Le Procès de Viviane Amsalem (2014) : le test complet du DVD

Gett

Réalisé par Ronit Elkabetz
Avec Simon Abkarian, Gabi Amrani et Dalia Beger

Édité par Blaq Out

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Le 09/04/2015
Critique

Photo Le Procès de Viviane Amsalem

Viviane Amsalem demande le divorce depuis trois ans, et son mari, Elisha, le lui refuse. Or en Israël, seuls les Rabbins peuvent prononcer un mariage et sa dissolution, qui n’est elle-même possible qu’avec le plein consentement du mari. Sa froide obstination, la détermination de Viviane de lutter pour sa liberté, et le rôle ambigu des juges dessinent les contours d’une procédure où le tragique le dispute à l’absurde, où l’on juge de tout, sauf de la requête initiale.

Après Prendre femme (2004) et Les Sept jours (2007), nous retrouvons le personnage de Viviane Amsalem dans le dernier et ultime volet de la trilogie réalisée par Shlomi Elkabetz et sa soeur aînée Ronit, sobrement intitulé Le Procès de Viviane Amsalem. Le fil conducteur de cette série de films - qui peuvent être vus de manière indépendante - est donc le personnage de Viviane, femme israélienne en quête d’émancipation, interprétée par l’immense et magnifique Ronit Elkabetz elle-même.

Le Procès de Viviane Amsalem confronte cette fois Viviane à son époux interprété par Simon Abkarian qui reprend également le rôle d’Elisha pour la troisième fois. Dans une pièce froide, austère et aseptisée, les époux Amsalem se confrontent au jugement du tribunal rabbinique, dans un combat acharné mené par Viviane afin d’obtenir son indépendance face à un mari qui refuse de la laisser partir. Une lutte de cinq ans relatée comme à travers un procès-verbal. La fratrie Elkabetz, très fusionnelle, parvient à transcender l’aspect théâtral de ce quasi-huis clos par une mise en scène savamment étudiée, des gros plans percutants et des jeux de regards et des silences flamboyants.

Photo Le Procès de Viviane Amsalem

Froid, mais non dépourvu d’humour, surtout lors des plaidoiries, Le Procès de Viviane Amsalem est une oeuvre qui prend aux tripes du début à la fin, qui enchaîne les face à face comme sur un ring avec autant de dégâts et de tension qu’un match de boxe à cause de cette loi religieuse qui n’a jamais évolué depuis 4000 ans et qui prive les femmes du droit au divorce.

Pour les deux réalisateurs, Viviane symbolise la condition des femmes qui se voient emprisonnées à perpétuité par une loi qui les regarde et les considère comme étant inférieure aux hommes. Elle n’aime plus son mari, mais ce n’est pas un motif valable… le combat continu. 


Photo Le Procès de Viviane Amsalem

Présentation - 5,0 / 5

L’éditeur soigne une fois de plus le service après-vente. Le DVD repose dans un superbe slim-digipack, très élégant, jusqu’à la sérigraphie du disque. Le visuel de l’affiche du film reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est quant à lui fixe et musical.

Bonus - 3,5 / 5

Dans un premier temps, nous trouvons un remarquable making of (39’) composé d’images du plateau, des répétitions des comédiens avec Shlomi et Ronit Elkabetz, puis du tournage proprement dit. La présentation du film à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2014 s’immisce aussi subrepticement. Les acteurs et les réalisateurs s’expriment également tout du long et partagent leurs impressions entre deux prises de vue véritablement intenses.

Ensuite, Blaq Out nous restitue une interview du cinéaste Shlomi Elkabetz (13’) réalisée lors de la sortie du film dans les salles françaises. En anglais avec quelques bribes en français, notre interlocuteur s’exprime sur la trilogie de Viviane Amsalem, l’évolution des personnages de film en film, le travail avec sa soeur Ronit et les partis pris de la mise en scène. Nous apprenons aussi que les deux réalisateurs bénéficiaient de 97 heures de rushes pour le montage, pour un résultat final d’1h50.

Nous trouvons également les credits du disque.

Photo Le Procès de Viviane Amsalem

Image - 4,0 / 5

Blaq Out nous propose un très beau master du Procès de Viviane Amsalem. Respectant les volontés artistiques des réalisateurs et de leur directrice de la photographie Jeanne Lapoirie (Michael Kohlhaas, Easter Boys, 8 femmes), la copie affiche une colorimétrie froide et soignée, des contrastes de belle tenue, un léger grain cinéma palpable et un piqué ferme. L’image est propre, sans fioritures, les gros plans impressionnent par leur précision (voir le visage et la crinière de Ronit Elkabetz) et la clarté est de mise. La qualité technique du DVD de ce quasi-huis clos impressionne, confirme la rigueur et le soin de Blaq Out quant à la deuxième vie des films de son catalogue.

Son - 4,0 / 5

Seule la version originale est disponible en Dolby Digital 5.1 et 2.0. D’emblée, le premier mixage impose une petite spatialisation discrète mais bel et bien palpable avec diverses ambiances qui percent les enceintes latérales, en plongeant directement le spectateur au beau milieu du procès éponyme. Certes, le film repose en grande partie sur les dialogues, mais il serait dommage de se priver de ce petit plus. Saluons également la tonicité de la piste 2.0 qui contentera aisément ceux qui ne seraient pas équipés à l’arrière.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Photo Le Procès de Viviane Amsalem

Crédits images : © Blaq Out

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 28 janvier 2015
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