La Tendresse (2013) : le test complet du DVD

Un couple séparé depuis quinze ans se retrouve le temps d’un voyage de deux jours pour aller chercher leur fils hospitalisé à l’étranger suite à un grave accident de ski. Que ressentent-ils encore l’un pour l’autre ? De l’indifférence ? Ou peut-être de la connivence, de l’amitié, qui sait de l’amour.

Mine de rien, ça fait du bien de voir un couple, même séparé, qui ne se dispute pas, où il n’y a pas de rancoeur, ni de jalousie, encore moins de longues explications sur la raison de leur divorce. Comme son titre l’indique, La Tendresse, onzième long métrage de Marion Hänsel, s’apparente à un road-movie léger, qui nous emmène de Bruxelles au sommet des Alpes, durant lequel nous découvrons Frans et Lisa, magnifiques Oliver Gourmet et Marilyne Canto (radieuse, comme toujours), deux êtres profondément sincères pour qui nous ne pouvons ressentir que de l’affection. Il y a quinze ans Frans est parti, pourquoi ? Nous ne le saurons pas. Tout ce que nous voyons, c’est qu’un fils est né de cette union et que de la délicatesse, de l’affection, une douceur lient encore ces êtres, qu’un accident va réunir pendant neuf heures sur la route.

Doux et serein, intimiste, minimaliste, La Tendresse agit comme un baume au coeur, un feu de cheminée quand il gèle dehors, comme des bras réconfortants. Au jeu du couple principal s’ajoutent le charme et le naturel de celui formé par Adrien Jolivet et la belle Margaux Chatelier, qui renvoie à Frans et Lisa leur propre jeunesse et insouciance.

Dans de magnifiques décors (très belle photographie), en 1h15 montre en main, Marion Hänsel nous invite à partager l’intimité de cette famille. Revigorant, beau, simple, dont la simplicité rend d’ailleurs encore plus beau, La Tendresse se clôt sur la magnifique chanson éponyme de Bourvil. Raison de plus pour savourer l’oeuvre de Marion Hänsel jusqu’à la fin du générique.

Fidèle à son habitude, Epicentre Films soigne particulièrement son DVD. L’éditeur a heureusement mis de côté le visuel, plutôt hideux, de l’affiche du film pour sa jaquette, plus attractive. La sérigraphie est jolie, le menu principal animé et musical. Un bel objet, élégant et attractif.

Olivier Gourmet, Marilyne Canto, Adrien Jolivet, Margaux Chatelier, Sergi Lopez et la réalisatrice Marion Hänsel s’expriment sur La Tendresse à travers quelques entretiens croisés (16’). Le travail avec la cinéaste, la genèse, les thèmes du film, les personnages et les conditions de tournage sont joliment évoqués.

S’ensuit un making of (16’) constitué en majeure partie d’interviews de toute l’équipe encore une fois, ce qui apparaît un peu redondant avec le module précédent. Heureusement, quelques images de tournage dévoilent l’envers du décor.

L’interactivité se clôt sur quelques bio-filmographies et la bande-annonce de La Tendresse.

Si l’image reflète parfois le petit budget mis à disposition de la réalisatrice, la texture de ce master participe à l’atmosphère ouatée du film avec une colorimétrie froide, des contrastes légers ainsi qu’un léger grain perceptible. Les quelques séquences nocturnes sont joliment restituées, les teintes hivernales propres et nettes, bien que plusieurs baisses de la définition demeurent constatables. Le piqué reste émoussé et les détails manquent de concision, surtout au niveau des visages des comédiens. La première séquence aérienne est en revanche superbe !

Nous ne trouvons qu’un mixage Dolby Digital 5.1 au menu de ce DVD. Cette piste se révèle riche et dynamique sur les enceintes frontales mais peine à instaurer une spatialisation convaincante. Heureusement, la musique permet aux enceintes arrière de se réveiller, la balance des avant parvient à plonger le spectateur suffisamment dans l’ambiance grâce à une solide délivrance de la musique et du vrombissement du moteur bien rendu par le caisson de basses.

L’éditeur joint également les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Epicentre Films