Réalisé par John Carpenter
Avec
Donald Pleasence, Jamie Lee Curtis et Nancy Kyes
Édité par Opening
La légende dit qu’à Haddonfield, dans l’Illinois, un petit enfant avait tué sa soeur cadette dans la nuit d’Halloween, et qu’un jour il reviendra pour terminer son travail. Et que aucune balle ne pourra l’arrêter. Sauf que ce n’est pas une légende, mais une pierre angulaire du cinéma indépendant contemporain. Tourné avec près de $300.000 dans les poches, « Halloween » réinvente la définition de « slasher movie » bien avant « Vendredi 13 ». John Carpenter s’inspire des mouvements de caméra et d’utilisation de la bande son, comme complément narratif, des films de Dario Argento, mais il propulse le genre horror au delà des étoiles, vers l’imaginaire collectif. Un cult-movie à voir et revoir.
Si le boom du DVD avait eu lieu un an plus tôt, Columbia et Opening auraient pu célébrer le 20ème anniversaire du film culte de John Carpenter. Le travail de nettoyage de la copie et la rémasterisation en 5.1 de la bande son originale (effectuée aux US) redonnent certainement une nouvelle jeunesse à l’un des chef d’oeuvres du cinéma horror contemporain. Et pourtant, sans vouloir faire l’apologie des DVD outre-Atlantique, « Halloween » sort en quasi-simultanée avec une édition Zone 1 collector à tirage limité et des suppléments hors du commun. Le DVD Opening est de très bonne facture, mais ce label a certainement raté une occasion en or de travailler en synergie avec l’éditeur américain Anchor Bay (dirigé par William Lustig, un inconditionnel du cinéma horror des années ‘80 - souvenez-vous de « Maniac »). Les fans de Carpenter auraient mérité ça.
Petit mais solide travail sur les suppléments, avec des notes sur la fête d’Halloween (désormais planétaire, et pas seulement nord-américaine), sur la saga de la série, sans oublier les filmographies principales. Le DVD contient aussi des extraits des critiques du film.
Fascinante ! La vision carpenterienne du monde est cinémascope et détaillée par la profondeur du champ. Il fallait un master 16/9 pour capturer le charme de ce film, charcuté pendant trop longtemps par la télévision. Une restauration pas exceptionnelle, mais certainement capable de susciter une bonne dose de frissons.
Les cinéphiles affirment que les rémasterisations trahissent l’esprit original des oeuvres. Quoi qu’il en soit, on peut faire peut-être une exception avec le cinéma de Carpenter, qui construit sa narration sur la bande son et des effets à glacer le sang. Un film donc à voir en VO, car la version française en VF est vraiment beaucoup trop juste..