Dancing at the Blue Iguana (2000) : le test complet du DVD

Édition Collector

Réalisé par Michael Radford
Avec Charlotte Ayanna, Daryl Hannah et Sheila Kelley

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 02/02/2005
Critique

Le Blue Iguana, c’est une boîte de strip-tease de Los Angeles. Là, sous la férule d’Eddie (Robert Wisdom), un voyou reconverti dans le business, travaillent cinq filles, que nous allons voir vivre pendant quelques jours.
Jessie (Charlotte Ayana), la dernière venue, est certainement mineure ; mais, au Blue Iguana, une maison pourtant bien tenue, on n’est pas trop à cheval sur la paperasse. Jo la junkie (Jeniffer Tilly), toujours prête à l’affrontement, deale de la drogue, joue la « maîtresse » avec des accros du bondage et, toutes griffes dehors, n’arrête pas de se cogner la tête aux obstacles de la vie. De Stormy (Sheila Kelley), on ne sait pas grand chose, sauf qu’elle a atterri là à la suite d’une séparation douloureuse. Quant à Jasmine (Sandra Oh), elle écrit des poèmes et fréquente assidûment un cercle de poésie. La cinquième c’est Angel (Daryl Hannah), la blonde pas très futée mais le coeur sur la main, à qui un test de grossesse ramassé dans les toilettes donne soudain l’idée… d’adopter un enfant !

Un exercice de style orchestré par Michael Radford qui, après avoir sélectionné les acteurs, s’est limité à leur indiquer ce que serait le cadre de l’action. Pas de scénario au départ, mais quatre mois de préparation avec les acteurs, qui seront complètement impliqués dans la gestation du film : longues sessions de « recherche » dans plusieurs clubs de strip-tease, leçons de danse, découverte progressive, au cours de séances de brainstorming, du fil conducteur qui mènera au dénouement, improvisation des scènes.

Il restera 23 jours pour le tournage…
Le résultat est un film attachant, une sorte de documentaire sur la vie d’une troupe de strip-teaseuses, dont les prises de bec passagères n’entament pas sérieusement la solidarité. La caméra se fait, aussi, très indiscrète, lorsqu’elle suit, l’une après l’autre, chaque fille dans ses moments d’intimité, dans la vie hors du night club. Tragi-comédie, pleine d’humanité, interprétée avec une grande justesse. Un grand coup de chapeau à Daryl Hannah pour son interprétation émouvante et drôle de l’écervelée au grand coeur, remarquable dans la courte scène où elle se lance, avec l’aide de Jasmine, dans la tâche insurmontable de rendre son appartement, un véritable capharnaüm à la décoration plus que douteuse, compatible avec l’arrivée (fantasmée, bien improbable) d’un enfant adopté.

Le seul autre film de Michael Radford disponible en DVD zone 2 est B.Monkey. 1984 arrive enfin et nous devrons attendre encore et toujours pour revoir White Mischief (Sur la route de Nairobi, 1987) ou Il postino (Le facteur, 1994) ?

Présentation - 4,0 / 5

Image satisfaisante, sans plus. Pas de reproches pour le son. Beaux menus animés, éclairés au néon, ou le bleu domine, dans le style de la sérigraphie des deux disques. Pour le film, choix entre deux versions audio Dolby Digital 5.1 : la version originale en anglais ou la version doublée en français. On peut changer de version audio ou ajouter les sous-titres français à la volée. Découpage en 24 chapitres (sur 6 pages), repérés par des vignettes animées et sonorisées avec intitulés. Les suppléments sont généreux et, dans l’ensemble intéressants, répartis sur le premier et le deuxième DVD, sont en version originale avec sous-titres français optionnels. Bravo !

Bonus - 4,0 / 5

DVD 1
Choix entre les commentaires de Michael Radford (en anglais, avec sous-titres optionnels), riches en anecdotes et utiles pour comprendre certains options du réalisateur, ou les commentaires de trois acteurs, Sheila Kelley, Sandra Oh et Robert Wisdom (eux aussi en anglais, mais sans sous-titres).
Quatre bandes-annonces en 16/9 anamorphique, disponibles en VO ou en VF : Vérité apparente (The invisible circus de Adam Brooks, 2000), Les 9 reines (Nueve reinas, de Fabiàn Bielinsky, 2000), Entre chien et loup (Alexandre Arcady, 2002) et S1møne, alias Simone (Andrew Niccol, 2002).
Projets d’affiches (4) et photos d’exploitation (8)
Featurette de 2’12” sur le film (extraits de scènes, interviews du réalisateur et des principaux interprètes) en 4/3 VO, avec sous-titres français accessibles à la volée ;

DVD 2
Tous les suppléments gravés sur le 2e disque sont au format 4/3, en VO, avec sous-titres français optionnels, disponibles à la volée.
« Strip notes » est un documentaire de 58’45”, réalisé par Daryl Hannah, sur la préparation du film. En alternance, des séquences tournées dans un vrai strip-tease, avec de vraies « danseuses » (elle a passé beaucoup de temps à les observer, dans le cadre de sessions de « recherche ») et un reportage sur les séances de préparation. Ce document, un peu longuet, aurait gagné à être condensé sur une trentaine de minutes.
Sept scènes alternatives qui s’enchaînent automatiquement l’une derrière l’autre ou auxquelles on peut accéder de façon sélective. À noter l’amusante scène où Jo/Jennifer Tilly se défoule sans la moindre retenue sur une jeune femme enceinte qui lui demande, avec insistance c’est vrai, de ne pas fumer dans la salle où plusieurs patientes attendent… un examen de grossesse !
Filmographies « sélectives » de Charlotte Ayanna, Daryl Hannah, Sheila Kelley, Elias Koteas, Vladimir Mashkov, Sandra Oh, Jennifer Tilly, Robert Wisdom et Michael Radford. On accède à partir des pages filmos aux sept interviews d’une durée allant de 1’20” pour Vladimir Mashkov à 6’17”, pour celle de Michael Radford sur la genèse, la préparation et le tournage du film.

Image - 3,5 / 5

Les couleurs sont belles, assez saturées. Toutefois, l’image n’est pas très contrastée, en particulier dans les scènes sombres tournées dans le night club où les noirs tournent au gris. Quelques légers défauts de compression dans les panoramiques ou les mouvements de caméra plus rapides.

Son - 4,5 / 5

Le son Dolby Digital 5.1 est limpide, avec une bonne dynamique et une spatialisation correcte. Le tout sans effets spectaculaires, qui ne seraient pas de mise avec le scénario. Pas de problème sur la qualité technique du doublage en français, qui pèche plutôt par une touche de niaiserie, vite agaçante.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Panasonic 36PG50F 16/9 82 cm
  • Philips 957
  • Panasonic 36PG50F
  • Enceintes frontales Energy XL-16B, arrières Sony SS-SR15, Caisson de graves Pioneer S-W150-S