur les arrière-plans qui dénotent sensiblement, les meilleures conditions techniques sont réunies et la définition est exemplaire.

En anglais comme en français, les mixages Dolby Digital 5.1 parviennent à créer une sensible spatialisation, avec une plus grande homogénéité pour la version originale. Certes, la balance frontales-latérales profite surtout à la musique mais quelques ambiances naturelles parviennent à percer sur les séquences en extérieur avec les bruits de la circulation new-yorkaise. Les voix sont claires et distinctes, la spatialisation musicale systématique et le confort acoustique solide.

Crédits images : © Metropolitan