Amos Guttman : L'intégrale : le test complet du DVD

Réalisé par Amos Guttman
Avec Alon Aboutboul, Mosko Alkalai et Sharon Alexander

Édité par Bach Films

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Le 19/12/2014
Critique

Drifting (1983, couleurs, 77’) : Robi, un jeune homosexuel israélien, travaille dans la boutique de sa grand-mère et rêve de devenir réalisateur… Sa vie amoureuse est plutôt chaotique. Il tombe amoureux d’un homme qui, cédant aux pressions familiales, va se marier.

Bar 51 (1985, couleurs, 90’) : Thomas et sa soeur Mariana quittent la maison familiale après le décès de leur mère. Après un temps d’errance à Tel Aviv, ils trouvent travail et hébergement au Bar 51, un cabaret de strip-tease.

Himmo, King of Jerusalem (1988, couleurs, 78’) : En 1948, pendant le siège de Jérusalem qui précède la naissance de l’État d’Israël, une jeune infirmière doit s’occuper de Himmo, un soldat blessé mortellement qui ne peut ni bouger, ni communiquer avec les autres.

Amazing Grace (1992, couleurs, 98’) : Jonathan vit avec son petit-ami Miki, un soldat qui le trompe, et sa soeur. Tout change pour lui quand Thomas arrive de New York pour rendre visite à sa mère et sa grand-mère qui habitent l’appartement du dessous.

Bach Films nous propose dans cette intégrale Amos Guttman tous les films du réalisateur israélien, y compris les courts métrages. Fauché par le SIDA à 39 ans, il a toutefois eu le temps, en quatre longs métrages et trois courts, de nous donner la mesure de son talent. Ce coffret n’est, actuellement, proposé qu’en France. Seul Amazing Grace avait été édité sur DVD aux USA.

La dépénalisation tardive de l’homosexualité en Israël, en1988, peut expliquer la souffrance des personnages du cinéma d’Amos Guttman et le pessimisme dont sont emprunts presque tous ses films, chargés de références autobiographiques.

La recherche de la beauté caractérise pourtant toute son oeuvre, par le soin apporté aux décors, par la composition des cadres, par les éclairages et par le choix des interprètes, qui fait se côtoyer des créatures grotesques et des personnages très beaux, des hommes, bien sûr, mais aussi des femmes, en particulier Mariana, la soeur tant désirée par son frère dans Bar 51, interprétée par Smadar Kilchinsky.

L’écriture filmique, stylée, alterne plans fixes et mouvements de caméra maîtrisés et originaux, tel le travelling en contre-plongée juste au-dessus des lits d’hôpital dans Himmo, King of Jerusalem.

Chacun des films expose avec force, parfois avec violence, les thèmes sombres choisis par le réalisateur, la misère, l’errance dans la drogue ou l’alcool, particulièrement dans Bar 51, la prostitution, les relations difficiles à l’intérieur de la famille, explorées sur trois générations dans Amazing Grace. Seul Himmo, King of Jerusalem, en dépit de la dureté de son sujet, est marqué par la tendresse, celle dispensée par l’infirmière au blessé qui fait inévitablement penser à l’inoubliable film de Dalton Trumbo, Johhny Got His Gun.

Un coffret qui devrait tenter les cinéphiles intéressés par l’exploration du cinéma d’auteur.

Édition - 7 / 10

Les DVD sont présentés dans quatre slim cases insérés dans un étui cartonné. En couverture, le visage en gros plan d’Amos Guttman.

Le menu de chacun des quatre disques donne accès aux longs métrages, tous proposés dans leur seule version originale, avec sous-titres incrustés dans l’image, placés un peu trop haut.

En supplément, une intéressante présentation (3 à 8’) des films et des courts métrages par Yannick Delhaye, réalisateur et auteurs d’ouvrages sur le cinéma.

Pour compléter l’intégrale des longs métrages, tous les courts métrages réalisés par Amos Guttman :

Un endroit sûr (noir et blanc, 29’) : un homme à la recherche d’un refuge,

Infectée ou Drifting (noir et blanc, 25’) : une visite indiscrète des coulisses d’un cabaret de travestis,

Premières répétitives (noir et blanc, 15’) : resté seul, un homme retire, l’une après l’autre, les housses de protection de toutes les marionnettes suspendues dans une réserve.

L’image est généralement propre (un peu moins pour les courts-métrages), avec quelques taches ou rayures occasionnelles peu gênantes, des couleurs assez fraîches et bien étalonnées, sauf pour Amazing Grace qui passe, selon les séquences de couleurs hyper-saturées à des teintes surexposées. Un manque de résolution se fait sentir dans les plans larges ou les arrière-plans. Les contrastes sont assez fermes, avec une tendance des noirs à se boucher.

Le son 2.0 (codec Mpeg), malgré l’économie du Dolby Digital, les conditions de tournage rudimentaires et l’âge des enregistrements, est suffisamment clair pour assurer une bonne restitution des dialogues et de la musique sans être vraiment perturbé par un souffle passager (ou les bruits environnants pendant la prise de son ?).

Crédits images : © Bach Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
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Philippe Gautreau
Le 19 décembre 2014
Ce coffret, uniquement disponible en France, contient l’intégrale des films d’Amos Guttman, un réalisateur israélien disparu avant d’avoir pu donner toute la mesure de son talent. À découvrir…

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