L'Arbitro (2013) : le test complet du DVD

Réalisé par Paolo Zucca
Avec Stefano Accorsi, Geppi Cucciari et Jacopo Cullin

Édité par Blaq Out

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Le 02/01/2015
Critique

La plus mauvaise équipe de la 3ème division de football sarde, L’Atletico Pabarile, se fait humilier tous les ans par le Montecrastu, une équipe dirigée par l’arrogant Brai, qui se plaît à malmener les joueurs comme un seigneur des campagnes. Le retour au pays du jeune Matzutzi change cependant l’équilibre du championnat, et soudain l’Atletico Pabarile se met à gagner un match après l’autre grâce aux prouesses de son nouveau joueur prodige.

Diplômé en littérature moderne, Paolo Zucca (né à Cagliari en 1972) intègre la RAI, l’école italienne de cinéma et de télévision, puis le N.U.C.T. des studios de Cinecittà où il ressort lauréat dans la section mise en scène. Son court-métrage de fin d’études, Red Banana, est présélectionné au Festival de Cannes et le Golden Globe. Auteur et réalisateur de quelques courts-métrages, documentaires et publicités ayant remporté de nombreux prix à travers le monde, son court-métrage L’Arbitro remporte le David Di Donatello (l’équivalent italien des Oscars) et le Prix Spécial du Jury Spécial au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand en 2009. En 2013, Paolo Zucca adapte L’Arbitro en long métrage pour le cinéma.

(carton d’introduction) Tout ce que je sais de la morale, c’est au foot que je le dois. Albert Camus

Tourné dans un superbe N&B tranché et lumineux, L’Arbitro est ce qu’on appelle un OFNI, un Objet Filmique Non Identifié, ravageur dans son esthétique, aussi singulier que génial dans le fond. Zucca confie le rôle-titre, celui de l’arbitre rêvant de s’occuper de matchs de première division tout en souhaitant garder son intégrité dans un milieu pourri (jusque dans les clubs les plus improbables), truqué, gangrené par le fric sale, à Stefano Accorsi, que nous n’avions pas vu à pareille fête depuis Tous les soleils de Philippe Claudel et qui signe ici une de ses meilleures prestations. Il est épaulé par quelques « gueules » burinées et tannées par le soleil de la Sardaigne, magnifiquement mises en valeur par la photo du chef opérateur Patrizio Patrizi et le cadre sans cesse inventif du cinéaste, lorgnant parfois sur les westerns de Sergio Leone.

Le charme agit progressivement. Si L’Arbitro n’est pas exempt de longueurs et menu-défauts de dramaturgie, ce premier long métrage s’avère un électron libre au milieu des niaiseries italiennes habituelles, autrement dit des comédies formatées dans le seul but de remplir le tiroir-caisse, sans titiller l’intellect des spectateurs. Ici, le montage intelligent imbrique plusieurs intrigues savamment entremêlées. Paolo Zucca livre une satire sociale, tournant en dérision la sacralisation du football (jusque dans ses rituels souvent hilarants), tout en dénonçant la corruption dans le milieu du sport numéro un en Italie.

Complètement décalé (une équipe menée par un entraîneur aveugle, un gamin et un vieillard dans l’équipe locale), savoureux, inclassable, L’Arbitro est largement conseillé aux amateurs de petites pépites et mérite amplement d’être découvert par le plus grand nombre.

Présentation - 4,0 / 5

Le visuel de la jaquette, glissée dans un boîtier Amaray transparent, est très attractif et élégant. Il en est d’ailleurs de même pour tout l’habillage de cette édition DVD. Le menu principal est fixe et musical. N’ayant pas trouvé le chemin des salles françaises, L’Arbitro arrive donc directement dans les bacs et nous en remercions Blaq Out.

Bonus - 2,5 / 5

Quatre petites scènes coupées (3’) introduisent cette section. Anecdotiques, ces séquences montrent l’arbitro Cruciani en train de se confesser, un penalty sifflé alors qu’il n’a pas lieu d’être, et deux prises marquées par les acteurs en train de rire.

Un minuscule making of de cinq minutes présente rapidement Paolo Zucca sur le plateau, tandis que le reste des images dévoile l’envers du décor.

Outre la bande-annonce, vous trouverez également une vidéo d’un peu plus d’une minute sur les répétitions de Stefano Accorsi pour la scène de la danse.

Image - 4,5 / 5

Difficile de faire mieux ! Fort d’un master au format 2.35 respecté et d’une compression solide comme un roc, ce DVD en met souvent plein les yeux dès l’introduction avec une définition étincelante du N&B qui laisse souvent pantois. Les contrastes sont d’une densité impressionnante, les noirs profonds, les blancs lumineux et le léger grain original préservé. En dehors d’une ou deux séquences peut-être moins définies, cela demeure franchement anecdotique car les très nombreuses séquences sombres sont tout aussi soignées que les scènes plus claires, le piqué est tranchant, la stabilité de mise, les détails étonnent par leur précision et la profondeur de champ permet d’apprécier la composition des plans de Paolo Zucca et la photo du chef opérateur Patrizio Patrizi. On ne peut qu’applaudir devant la beauté de la copie !

Son - 4,0 / 5

Deux choix possibles, une écoute frontale riche et dynamique en Stéréo, ou bien une spatialisation solide et un plus grand confort acoustique en Dolby Digital 5.1. Dans les deux cas, l’écoute demeure ardente, fait une large place aux dialogues. Les effets latéraux et ambiances naturelles pointent habilement le bout de leur nez.

Les sous-titres français pour les spectateurs sourds et malentendants sont également disponibles et seule la version originale italienne est au programme.

Crédits images : © Blaq Out

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm