La Planète des vampires (1965) : le test complet du DVD

Terrore nello spazio

Réalisé par Mario Bava
Avec Barry Sullivan, Norma Bengell et Ángel Aranda

Édité par Artus Films

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Le 02/09/2015
Critique

La Planète des vampires

Des signaux de détresse émis depuis la planète Aura sont reçus par deux vaisseaux spatiaux. Ils dévient leur route et, aspirés par une force, doivent se poser sur la planète. À peine ont-ils atterri que des membres de l’équipage, devenus agressifs, s’entre-attaquent.

La Planète des vampires, encore un titre français mal choisi et qui trompe sur la marchandise puisque qu’aucune créature, rappelant de près ou de loin le comte Dracula, ne montre le bout de son nez dans Terrore nello spazio, titre original du film qui aurait pu être conservé ou traduit littéralement.

Le succès des films réalisés par Mario Bava de 1960 à 1964, Le Masque du démon (1960), La Fille qui en savait trop, Les Trois visages de la peur, Le Corps et le fouet et 6 femmes pour l’assassin ont assuré la réputation de Mario Bava au-delà des frontières de l’Italie et incité American International Pictures à produire La Planète des vampires en imposant que le rôle principal soit attribué à Barry Sullivan, qui avait fait une longue carrière d’acteur de westerns et de séries télévisées. Mario Bava s’était déjà frotté à la science-fiction en réalisant l’essentiel de Caltiki, le monstre immortel (1959, signé par Riccardo Freda).

Si La Planète des vampires n’est pas le meilleur film de Mario Bava, force est de reconnaître qu’il a tiré un assez bon parti du budget serré mis à sa disposition et de sa formation de peintre, notamment en participant à la conception des décors op’ art de l’intérieur du vaisseau spatial aux parois gris acier, égayées par les couleurs vives des voyants lumineux de machines, lesquelles contribuent accessoirement à l’accompagnement sonore du film. À noter, aussi, la qualité des costumes des cosmonautes, cuir noir et coutures jaunes pour les uns, combinaisons grises et saumon pour les autres.

L’un des suppléments détaille clairement les astuces auxquelles Mario Bava eut recours pour les effets visuels. Il est lui-même passé derrière la caméra pour assumer occasionnellement la fonction de chef opérateur qu’il a exercée pendant une bonne trentaine d’années.

Le scénario est un des points faibles de La Planète des vampires. Non pas qu’il manque d’inventivité en nous faisant découvrir une planète de laquelle toute vie semble avoir disparu, dont les seuls vestiges sont les squelettes de singes géants. Mais surtout parce qu’il manque de tension dramatique et n’évite pas les répétitions.

L’autre point faible est la direction d’acteurs. La scène de l’atterrissage un peu rude fait plus sourire qu’elle ne fait passer le stress que l’équipage est censé éprouver.

Cette nouvelle édition, avec ses bonus inédits, est la bienvenue : le DVD édité en 2001 était depuis longtemps épuisé. Et La Planète des vampires mérite de laisser sa trace dans le genre du space opera, notamment pour ses qualités graphiques.

La Planète des vampires

Édition - 7,5 / 10

Le disque (DVD-9) est logé dans un digipack, coutumier aux éditions Artus Films (non fourni pour le test), avec une des affiches du film en couverture. Le menu fixe et sonorisé propose la version originale avec sous-titres français optionnels et un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 2.0 mono.

En supplément, Terreur dans l’espace par Alain Petit (27’). D’un voix toujours monotone, Alain Petit nous détaille le tournage de La Planète des vampires, réalisé avec un budget de 20.000 $, nous parle de la collaboration de Lamberto Bava, le fils de Mario, comme assistant réalisateur (son tout premier job sur un plateau de cinéma), des acteurs, de la diffusion tardive du film en France, en 1995. Une erreur, cependant : aucun des sketches de Black Sabbath, plus connu sous le titre Les Trois visages de la peur n’appartient au genre science fiction/space opera.

Puis un Entretien avec le professeur Pierpoljakos (9’) sur les trucages du film : le recours au procédé mis au point par Eugen Schüfftan, utilisé par Fritz Lang pour Metropolis (1927) pour les scènes situées sur la planète Aura, ou à des bricolages maison pour l’atterrissage, filmé dans un aquarium avec une maquette. Il y a aussi les myriades d’étoiles obtenues avec un drap noir rétro-éclairé, etc. etc.

En plus, un diaporama d’affiches et de photos, la bande annonce du film et celle de deux autres éditions Artus Films, sorties simultanément dans la Collection SF Vintage : La Planète des tempêtes et de La Planète des hommes perdus.

L’image (1.66:1) a été parfaitement nettoyée par la restauration. Elle est bien définie, avec des couleurs plutôt vives, avec des tons froids dominants dans les scènes filmées à l’intérieur du vaisseau. Les trucages utilisés pour les scènes sur la planète, où le rouge domine, rendent la définition parfois plus aléatoire.

Le son Dolby Digital 2.0 mono, lui aussi correctement restauré, restitue clairement dialogues et l’accompagnement sonore. La version originale est préférable au doublage français peu convaincant.

La Planète des vampires

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7,5 / 10
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Philippe Gautreau
Le 2 septembre 2015
Mario Bava n’a pas touché qu’à l’horreur, il s’est aussi intéressé à la science-fiction. La preuve dans « Terrore nello spazio », baptisé de ce côté des Alpes « La Planètes des vampires » bien que ceux-ci brillent par leur absence. Une curiosité, des décors étonnants. Réédition bien venue d’un DVD depuis longtemps épuisé.

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