Frankenstein s'est échappé ! (1957) : le test complet du DVD

The Curse of Frankenstein

Réalisé par Terence Fisher
Avec Peter Cushing, Hazel Court et Robert Urquhart

Édité par Warner Bros. Entertainment France

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Le 18/12/2002
Critique

Ce film est un pilier du cinéma fantastique, et il est à juste titre couramment considéré comme le fondateur du second âge d’or, après le premier alimenté par les studios Universal à partir des années 30. Les studios anglais Hammer, fort de leurs premiers succès dans le genre avec « The Quatermass Xperiment » en 1955 et « X - The Unknown » en 1956, se lancent dans une série de films fantastiques, reprenant pour une bonne partie les grands thèmes de la Universal.

« The Curse of Frankenstein » marque la première réunion des talents qui restera dans les esprits comme la marque de fabrique du studio.

Tout d’abord, la réalisation sera confiée à Terence Fisher, un habitué de la Hammer depuis 1952 où il tourne « The Last Page ». La mise en scène (que l’on pourrait qualifier de « classique » dans le bon sens du terme) va éclater avec « The Curse of Frankenstein », où son sens du cadre va magnifier les superbes décors et costumes fournis par le studio, et où son art du découpage et du montage va lui permettre de mettre en opposition le côté « propre » de la bourgeoisie et le côté horrible des expériences du baron, augmentant ainsi leur impact pour le spectateur.

Côté interprétation, l’arrivée sur le film de Peter Cushing (jusque là principalement cantonné à la télévision) et de Christopher Lee va marquer l’avènement de ce tandem hors du commun, et leurs diverses interprétations vont redonner un sang neuf aux mythes vieillissants du fantastique.

En l’occurrence, l’interprétation du baron Frankenstein par Cushing est de très grande qualité (on passe de la passion du scientifique à son fanatisme pour ses recherches occultant le côté humain), aidé par le scénario de Jimmy Sangster (lui aussi un élément important du succès de la Hammer) qui fait du scientifique le vrai « héros » de l’histoire.

Christopher Lee, de son côté, compense le maquillage imposé par le rôle (et ô combien plus terrifiant que celui de Boris Karloff) par une gestuelle très travaillée et des regards hyper-expressifs.

Le triomphe justifié du film en Angleterre (en mai 1957) et aux Etats-Unis (en août 1957) engendrera la mise en production en novembre 1957 d’un autre grand classique du genre, « Dracula » en VO (« Le cauchemar de Dracula » en France, ou encore « Horror of Dracula » aux Etats-Unis), et de toute une série de films (plus ou moins bons) sur une longue période.

Le thème de Frankenstein engendrera à lui seul 5 autres films par la suite (dont 4 réalisés par Terence Fisher et interprétés par Peter Cushing). Aujourd’hui, on appellerait ça une « franchise »…

Présentation - 2,0 / 5

Le packaging est typique Warner : standard et basique, mais avec un disque joliment sérigraphié.

Le menu est fixe et musical (en mono), idem pour le chapitrage.

Bonus - 1,0 / 5

Le minimum pour échapper au néant total : une bande- annonce (en version originale non sous-titrée, et en 4/3 codée en 16/9, d’où un encadrement complet de bandes noires…) et une fiche technique (le mot est fort) listant les 4 interprètes principaux, le scénariste et le réalisateur.

Alors qu’il existe quantité de documents sur la Hammer, un petit travail éditorial aurait été bienvenu.

Image - 2,5 / 5

Commençons par le point fort : la copie est très belle et sans défaut, la colorimétrie et les contrastes sont bons, et l’encodage satisfaisant même si les arrière-plans ne sont pas toujours stables.

Hélas, 2 points noirs viennent gâcher le tableau :

Le premier est le format vidéo proposé. Certes, on apprécie l’apport du 16/9 sur la définition, mais le film a été tourné en 1.66, ce qui engendre une perte d’image en haut et en bas. Pour être honnête, le résultat n’est pas catastrophique, le cadrage ne s’en ressent pas trop (sauf pour les puristes), la seule exception notable se situant lors de la présentation de la demeure de Frankenstein, où le haut du bâtiment disparaît. A noter que le générique a conservé son format original, d’où l’apparition de bandes noires sur les côtés de l’image…

Mais le principal défaut côté image est ailleurs. On peut certes apprécier l’apport du réducteur de bruit vidéo en terme de définition, et en l’occurrence le film présenté ici ne fait pas son âge. Malheureusement, la netteté s’en ressent grandement : les contours s’estompent, et les images paraissent la plupart du temps légèrement floues. Ce problème s’accentue proportionnellement à la taille de l’image projetée : il peut passer inaperçu sur les téléviseurs de taille moyenne, et devient vraiment gênant pour les possesseurs de vidéo-projecteurs.

Au final, le rendu global laisse une impression de déception proportionnelle à la taille de l’image regardée, surtout - répétons-le - malgré une belle copie. Dommage.

Son - 3,5 / 5

Trois pistes nous sont proposées : la version originale anglaise, la version française, et la version allemande. Leur comparaison donne des résultats surprenants.

Disons-le tout de suite (et ça ne surprendra personne) : la VO est la meilleure, sans défaut notable.

La version allemande s’en approche, avec un volume légèrement plus fort. La version française s’en sort nettement moins bien : craquements, dialogues sourds, moins riche en bruitages, globalement plus grave. Plus surprenant est l’ajout sonore concernant le monstre, où des grognements ont été ajoutés à ses apparitions (voir principalement la scène finale sur le toit). Les concepteurs de la VF ont vraisemblablement pensé qu’il apparaîtrait ainsi plus effrayant…

A noter également quelques remontages sonores sur la partie musicale, où des morceaux musicaux absents de la VO figurent sur la VF et sur la version allemande (par exemple en 41’20”).

Configuration de test
  • Vidéo projecteur Barco Ciné6, écran Oray
  • Toshiba SD-500
  • Denon AVR3700
  • Pack enceintes Solid S100 - caisson de graves Solid SB100
Note du disque
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ALAIN
Le 25 janvier 2003
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