Artémis, coeur d'artichaut (2013) : le test complet du DVD

DVD + CD

Réalisé par Hubert Viel
Avec Frédérique Barré, Noémie Rosset et Lelio Naccari

Édité par Potemkine Films

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Le 22/05/2014
Critique

Artémis, étudiante en lettres modernes à Caen, est aussi la déesse chasseresse, fille de Zeus et soeur jumelle d’Apollon. Elle choisit de partager son studio avec Kalie, étudiante en art dramatique, qui est aussi la nymphe Callisto…

Le scénario d’Artémis, coeur d’artichaut, écrit par Hubert Viel, est librement inspiré de l’Hymne à Artémis du poète Callimaque et des Métamorphoses d’Ovide. Artémis était vouée à la chasteté éternelle : Actéon, qui la surprit nue à la sortie du bain, fut transformé en cerf.

Cette parenté mythologique éclaire le personnage de l’étudiante du film, solitaire, distante des hommes, dotée de pouvoirs surnaturels qu’elle peut exercer en embrassant un pendentif à tête de cerf, ce qu’elle fait à deux reprises, pour sauver Kalie de l’emprise de deux gendarmes et pour sauvegarder sa virginité menacée lors d’une partie.

Hubert Viel, le jeune réalisateur, dit vouloir faire un retour à la Nouvelle Vague, être influencé par Jean-Luc Godard et Éric Rohmer, mais aussi par Maurice Pialat et Philippe Garrel. Moins évidente, l’influence également avouée de tout l’univers du cinéma d’animation de Hayao Miyazaki.

Artémis, coeur d’artichaut, un premier long métrage (64 minutes), n’est pas parfait. Il est, notamment, affecté par des défauts techniques inhérents au tournage en super 8 avec une caméra Beaulieu (dont la vitesse n’était pas stable, ce qui a créé des difficultés de synchronisation du son !).

Malgré ces manques, ce petit premier film fait avec les moyens du bord, est plein d’idées. Notamment dans le scénario qui prête à Artémis des occupations peu banales, telle la chasse à la taupe et la préparation de confitures d’orties. Son chat est si calme qu’on pourrait « s’en faire une écharpe ! » Hubert Viel est à l’image, au début du film, dans l’emploi du « narrateur omniscient ».

Des idées, il en a en réserve, comme il nous le laisse entendre dans son commentaire du film, offert en bonus.

Artémis, coeur d’artichaut obtint le premier prix au Festival du Moyen Métrage de Brive-la-Gaillarde.

Édition - 6 / 10

Un coup de chapeau à Potemkine : l’édition du DVD donne à Hubert Viel une belle opportunité de se faire connaître d’un plus large public après une projection dans quelques festivals. Le digipack (non fourni pour le test), contient un DVD et un CD audio de la bande originale (10 titres, 37 minutes), composée par Hubert Viel : une corde de plus à l’arc d’Artémis !

Menu animé et musical. Image : 1.33. Audio : Dolby Digital 2.0 stéréo. Sous-titres anglais, espagnols et italiens.

Trois suppléments :

Le commentaire audio du film par le réalisateur, l’actrice Noémie Rosset et une partie de l’équipe technique est particulièrement intéressant, en ce qu’il fait prendre conscience des difficultés qui ont dû être surmontées pour régler tous les problèmes posés par l’insuffisance de moyens.

Suivent deux courts-métrages :

Avenue de l’Opéra (10’), un court réalisé avec goût : au lit avec un homme chez elle, une jeune femme vante les mérites de son compagnon absent. Celui-ci lui achète un cadeau, mais s’aperçoit qu’il n’a pas pris sa carte de crédit, oubliée sur la table de nuit. Et un clip vidéo, It’s Goodbye (4’).

L’image d’Artémis, coeur d’artichaut, nous l’avons laissé entendre, laisse à désirer : assez fort bruit vidéo, définition moyenne, quelques surexpositions et, en prime, scintillements, vignettage, taches, rayures et poils (qu’on nous assure être… des particules de pellicule !) Pas l’idéal, c’est sûr. Mais ça donne au film un aspect vintage qui s’accorde avec l’intention d’un retour aux sources, celles de la Nouvelle Vague.

Le son direct n’est pas non plus sans défaut. En dehors des problèmes de synchronisation déjà évoqués, il faut faire les imperfections du son direct qui, parfois, ne facilitent pas la compréhension de certains dialogues. L’accompagnement musical s’en tire honorablement.

Crédits images : © Potemkine

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm