Mère et fils (2013) : le test complet du DVD

Cornelia, divorcée, vit seule dans un appartement cossu de Bucarest. Elle fête ses soixante ans, entourée d’amis influents. L’absence de son fils, Barbu, l’affecte : depuis qu’il partage la vie de Carmen, mère d’un enfant, elle ne le voit plus. Peu après, elle apprend que Barbu est en garde à vue pour avoir renversé et tué un jeune garçon qui traversait la route à la sortie d’un village. Cornelia va utiliser ses relations pour aider son fils.

Mère et fils, film roumain de Călin Peter Netzer, a été distingué au Festival de Berlin par l’Ours d’Or et le Prix FIPRESCI. Son scénario linéaire, sans flashback, suit, sur une durée de deux jours, la relation complexe, des deux personnages.

Le film laisse au spectateur le soin d’analyser cette relation. Certes, l’amour maternel est le moteur essentiel qui pousse Cornelia à tout faire pour éviter la prison à son fils. Mais l’animosité de Cornelia envers Carmen ne pourrait-elle pas être vue comme de la jalousie ? Comment interpréter cette scène où Cornelia entre dans la chambre de son fils pour lui masser le dos ?

Mère et fils pose aussi la question de la justice sociale. Les manipulations de Cornelia et ses appuis vont-ils éviter à Barbu d’avoir à payer le prix de la mort d’un enfant d’une famille modeste ?

Si la mère porte un regard plutôt sévère sur le manque d’ambition et la faiblesse de caractère de son fils, il semble aussi qu’elle n’ait pas renoncé à l’aider à devenir le fils dont elle a rêvé, la Meravigliosa Creatura de la chanson interprétée par Gianna Nannini, tout au long du film. Luminita Gheorghiu (La Mort de Dante Lazarescu) incarne avec une grande intelligence la mère possessive et manipulatrice.

Ce grand petit film procure un réel plaisir que ni une caméra portée, constamment agitée, ni des cadrages aléatoires ne parviennent à gâcher.

Test effectué sur check disc. Le menu fixe et musical du DVD de Mère et fils propose uniquement la version originale, avec le choix entre deux formats audio : Dolby Digital 5.1 et 2.0. Sous-titres français optionnels, correctement placés, et sous-titres pour malentendants.

En supplément, des scènes coupées (8’). Puis, le tournage du film (10’), sans commentaires, donne une image impressionniste de la réalisation du film : répétitions, maquillage, visionnage des rushes, travail sur la table de mixage, pauses entre deux prises de vue…

L’image 2.35 est précise dans les scènes éclairées, moins dans les scènes sombres où elle prend parfois une coloration verdâtre. Un excès de lissage se fait parfois sentir sur les visages.

Le son est propre et restitue clairement les dialogues. On ne remarque pas grande différence entre le format 2.0 et 5.1 qui ne sollicite que très timidement les enceintes surround.

Crédits images : © Sophie Dulac Distribution