Les Grandes ondes (à l'ouest) (2013) : le test complet du DVD

Réalisé par Lionel Baier
Avec Valérie Donzelli, Michel Vuillermoz et Patrick Lapp

Édité par Blaq Out

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Le 04/08/2014
Critique

Avril 1974. Deux journalistes de la radio sont envoyés au Portugal pour réaliser un reportage sur l’entraide suisse dans ce pays. Bob, technicien proche de la retraite, les accompagne à bord de son fidèle combi VW. Mais sur place, rien ne se passe comme prévu : la tension est à son comble entre Julie, la féministe, et Cauvin le reporter de guerre roublard. La bonne volonté de Pelé, le jeune traducteur portugais, n’y fait rien : la petite équipe déclare forfait. Mais le vent de l’Histoire pousse le Combi VW en plein coeur de la Révolution des Oeillets, obligeant cette équipe de Pieds nickelés à prendre part, et corps, à cette folle nuit du 24 avril 1974.

Attention, ceux qui auront vu cette comédie géniale appelée Les Grandes ondes (à l’ouest) deviendront immédiatement fans et en feront un véritable film culte. Réalisé par le suisse Lionel Baier, ce road movie désopilant, tendre, à la fois réaliste et poétique, est en réalité le deuxième volet d’une tétralogie annoncée par le cinéaste, qui se focalise sur les liens entre les européens, pour «  cartographier une Europe des sentiments, ou plutôt de raconter notre territoire commun qu’est ce continent à travers la petite histoire de ses habitants  ». Ainsi, après Comme des voleurs (à l’est) réalisé en Pologne en 2007, et en attendant (normalement) la partie nord en Ecosse et l’Italie pour le sud, nous voici arrivés dans l’ouest, au Portugal plus précisément.

Le ton de chaque volet est déterminé par un événement historique et politique. Le film de Lionel Baier se déroule au beau milieu de la Révolution des Oeillets, marquée un sentiment de liberté et d’espoir propre aux années 1960-1970. Oeuvre sociale et politique sur le groupe, un duo qui devient un trio puis un quatuor, Les Grandes ondes (à l’ouest) ne cesse de déjouer les attentes des spectateurs à travers un ton décalé, mais d’une justesse implacable quant au reflet que nous tend le cinéaste sur la société contemporaine. Magnifiquement photographié, avec un sens virtuose du cadre, sur un rythme endiablé, souligné par les compositions de George Gershwin et des dialogues soignés, ce petit bijou est aussi et surtout savamment interprété par des comédiens en très grande forme, menés par la délicieuse Valérie Donzelli et le grand Michel Vuillermoz, un duo qui fait des étincelles solidement épaulé par l’excellent Patrick Lapp, animateur de radio de la Radio suisse romande. N’oublions pas Francisco Belard qui incarne l’interprète portugais qui a appris le français grâce aux films de Marcel Pagnol.

Une idée brillante, élégante et cocasse comme tant d’autres qui parsèment Les Grandes ondes (à l’ouest), à découvrir de toute urgence.

Présentation - 4,5 / 5

Blaq Out soigne une fois de plus le service après-vente. Le DVD repose dans un très beau slim-digipack. Le visuel de l’affiche du film est repris, plus zoomé sur les personnages sur le recto. Vraiment très beau. Le menu principal est fixe et musical.

Bonus - 3,5 / 5

L’éditeur propose tout d’abord un superbe et étonnant moyen métrage de Lionel Baier (54’, 2010), intitulé Low Cost (Claude Jutra). Depuis l’âge de neuf ans, suite à un rêve prémonitoire, un cinéaste enregistre les derniers moments de sa vie au téléphone portable. David Miller connaît la date du jour de sa mort. Alors que celle-ci approche, il rencontre pour la dernière fois des êtres qui lui sont chers, obsédé par l’idée d’apprendre à faire un noeud de cravate. Introspectif, ce film universel « fait à la main et produit à moindre coût » comme l’indiquent les credits de fin, impose une sensibilité à fleur de peau, et propose une intense réflexion sur le passage du temps et le rapport à la mort à travers un patchwork d’images, de témoignages et de séquences très émouvantes.

Ne ratez pas l’interview de Lionel Baier (23’), durant laquelle le réalisateur livre une véritable leçon de cinéma, sur la comédie notamment. Passionnante et passionnée, cette brillante analyse en dit long sur les partis pris des Grandes ondes (à l’ouest), croise habilement le fond avec la forme, aborde le casting et la performance des comédiens.

Image - 4,5 / 5

Cela devient récurrent chez Blaq Out, nous sommes ici en présence d’un fabuleux master SD qui n’a absolument rien à envier à une édition HD. Le rendu, même en DVD, demeure spectaculaire. Les contrastes affichent une densité ahurissante, la clarté est de mise, la colorimétrie brille de mille feux (le bleu du ciel portugais est omniprésent), le relief est incroyable sur le cadre large et le piqué aussi acéré que si nous étions en présence d’un Blu-ray. De jour comme de nuit, en extérieur comme en intérieur, l’ensemble demeure flatteur pour les yeux. Cette resplendissante copie démontre tout le potentiel d’un DVD traditionnel quand un éditeur y met vraiment les moyens. Encore une franche réussite de la part de l’éditeur !

Son - 4,0 / 5

Deux choix possibles, une écoute frontale riche et dynamique en Stéréo, ou bien une spatialisation solide et un plus grand confort acoustique en Dolby Digital 5.1. Dans les deux cas, l’écoute demeure ardente, fait une large place aux dialogues tout en mettant à l’avant la musique du film. Les effets latéraux et ambiances naturelles pointent habilement le bout de leur nez, le caisson de basses intervient aux moments opportuns.

Crédits images : © Blaqout

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 23 juillet 2014
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