Réalisé par Chen Kaige
Avec
Heather Graham, Joseph Fiennes et Natascha McElhone
Édité par Metropolitan Film & Video
Alice, une jeune Américaine, vit à Londres depuis un an et
demi. Un matin, en se rendant à son travail, dans une agence
de publicité spécialisée dans la conception de sites
Internet, elle remarque un homme dans la rue et voit qu’il
entre dans la librairie située sur le trottoir d’en face.
Il s’appelle Adam, il est alpiniste et s’apprête à dédicacer
les premiers exemplaires d’un livre qu’il a écrit sur
l’Himalaya. Coup de foudre immédiat : l’après-midi même, elle
fait l’amour avec lui.
En rentrant chez elle, le soir, elle annonce à son compagnon
qu’elle le quitte pour un autre homme. Alice se rend aussitôt
chez Adam ; c’est une jeune femme lui ouvre la porte et
dissipe tout de suite ses craintes : elle est Deborah, la
soeur d’Adam (Natascha McElhone).
Alice est surprise par la violence d’Adam quand il frappe,
presque à mort, un inconnu qui vient de l’agresser dans la
rue. En dépit de ce signe et d’un message anonyme lui disant
« Réfléchis, tu ne sais rien de cet homme », elle consent, sans
la moindre hésitation, à épouser immédiatement Adam.
C’est quand elle apprend qu’une jeune femme, dont elle a
trouvé la photo en fouillant dans un placard soigneusement
fermé à clé, a mystérieusement disparu, qu’elle commence
sérieusement à s’inquiéter (Tiens, c’est presque le conte de
Barbe-Bleue !). La disparue avait pris la même pose qu’elle,
dans le même cimetière entourant la petite église où elle
vient de se marier…
L’intrigue est nouée, assez subtilement, après une trentaine
de minutes. Le récit est mené avec suffisamment de finesse
pour faire progressivement naître l’inquiétude.
La photographie est belle et les mouvements de caméra
exécutés avec une grande maîtrise. Il faut dire que Chen
Kaige, réalisateur chinois dont c’est le premier film tourné
en Occident, n’en est pas à son coup d’essai. On lui doit,
entre autres réalisations, le splendide « Adieu ma concubine »
(Ba wang bie ji), tourné en 1993, et
L’Empereur et l’assassin (Jing ke ci qin wang), tourné
en 1999, seul de ses films disponible à ce jour en DVD Zone 2.
Les deux acteurs s’en tirent bien, par un jeu sobre. Joseph
Fiennes (Shakespeare in Love) colle bien au
personnage : élégant, réservé, énigmatique, il a vite fait de
séduire, puis d’inquiéter. Heather Graham (rayonnante !)
campe avec beaucoup de naturel la jeune femme menacée, mais
pas prête à se laisser faire.
Ajoutons que deux ou trois scènes érotiques, magnifiquement
filmées, peuvent épicer l’intérêt.
S’il n’est pas de taille à figurer dans une anthologie du
genre, ce thriller se laisse regarder sans ennui.
Les menus sont en français, animés et sonorisés, sans
sophistications, sur un fond gris-bleu sombre de bel effet.
Le film est divisé en 28 chapitres, avec vignettes animées,
présentées sur les pages d’un livre ouvert.
Les suppléments sont bien maigrichons, sans que la découverte
du « bonus caché » ne puisse changer grand-chose à cette
appréciation.
Le son et l’image sont à la hauteur de nos attentes :
irréprochables ! Choix entre version originale et version
doublée en français ; on doit repasser par le menu pour
passer d’une version à l’autre.
Encore une fois, on peut regretter que les sous-titres
français soient imposés (bien que discrètement placés)…
sauf si vous utilisez un lecteur Philips DVD957 et si vous
allez chercher la recette pour vous en affranchir dans la
rubrique « Généralités » de la critique du film
Bad Luck ! (alias Double Whammy).
Maigrichons, nous l’avons dit. Jugez-en vous-même :
Le documentaire Autour du film (en 4/3 et VOST), donne
vite fait (4’42”) un aperçu du tournage et quelques
déclarations bien banales des acteurs et du réalisateur.
Suivent les filmographies (assez complètes, pour une
fois et avec indication du titre original des films) de
Heather Graham, Joseph Fiennes, Natascha McElhone, Ulrich
Thomsen et Chen Kaige.
Si l’on prend la peine de glisser le DVD sur le lecteur d’un
ordinateur, on trouvera aussi un lien Internet vers le
site Metropolitian Filmexport et vers le site français du
film.
Bandes-annonces en 16/9e du film et de
Dancing at the Blue Iguana de Michael Radford, les
deux avec le choix entre VF et VOST ; puis celles de
Sueurs, de Pascal Couvelaire et de
Shaolin Soccer (en VF), de et avec Stephen Chow…
Last but not least… le bonus caché, qui nous dévoile
quelques bouts de scènes de tournage (VOST, 4/3, 4’42”).
J’allais oublier : on accède au bonus caché, sur le menu des
suppléments avec la flèche de déplacement à droite en partant
de l’option « Autour du film ».
Image piquée, bien contrastée, sans défauts de compression. Les couleurs sont fines, parfaitement étalonnées. Vraiment, on n’exige rien de plus.
Le son Dolby Digital 5.1 est pur et fin. Sans effets
spectaculaires, il donne une bonne impression de profondeur,
sans incohérence.
Pas de différence de qualité entre les deux versions ; les
voix sont un peu plus en avant dans la version originale.