Engrenages - Saison 5 (2014) : le test complet du DVD

Réalisé par Frédéric Jardin
Avec Caroline Proust, Grégory Fitoussi et Audrey Fleurot

Édité par Studiocanal

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 21/01/2015
Critique

L’équipe du capitaine Laure Berthaud sort de l’eau d’un canal deux cadavres ligotés par du fil électrique : ceux d’une jeune femme battue à mort et d’une fillette noyée vivante.

Créée par Alexandra Clert avec la complicité de Guy-Patrick Sainderichin, Engrenages fut, en 2005, la première série policière française coproduite et diffusée par Canal+. Avec les créations d’Olivier Marchal, Braquo, notamment, elle émerge nettement du tout-venant assez terne des séries policières hexagonales. Ce qui lui vaut d’être diffusée dans près de 70 pays (y compris par la BBC, fait tout à fait exceptionnel !) sous les titres de The Spiral ou El Laberinto, par exemple. BBC Four a même coproduit trois saisons.

Engrenages exploite le filon des séries Law & Order, créées par Dick Wolf, qui montrent la lutte conjointe de la police et du parquet contre le crime. Elle se rapproche, en particulier, de New York unité spéciale (Law & Order, Special Victims Unit) qui se focalise sur les crimes sexuels, atroces de préférence.

Quelques différences, pourtant : la série française est un feuilleton et il suffit de sauter un seul épisode pour perdre le fil du récit. D’autre part, quand la série américaine effleure à peine la personnalité des personnages récurrents, Engrenages s’attarde sur leur mal de vivre : dépression, addiction à l’alcool ou à la drogue, surmenage pour tenter de gommer un échec ou soulager les blessures laissées par une séparation…

Cette caractéristique donne à la série une ambiance pessimiste, poisseuse, accentuée par la cruauté de certains comportements, notamment celui d’un gang de filles dans cette saison, et des scènes d’une grande violence.

La présence des personnages centraux doit beaucoup au talent de Caroline Proust, Philippe Duclos et d’Audrey Fleurot, dans la peau d’une sorte de mante religieuse.

Le mauvais sort s’acharne contre eux. Cette succession de malchance et de ratages, en paraphrasant un adage - trop de drame tue le drame - est sans doute le petit travers de la série, qui aurait bénéficié d’un peu plus de sobriété dans la dramatisation. Peut-être aurait-elle aussi gagné en intensité à être élaguée de certaines intrigues incidentes.

Le scénario, centré sur l’identification des victimes et de l’auteur du double meurtre, accorde une large place aux dysfonctionnements des institutions judiciaires : élimination de pièces à conviction, subornation de témoins, relations équivoques avec les indics, pressions exercées par le pouvoir politique sur les magistrats du parquet…

Une expression, qui revient souvent lors des planques, « Ça bouge ! », illustre une autre caractéristique de la série : la place qu’elle réserve aux scènes d’action, bagarres et poursuites en voiture, filmées avec une caméra maîtrisée (sans l’agitation brownienne qui sévit trop souvent) et montées avec efficacité. Si l’accompagnement musical est assez banal, de bons moments de suspense entretiennent la tension et les dialogues sonnent juste.

Édition - 7 / 10

Test effectué sur check discs. Les 12 épisodes de 52 minutes de la saison 5 d’Engrenages tiennent sur quatre DVD insérés dans un coffret. Un original menu animé et musical propose le film dans une seule version audio Dolby Digital 5.1 et un accès à des sous-titres pour malentendants.

Supplément chiche : un court making of (10’) très promotionnel dans lequel les acteurs trouvent le temps de nous avouer leur intérêt pour quelques bonnes séries : Sur écoute (The Wire), Oz, The Shield, Breaking Bad

L’image, avec un étalonnage assez froid des couleurs, est précise et bien contrastée dans tous les environnements : jour, nuit, intérieur et extérieur.

Le son, s’il manque un peu de dynamique, assure une assez bonne immersion dans l’ambiance. Toutefois une prise de son tendant à étouffer les dialogues, s’ajoutant à une articulation défaillante, rendent occasionnellement leur compréhension délicate.

Crédits images : © StudioCanal

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
Avis

Moyenne

5,0
5
1
4
0
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Philippe Gautreau
Le 21 janvier 2015
La meilleure série policière française fait un tabac à l'étranger !

Lire les avis »

Multimédia

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)