Baghead (2008) : le test complet du DVD

Quatre apprentis comédiens amateurs se mettent au vert pour écrire le scénario du film qui ferait d’eux des stars. Leur idée : un film d’horreur sur un groupe d’amis terrorisé par un tueur avec un sac sur la tête…

C’est ce qu’on appelle un OFNI, un Objet Filmé Non Identifié. Avec leur deuxième long métrage Baghead, les frères Mark et Jay Duplass signent un petit bijou d’humour loufoque et décalé, génialement interprété par Ross Partridge, Steve Zissis et la délicieuse Greta Gerwig, égérie du courant Mumblecore (Hannah Takes the Stairs, Nights and Weekends), avant qu’elle ne s’envole grâce à Greenberg et Frances Ha de Noah Baumbach et plus récemment dans Eden de Mia Hansen-Løve.

Cela part comme une comédie traditionnelle pour terminer comme un slasher où un type poursuit quatre amis - qui pensaient alors trouver l’inspiration pour un film en s’isolant à la campagne - la tête recouverte d’un sac en papier kraft, un couteau de boucher à la main. Ou comment une mauvaise blague au départ, prend littéralement vie. Oeuvre sur le processus créatif, l’angoisse du manque d’inspiration pour un artiste, mais aussi ode à l’amitié, Baghead séduit d’emblée avec sa liberté de ton, sa caméra légère, ses dialogues bruts et ses quatre comédiens très attachants. Le croisement des genres - comédie, drame-romantique, film d’horreur - fait bon ménage et fonctionne à plein régime jusqu’au dénouement sensible et fort.

Le menu principal est animé et musical. Le slim-digipack au visuel très élégant et soigné, est semblable à celui de la collection Mumblecore initiée par Contre-Allée.

En guise d’interactivité, nous ne trouvons qu’un lot de bandes-annonces de titres disponibles chez l’éditeur… dommage !

L’image est visiblement le parent pauvre de cette édition DVD. Piqué assez grossier, certaines séquences (notamment l’introduction dans le cinéma) affichent des couleurs étonnamment délavées aux contrastes trop peu appuyés. Mais le plus gênant demeure ces quelques points et tâches qui viennent de temps à autre grêler l’image. Evidemment, Baghead a été tourné avec les moyens du bord et cela se ressent constamment avec une définition aléatoire.

Ce n’est pas une surprise, seule la version originale 2.0 est disponible. Point d’esbroufe inutile, l’acoustique est brute avec des dialogues solides et des effets annexes du même acabit. Peut-être un sensible bruit de fond inhérent aux conditions de tournage, mais rien de rédhibitoire. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Duplass Brothers Productions