Réalisé par Andrew Bujalski
Avec
Justin Rice, Rachel Clift et Andrew Bujalski
Édité par Contre-Allée
Alan est musicien : il compose, gratte la guitare et chante. Le problème, c’est qu’il est maintenant tout seul. Il lui faut donc, à tout le moins, trouver un batteur. Et puis la réticence de son père à continuer d’alimenter son compte en banque ne risque-t-elle pas de le pousser à devoir « envisager » de chercher un job ? En attendant des jours meilleurs, Alan trouve refuge dans l’appartement que partagent deux de ses anciens camarades de classe, Ellie et Lawrence…
Mutual Appreciation, réalisé en 2005, trois ans après Funny Ha Ha, est le deuxième long métrage d’Andrew Bujalski, porte-drapeau du « Mumblecore », un courant naturaliste du cinéma indépendant américain.
Alan, le personnage central du film interprété par Justin Rice (déjà présent dans Funny Ha Ha), emprunte à Woody Allen son côté lunaire, anxieux et pas très à l’aise dans ses relations avec les autres. Il est aussi velléitaire, estimant par exemple avoir fait un grand pas en avant en trouvant le titre - probablement provisoire - de son hypothétique groupe : Alan Peoples and the Bumblebees.
Lawrence est incarné par Andrew Bujalski qui cumule les fonctions de scénariste, dialoguiste, réalisateur et monteur de ce petit film très personnel.
Pour le reste de la distribution, des acteurs non professionnels, mais talentueux ou bien dirigés, donnent une représentation naturelle des quelques moments de la vie d’un petit groupe de jeunes trentenaires qui peuplent le petit univers de chacun des films de Bujalski et qu’il observe avec bienveillance.
Le digipack slim est joliment décoré par un dessin d’Alice Bunel qui a également illustré la couverture des autres films d’Andrew Bujalski simultanément édités par Contre-Allée, Funny Ha Ha et Beeswax.
Le menu animé et musical ne propose que la version originale avec sous-titres français optionnels.
Des suppléments légers : une présentation du film (2’) à l’occasion de son passage à la télévision canadienne, à Halloween. Puis un court métrage de 8’, Peoples House, pendant lequel le père d’Alan, producteur de musique, fait visiter sa fastueuse demeure.
On comprendra aisément que la diffusion nécessairement limitée d’un tel film ne justifie pas le coût élevé d’une restauration.
L’image (noir et blanc, 4/3), assez bien contrastée, est moyennement définie et affectée par un fourmillement, peu gênant toutefois dans les plans serrés. Les noirs ont tendance à se boucher.
Le son DD 1.0 est marqué par les bruits environnants et un souffle qui n’empêchent pas une restitution assez claire des dialogues.
Crédits images : © Contre-Allée