Réalisé par Michael Radford
Avec
Charlotte Ayanna, Daryl Hannah et Sheila Kelley
Édité par Metropolitan Film & Video
Le Blue Iguana, c’est une boîte de strip-tease de Los Angeles.
Là, sous la férule d’Eddie (Robert Wisdom), un voyou reconverti
dans le business, travaillent cinq filles, que nous allons voir
vivre pendant quelques jours.
Jessie (Charlotte Ayana), la dernière venue, est certainement
mineure ; mais, au Blue Iguana, une maison pourtant bien tenue,
on n’est pas trop à cheval sur la paperasse. Jo la junkie
(Jeniffer Tilly), toujours prête à l’affrontement, deale de la
drogue, joue la « maîtresse » avec des accros du bondage et,
toutes griffes dehors, n’arrête pas de se cogner la tête aux
obstacles de la vie. De Stormy (Sheila Kelley), on ne sait pas
grand chose, sauf qu’elle a atterri là à la suite d’une
séparation douloureuse. Quant à Jasmine (Sandra Oh), elle écrit
des poèmes et fréquente assidûment un cercle de poésie. La
cinquième c’est Angel (Daryl Hannah), la blonde pas très futée
mais le coeur sur la main, à qui un test de grossesse ramassé
dans les toilettes donne soudain l’idée… d’adopter un enfant !
Un exercice de style orchestré par Michael Radford qui, après
avoir sélectionné les acteurs, s’est limité à leur indiquer ce
que serait le cadre de l’action. Pas de scénario au départ, mais
quatre mois de préparation avec les acteurs, qui seront
complètement impliqués dans la gestation du film : longues
sessions de « recherche » dans plusieurs clubs de strip-tease,
leçons de danse, découverte progressive, au cours de séances
de brainstorming, du fil conducteur qui mènera au dénouement,
improvisation des scènes.
Il restera 23 jours pour le tournage…
Le résultat est un film attachant, une sorte de documentaire sur
la vie d’une troupe de strip-teaseuses, dont les prises de bec
passagères n’entament pas sérieusement la solidarité. La caméra
se fait, aussi, très indiscrète, lorsqu’elle suit, l’une après
l’autre, chaque fille dans ses moments d’intimité, dans la vie
hors du night club. Tragi-comédie, pleine d’humanité, interprétée
avec une grande justesse. Un grand coup de chapeau à Daryl Hannah
pour son interprétation émouvante et drôle de l’écervelée au
grand coeur, remarquable dans la courte scène où elle se lance,
avec l’aide de Jasmine, dans la tâche insurmontable de rendre
son appartement, un véritable capharnaüm à la décoration plus
que douteuse, compatible avec l’arrivée (fantasmée, bien
improbable) d’un enfant adopté.
Le seul autre film de Michael Radford disponible en DVD zone 2
est B.Monkey. 1984 arrive enfin et nous devrons
attendre encore et toujours pour revoir White Mischief (Sur la
route de Nairobi, 1987) ou Il postino (Le facteur, 1994) ?
Image satisfaisante, sans plus. Pas de reproches pour le son. Beaux menus animés, éclairés au néon, ou le bleu domine, dans le style de la sérigraphie des deux disques. Pour le film, choix entre deux versions audio Dolby Digital 5.1 : la version originale en anglais ou la version doublée en français. On peut changer de version audio ou ajouter les sous-titres français à la volée. Découpage en 24 chapitres (sur 6 pages), repérés par des vignettes animées et sonorisées avec intitulés. Les suppléments sont généreux et, dans l’ensemble intéressants, répartis sur le premier et le deuxième DVD, sont en version originale avec sous-titres français optionnels. Bravo !
DVD 1
Choix entre les commentaires de Michael Radford (en anglais, avec
sous-titres optionnels), riches en anecdotes et utiles pour
comprendre certains options du réalisateur, ou les commentaires
de trois acteurs, Sheila Kelley, Sandra Oh et Robert Wisdom (eux
aussi en anglais, mais sans sous-titres).
Quatre bandes-annonces en 16/9 anamorphique, disponibles en VO
ou en VF : Vérité apparente (The invisible circus de Adam
Brooks, 2000), Les 9 reines (Nueve reinas, de Fabiàn Bielinsky,
2000), Entre chien et loup (Alexandre Arcady, 2002) et S1møne,
alias Simone (Andrew Niccol, 2002).
Projets d’affiches (4) et photos d’exploitation (8)
Featurette de 2’12” sur le film (extraits de scènes, interviews
du réalisateur et des principaux interprètes) en 4/3 VO, avec
sous-titres français accessibles à la volée ;
DVD 2
Tous les suppléments gravés sur le 2e disque sont au format 4/3,
en VO, avec sous-titres français optionnels, disponibles à la
volée.
« Strip notes » est un documentaire de 58’45”, réalisé par Daryl
Hannah, sur la préparation du film. En alternance, des séquences
tournées dans un vrai strip-tease, avec de vraies « danseuses »
(elle a passé beaucoup de temps à les observer, dans le cadre
de sessions de « recherche ») et un reportage sur les séances de
préparation. Ce document, un peu longuet, aurait gagné à être
condensé sur une trentaine de minutes.
Sept scènes alternatives qui s’enchaînent automatiquement l’une
derrière l’autre ou auxquelles on peut accéder de façon sélective.
À noter l’amusante scène où Jo/Jennifer Tilly se défoule sans la
moindre retenue sur une jeune femme enceinte qui lui demande,
avec insistance c’est vrai, de ne pas fumer dans la salle où
plusieurs patientes attendent… un examen de grossesse !
Filmographies « sélectives » de Charlotte Ayanna, Daryl Hannah,
Sheila Kelley, Elias Koteas, Vladimir Mashkov, Sandra Oh,
Jennifer Tilly, Robert Wisdom et Michael Radford. On accède
à partir des pages filmos aux sept interviews d’une durée allant
de 1’20” pour Vladimir Mashkov à 6’17”, pour celle de Michael
Radford sur la genèse, la préparation et le tournage du film.
Les couleurs sont belles, assez saturées. Toutefois, l’image n’est pas très contrastée, en particulier dans les scènes sombres tournées dans le night club où les noirs tournent au gris. Quelques légers défauts de compression dans les panoramiques ou les mouvements de caméra plus rapides.
Le son Dolby Digital 5.1 est limpide, avec une bonne dynamique et une spatialisation correcte. Le tout sans effets spectaculaires, qui ne seraient pas de mise avec le scénario. Pas de problème sur la qualité technique du doublage en français, qui pèche plutôt par une touche de niaiserie, vite agaçante.