Still the Water (2014) : le test complet du DVD

Futatsume no mado

Réalisé par Naomi Kawase
Avec Nijirô Murakami, Jun Yoshinaga et Miyuki Matsuda

Édité par Blaq Out

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Le 26/05/2015
Critique

Photo Still the Water

Sur l’île d’Amami, Kyôko et Kaito, 16 ans, camarades de classe, passent beaucoup de temps ensemble. Kyôko est secrètement amoureuse de Kaito, que les discrètes avances de la jeune fille inquiètent…

Pas toujours évident, le titre des films étrangers : Still the Water,  » calme est l’eau  » est le titre international de Futatsume no mado,  » la seconde fenêtre « , une coproduction franco-nippone, le cinquième long métrage de la réalisatrice et documentariste japonaise Naomi Kawase.

Barrière de corail battue par la houle du Pacifique, lagon et végétation tropicale forment le décor de Still the Water, l’histoire racontée par Naomi Kawase, également auteur du scénario, la toute simple chronique de l’amour naissant entre deux adolescents et de leurs grandes interrogations sur la vie.

Sur la vie et sur la mort… Kyôko est taraudée de questions sur la mort alors qu’elle voit sa mère lutter contre la maladie. L’approche de la mort inspire une scène filmée avec une grande pudeur, une scène tout autant émouvante qu’apaisante.

Apaisante aussi, la sagesse du vieil homme quand il dit aux deux enfants qui lui ont confié leurs inquiétudes :  » Plus je vieillis, plus je m’efforce de ne pas peser sur les autres : je me fais tout petit pour ne pas déranger. Vous, les jeunes, faites ce que vous avez envie de faire, dites tout ce que vous pensez ! « . Cette conversation est-elle restée gravée dans les pensées de Kyôko quand, au cours d’une de ses balades, debout à l’arrière du vélo, elle se laisse peser de tout son poids sur les épaules de Kaito, pour bien faire sentir sa présence et son désir.

Still the Water fut présenté au festival de Cannes en 2014, où un autre film de Naomi Kawase, La Forêt de Mogari (DVD épuisé, à quand une réédition ?) avait remporté le Grand Prix en 2007.

Still the Water sait émouvoir sans jamais tomber dans le pathos, sait dire les choses avec une grande économie de mots. Le film doit aussi beaucoup aux deux jeunes acteurs, particulièrement à Jun Yoshinaga, l’interprète de Kyôko. Et aussi aux paysages d’Amami, si bien photographiés.

Un beau film d’auteur désormais disponible grâce à Blaq Out, un éditeur indépendant étonnamment actif depuis quelque temps, dont nous avons récemment testé le coffret Bruno Dumont : 1997-2014, Métamorphoses de Christophe Honoré (2014), De l’autre côté du mur de Christian Schwochow (2013), Leçons d’harmonie, un film kazakh d’Emir Baigazin (2013), D’une vie à l’autre de Georg Maas et Judith Kaufmann (2012) et deux documentaires : Gaudi : le mystère de la Sagrada Familia (2012) et Concerning Violence, sur la décolonisation (2014).

Photo Still the Water

Présentation - 4,0 / 5

Comme pour les autres éditions récentes de Blaq Out, le DVD est présenté dans un fin digipack, illustré de photos de la scène finale où les deux adolescents nagent en se tenant par la main. Le menu fixe et musical propose le film dans sa seule version originale (avec sous-titres français imposés), mais dans deux formats audio, Dolby Digital 5.1 et stéréo. Sous-titres pour malentendants. Sort simultanément une édition Blu-ray avec, sur la jaquette, d’autres photos de la même scène.

Bonus - 3,5 / 5

Dans un entretien (10’), malheureusement doublé en voice-over, Naomi Kawase dit avoir voulu, au lieu de la forêt ou de la montagne qui servaient de cadre à ses films précédents, choisir cette fois une petite île, le point de rencontre entre la terre et la mer, ce dernier élément étant généralement perçu comme hostile. Pour qu’ils puissent s’acclimater à un nouvel environnement et à la culture locale, les acteurs ont été invités à venir apprendre leur texte sur l’île quinze jours avant le début du tournage.

Amami, la danse du mois d’août (5’) donne un court aperçu sur une fête traditionnelle, filmée dans le village de Sani, avec costumes, musique, chants et danses.

Pour finir, un moyen métrage de Naomi Kawase, Katatsumori (1994, 39’, couleurs, 1.33:1). La réalisatrice filme la grand-mère qui l’a élevée, dans son petit jardin, le temps qui sépare le semis des petits pois de leur récolte. Ce petit film, probablement tourné en super 8, est un peu longuet et exige du spectateur qu’il oublie, ce qui n’est pas facile, une définition hasardeuse, une photo surexposée aux couleurs très délavées et, en prime, le bruit du moteur de la caméra.

Photo Still the Water

Image - 5,0 / 5

Au service de la belle photographie du film (2.35:1) l’encodage garantit une excellente définition, dans toutes les conditions d’éclairage. Le choix de contrastes et d’une colorimétrie adoucis s’accorde parfaitement au caractère intimiste du film.

Son - 5,0 / 5

Les deux formats proposés (Dolby Digital 5.1 et stéréo) restituent avec finesse et clarté les dialogues, l’ambiance et la musique qui prend une part importante dans le film.

La version 5.1 procure une immersion convaincante dans l’environnement en recréant, avec réalisme, le fracas des vagues grossies par un typhon, le bruissement quasi-métallique des champs de canne à sucre, le son aigrelet du sanshin, un instrument à cordes pincées qui accompagne les chants traditionnels de l’île d’Amami…

Photo Still the Water

Crédits images : © Japanese Film Partners, Comme des Cinémas, Arte France Cinéma, LM

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 26 mai 2015
Sur une petite île de l’archipel nippon, Kyôke et Kaito, 16 ans, découvrent l’amour. Une belle histoire toute simple, dépaysante, magnifiquement filmée…

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