Grigris (2013) : le test complet du DVD

Réalisé par Mahamat-Saleh Haroun
Avec Souleymane Démé, Anaïs Monory et Cyril Guei

Édité par France Télévisions Distribution

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Le 09/01/2014
Critique

Alors que sa jambe paralysée devrait l’exclure de tout, Grigris, 25 ans, se rêve en danseur. Un défi. Mais son rêve se brise lorsque son oncle tombe gravement malade. Pour le sauver, il décide de travailler pour des trafiquants d’essence…

Auréolé du Prix du Jury au Festival de Cannes en 2010 avec Un homme qui crie, le réalisateur Mahamat Saleh Haroun est de retour avec Grigris, oeuvre inspirée de la vie de Souleymane Démé, jeune danseur handicapé de la jambe gauche qui enflamme le dance-floor tous les soirs malgré son infirmité. Le cinéaste livre un film sur le fil ténu entre le documentaire (le trafic d’essence sur la frontière du Tchad, la vie de la rue, le système D pour s’en sortir, la prostitution) et la fiction (une trame de polar), même si l’histoire demeure naïve et même assez faible. Un documentaire à part entière aurait été plus judicieux car Mahamat Saleh Haroun s’entoure de comédiens non-professionnels parfois peu convaincants, les dialogues sont peu recherchés et l’intrigue somme toute linéaire.

Il n’en demeure pas moins que le protagoniste, un personnage hors du commun, fait preuve d’un charisme confondant voire magnétique, son énergie nous emporte du premier au dernier plan, et les scènes de danse se révèlent extraordinaires. En fait, on pense souvent à La Fièvre du samedi soir dans lequel le personnage de Tony Manero devenait le roi de la nuit avant de retrouver son quotidien morne et difficile. Même chose dans Grigris, après être devenu la star des night-clubs, Grigris se réveille le lendemain et doit redoubler d’inventivité pour s’en sortir, entre autres en faisant des photos, en bricolant à droite à gauche, d’autant plus que son oncle qui l’a élevé est tombé gravement malade et que l’hospitalisation coûte cher.

Grigris est un film attachant, tant par la nature de ses personnages que dans ses défauts (la romance est bien peu crédible, le rythme est inégal), d’autant plus que le réalisateur refuse tout pathos. La mise en scène est soignée et rend compte d’une rage qui anime le cinéaste, les plans-séquences sont stylisés, la photo du chef opérateur Antoine Héberlé (Quelques heures de printemps) est élégante - surtout les superbes séquences nocturnes - la musique de Wasis Diop est souvent enivrante, Anaïs Monory crève l’écran. La grâce et la vraie vie de N’Djamena sont au coeur de Grigris et c’est doute pour cela que le film nous parle et nous trotte dans la tête encore bien après.

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal reprend l’interface classique chère à France Télévisions. Animé sur la musique du film, l’ensemble demeure efficace.

Bonus - 3,0 / 5

En plus de la bande-annonce, nous trouvons un excellent making of (24’) composé d’entretiens avec le réalisateur Mahamat Saleh Haroun et des comédiens (Anaïs Monory, Souleymane Démé, Cyril Gueï), d’images de tournage et des coulisses du film. Nous assistons entre autres aux impressionnantes répétitions des chorégraphies.

Image - 4,0 / 5

Petit film mais très beau master ! Si l’on excepte quelques flous inhérents aux conditions de tournage et du manque évident de moyens, la copie proposée par France Télévisions est élégante, claire, les contrastes sont fermes sur les superbes scènes nocturnes, le transfert immaculé, les couleurs bigarrées sur les séquences diurnes. Le piqué est également à l’avenant, acéré, les détails riches aux quatre coins du cadre large, la profondeur de champ omniprésente.

Son - 3,5 / 5

C’est un peu plus décevant pour le confort acoustique, surtout pour la piste Dolby Digital 5.1. En effet, nous attendions une réelle immersion, notamment sur les séquences de danse, mais force est de constater que la musique demeure essentiellement canalisée sur les frontales et demeure finalement étriquée. Certes, les latérales soutiennent légèrement sur toutes les scènes en extérieur, mais cela manque un peu d’ardeur. Quelques ambiances naturelles arrivent à poindre, mais le caisson de basses a décidé de dormir tout du long. En revanche, la version Stéréo s’en sort avec les honneurs avec une dynamique jamais démentie.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © FTD

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm