La Dame au manteau d'hermine (1948) : le test complet du DVD

That Lady in Ermine

Version remasterisée

Réalisé par Ernst Lubitsch
Avec Betty Grable, Douglas Fairbanks Jr. et Cesar Romero

Édité par BAC Films

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Le 16/06/2014
Critique

Dans la petite principauté de Bergamo, quelque part dans le sud-est de l’Europe, la comtesse régnante voit brusquement sa nuit de noces interrompue par l’invasion des hussards hongrois conduits par un fringant et impétueux colonel. C’est ainsi que la belle Angelina se retrouve dans la même situation que sa lointaine aïeule, la dame au manteau d’hermine, dont le portrait côtoie celui des autres ancêtres dans la grande galerie du château. Quand sonnent les douze coups de minuit, les ancêtres sortent du cadre des tableaux…

La Dame au manteau d’hermine est le dernier film d’Ernst Lubitsch. Il meurt d’une crise cardiaque avant la fin du tournage, à l’âge de 55 ans. C’est un de ses disciples, Otto Preminger, dont le nom ne figure pas au générique, qui terminera le film.

La Dame au manteau d’hermine est une comédie musicale avec une trame fantastique, comme Brigadoon que Vincente Minnelli tournera six ans plus tard. On y retrouve un triangle amoureux, tout comme dans Ange, testé simultanément. Les deux hommes sont le comte Mario, interprété par Cesar Romero, (le latin lover de l’époque à la réputation sulfureuse) et l’envahisseur hongrois, le colonel Ladislas Karolyi Teglas, est Douglas Fairbanks Jr., qui fut emporté dans une carrière d’acteur par la renommée de son père.

Dans le double rôle de la comtesse Angelina et de son arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère, la comtesse Francesca du portrait, Betty Grable, l’iconique pin up girl des G.I., actrice, chanteuse et danseuse. La fille aux Million Dollar Legs, titre d’un film dans laquelle elle joue aux côtés de Jackie Coogan, son deuxième mari.

La Dame au manteau d’hermine se hisse au niveau des meilleurs films d’Ernst Lubitsch. C’est aussi un des plus sophistiqués, dans lequel le rêve s’invite dans la réalité et la réalité dans le rêve.

La magie de Lubitsch fait même se concrétiser la métaphore. Francesca, choisissant de réduire l’envahisseur par ses charmes, l’enlève dans ses bras, s’envole avec lui et, hors cadre, traverse le plafond du palais ainsi que l’indique le bruitage. Son mari, présent sur la scène mais se cachant les yeux, demande ce qu’il arrive. On lui répond : « They are going through the roof » (expression à double sens qui, dans le contexte, pourrait être traduite par « rien ne peut plus les arrêter »… avec une évidente connotation sexuelle). Un film pétillant comme du champagne !

Édition - 7 / 10

Le disque est logé dans un boîtier blanc. Sur la jaquette une photo d’acteurs, sur un fond bordeaux, la couleur choisie pour une Collection Lubitsch - Hollywood Classics. Le film est uniquement présenté dans sa version originale avec sous-titres français imposés, placés un peu trop haut sur l’image.

Les suppléments des éditions précédentes de 2008 et 2012 sont ici reprises :

Une intéressante remise dans son contexte et présentation du film par Noël Simsolo (28’), acteur, réalisateur, scénariste, romancier et historien du cinéma. Il voit dans Betty Grable le chaînon entre les beautés glacées de Greta Garbo ou Marlene Dietrich et la bombe sexuelle que Joseph L. Mankiewicz allait révéler dans son film Eve (All About Eve), tourné trois ans après La Dame au manteau d’hermine, Marilyn Monroe.

Suit un documentaire de 20 minutes, Ernst Lubitsch par Noël Simsolo, la suite du supplément du DVD Ange (également testé). On retrouve Ernst Lubitsch au moment où il quitte la Paramount pour rejoindre Darryl Zanuck, le patron de la 20th Century Fox. Là il aida les carrières de Mankiewicz et de Preminger. Noël Simsolo évoque les périodes d’oubli d’Ernst Lubitsch, les honneurs que lui ont rendus la Nouvelle Vague et Henri Langlois. Un cinéaste qui nous a laissé tant de chefs d’oeuvre : Haute pègre (Trouble in Paradise), La Huitième femme de Barbe Bleue, Ninotchka, Rendez-vous (The Shop Around the Corner), To Be or Not to Be, Le Ciel peut attendre

Pour finir, présentation de titres de la collection par de courts extraits de vingt titres de la Collection Hollywood Classics et un lien vers le site de BAC Films.

L’image a été débarrassée des taches et rayures par une remastérisation qui respecte le grain d’origine, au prix d’un très léger fourmillement. Les teintes du Technicolor ont un peu perdu de leur éclat, particulièrement les rouges. Les quelques scènes sombres souffrent d’une définition insuffisante et d’une tendance des noirs à se boucher. L’étalonnage des couleurs a des faiblesses passagères qui peuvent faire passer les visages du gris au rouge brique. En revanche, certains gros plans en pleine lumière sont magnifiques.

Le son (Dolby Digital 1.0) assure une bonne intelligibilité des dialogues. Des saturations dans les passages forte de l’accompagnement musical, particulièrement dans les aigus.

Crédits images : © BAC Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
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Franck Brissard
Le 16 juin 2014
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