Week-ends (2014) : le test complet du DVD

Réalisé par Anne Villacèque
Avec Karin Viard, Noémie Lvovsky et Jacques Gamblin

Édité par Blaq Out

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Le 14/01/2015
Critique

Un rien suffit parfois à gâcher un week-end à la campagne. Un simple malentendu sur un parking de supermarché, un mauvais réflexe, et voilà que tout se détraque. Rien ne va plus pour Christine. Jean la quitte. Ses amis de toujours, Sylvette et Ulrich, sont un peu moins ses amis. Tout fout le camp. Mais la vie est toujours pleine de surprises. Amours et désamours dans la vie de deux couples, le temps des week-ends.

Prototype de la comédie de moeurs à la française, sans réelle surprise ni véritable ennui, Week-ends vaut essentiellement pour ses comédiens, plutôt que pour l’originalité de son histoire. Le film se déroule sur un rythme pépère, mécaniquement, avec ses dialogues peu recherchés mais dans lesquels chacun peut se retrouver, tandis que les personnages passent leur temps à prendre un café accompagné d’un morceau de tarte. Le scénario écrit par la réalisatrice Anne Villacèque et Sophie Fillières, ne casse donc pas trois pattes à un canard et s’égare petit à petit. En revanche, le quatuor d’acteurs est en pleine forme et prend visiblement plaisir à se donner la réplique. Karin Viard est toujours juste, même en ouvrant les volets les seins à l’air, drôle et même souvent émouvante (la scène sur le quai de gare ne laisse pas indifférent), idem pour ses compagnons de jeu, Noémie Lvovsky, Jacques Gamblin, Ulrich Tukur, même s’ils ouvrent les volets plus sobrement.

En ce qui concerne la partie « technique », c’est le calme plat, passif. Sur la forme, le concerto de Bach rythme ce troisième long métrage d’Anne Villacèque, pendant qu’une voix-off raconte ce qui se déroule durant les diverses ellipses de temps. Restent des belles images de la Normandie avec son ciel voilé, son manteau de neige qui recouvre les pommiers, les saisons qui se succèdent, mais nous ne sommes pas dans Chasse et pêche. Week-ends joue de l’effet miroir avec ces deux couples ayant chacun trois enfants, une maison de campagne placée de manière symétrique, mais dont l’équilibre routinier et confortable va subitement voler en éclats suite au départ d’un des deux hommes (Jacques Gamblin) par un matin frisquet.

Un humour noir et parfois cruel survole Week-ends, mais on s’attendait à plus virulent sur le portrait dépeint de ces deux couples bien installés, surtout avec Sophie Fillières au scénario qui a d’habitude l’art pour croquer ses contemporains avec une belle acuité. Mais non, cela reste beaucoup trop sage, presque effacé. Du coup, il faut véritablement la séquence de confession d’un Gamblin nu comme un ver, réveillé par une crise d’angoisse à 3 heures du matin et qui demande un câlin à son pote pour le rassurer et lui dire que la vie n’est pas terminée. Mais cette scène apparaît bien tard malgré la courte durée du film et on ressort un peu amer.

Présentation - 4,5 / 5

Blaq Out soigne une fois de plus le service après-vente. Le DVD repose dans un très beau slim-digipack. Le visuel de l’affiche du film est repris. Vraiment très beau. Le menu principal est fixe et musical.

Bonus - 3,5 / 5

On commence cette section par un superbe documentaire de Anne Villacèque intitulé 3 histoires d’amour de Vanessa (1996-46’). Anne Villacèque a filmé Vanessa à 13 ans, puis à 15 et 16 ans. Trois moments pour marquer l’évolution de ses sentiments, et montrer comment Vanessa fait l’apprentissage de l’amour, depuis les confidences à sa meilleure amie jusqu’à sa première histoire « sérieuse ». 3 garçons, objets de son amour : Willy, Jonathan, Yacine. De ses balbutiements amoureux de petite fille à ses premiers désirs de femme, Vanessa grandit et construit son histoire.

La réalisatrice intervient lors d’un entretien (13’) dense et passionnant sur son métier de cinéaste, sur les thèmes de Week-ends, la psychologie des personnages, le travail avec les comédiens, le rapport aux spectateurs.

S’ensuit une scène coupée introduite par Anne Villacèque (11’). Plus une version alternative et étendue de la séquence dite de la confession de Jean à Ulrich, cette scène offre un point de vue différent et plus étoffée que la version finalement conservée au montage. Ici, la réalisatrice accentuait le retour « simulacre » de Jean.

Image - 4,0 / 5

Blaq Out nous propose un très beau master de Week-ends. Respectant les volontés artistiques de la réalisatrice et de son directeur de la photographie Pierre Milon, remarqué pour son travail sur les films de Lucas Belvaux, Un couple épatant, Cavale, Après la vie, la copie affiche une colorimétrie soignée, des contrastes de belle tenue, un grain cinéma palpable et un piqué plutôt ferme, mais qui reste sensiblement émoussé sur les séquences sombres. L’image est propre, sans fioritures, les gros plans impressionnent par leur précision et la clarté est de mise. Les scènes en extérieur sont très belles et leurs teintes soignées.

Son - 4,0 / 5

Deux choix possibles, une écoute frontale riche et dynamique en Stéréo, ou bien une spatialisation solide et un plus grand confort acoustique en Dolby Digital 5.1. Dans les deux cas, l’écoute demeure ardente, fait une large place aux dialogues tout en mettant à l’avant la musique du film. Les effets latéraux et ambiances naturelles pointent habilement le bout de leur nez.

Crédits images : © Blaq Out

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 25 octobre 2014
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