Réalisé par Gideon Raff
Avec
Gal Zaid, Yael Eitan et Salim Dau
Édité par ARTE ÉDITIONS
Nimrod, Amiel et Uri, trois soldats israéliens, ont été capturés au Liban et sont restés pendant 17 ans à la merci de leurs geôliers. Nimrod et Uri ont été ensuite échangés contre des prisonniers arabes, aux rangs desquels se trouvait Abdallah, un terroriste auteur d’un massacre dans une école. Amiel, lui, serait mort en captivité. Pourtant, Uri est presque sûr de l’avoir entraperçu récemment. Si Amiel est encore vivant, n’a-t-il pas changé de camp ?
Hatufim (Prisonniers de guerre) se termine avec cette deuxième saison, au terme de 24 épisodes de près d’une heure chacun. La série a été créée par le scénariste et producteur israélien Gideon Raff qui a participé à une autre exploitation assez libre du même thème, celui d’un soldat américain libéré après avoir été retenu prisonnier en Irak, pour la série Homeland, laquelle repart pour une cinquième saison en 2015. Gideon Raff a également créé une nouvelle série, Tyrant, encore inédite en France, mais à l’origine d’une polémique lors de sa diffusion aux USA.
Si Hatufim contient quelques scènes d’action et quelques moments d’intense suspense, elle s’attache surtout aux effets d’une détention longue et inhumaine sur les prisonniers, assaillis par des cauchemars, mais aussi sur leurs proches qui peinent à retrouver en eux ceux gardés présents dans leurs souvenirs.
La série ne cherche pas à prendre parti dans le conflit israélo-palestinien, seulement évoqué en toile de fond : elle se limite à nous faire entrer dans l’intimité d’une dizaine d’Israéliens dont l’existence a été bouleversée par la captivité des trois soldats. Ce qu’elle réussit parfaitement, grâce à un scénario consistant, à des dialogues crédibles et à une excellente distribution où l’on retrouve Yaël Abecassis, vue dans le remarquable Kadosh d’Amos Gitaï et connue en France pour sa participation à une dizaine de films ou téléfilms. On retrouve aussi dans un des rôles principaux Gal Zaid, l’un des coscénaristes d’une autre série israélienne, Hostages.
Hatufim est une série qui réussit à captiver l’attention du spectateur épisode après épisode, non seulement par un scénario dense et solidement construit, mais aussi par la qualité de la photo, du montage et de la musique d’accompagnement, belle sans jamais être invasive.
Une série à voir, moins spectaculaire, mais plus intense que son adaptation américaine.
Les 14 épisodes de 52 minutes de la saison 2 d’Hatufim tiennent sur cinq DVD présentés dans un digipack noir à cinq volets ornés du portrait des principaux personnages, inséré dans un étui. D’autres portraits sont sérigraphiés sur les disques.
Le menu animé et musical donne le choix entre la version originale en hébreu et en arabe, avec sous-titres français optionnels, et un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 2.0 stéréo. À saluer l’originalité du générique. Sous-titres pour malentendants.
Aucun supplément.
L’image est sans reproches, bien définie, fine, avec une belle texture, des contrastes affirmés et des couleurs soigneusement étalonnées, désaturées pour les flashbacks.
Le son Dolby Digital stéréo s’ouvre sur un large spectre. Il est clair, assure un bon équilibre entre l’ambiance, l’accompagnement musical et les dialogues, mis toutefois un peu trop en avant par le doublage en français. Les deux voies auraient pu être un peu plus séparées.
Crédits images : © ARTE