Réalisé par Enrique Urbizu
Avec
José Coronado, Rodolfo Sancho et Helena Miquel
Édité par TF1 Studio
L’inspecteur Santos Trinidad, autrefois dans les forces spéciales, est aujourd’hui affecté à une unité de recherche des personnes disparues. Une nuit, après un rhum-coca de trop, il déclenche une altercation dans une boîte de nuit qui allait fermer, tue un homme qui sort son pistolet et liquide froidement les deux autres personnes présentes. Un autre homme, témoin de la scène, réussit à lui échapper. Santos Trinidad se lance à ses trousses…
Pas de répit pour les salauds, réalisé en 2011 par Enrique Urbizu, curieusement, n’est pas sorti dans les salles françaises, alors qu’il a récolté une impressionnante moisson de Goyas en 2012. Sa sortie en vidéo, dans l’excellente collection de TF1 Vidéo, Polars du monde, lui donne une seconde chance amplement méritée.
La séquence d’ouverture, avec des machines à sous, est emblématique. Elle annonce l’enchaînement de hasards qui va conduire l’inspecteur, parti pour éliminer un témoin de son forfait, sur les traces d’un groupe terroriste islamiste financé par un cartel colombien de la drogue.
Le récit linéaire expose une double traque : les terroristes sont poursuivis par Santos Trinidad, lui-même poursuivi par la police criminelle et par un juge. En toile de fond, le djihad, avec une référence appuyée à l’attentat du 11 mars 2004 à la gare d’Atocha à Madrid.
À défaut d’être réaliste, ce combat sans merci d’un homme, seul contre tous, en dépit de quelques petites baisses de tension, est bigrement efficace, sans être trop manichéen. Santos Trinidad, ici défenseur du bien, est un salaud de la pire espèce, qui abuse, pour sauver ses meubles, des pouvoirs que lui confère son statut de policier. Il est incarné avec force par José Coronado, déjà vu dans un autre remarquable polar d’Enrique Urbizu, Box 507, où le hasard, là encore, lance l’histoire.
Le noir domine, fort à propos, sur la jaquette et la sérigraphie du DVD. Le menu musical et animé propose le film (109’) en version originale (avec sous-titres français imposés) ou dans un doublage en français, disponible chacun en deux formats, Dolby Digital 5.1 ou 2.0. Sous-titres pour malentendants.
Le supplément se limite à 20 minutes d’entretiens avec le réalisateur et les acteurs, à dominante promotionnelle. Le réalisateur nous dit qu’il a tiré le titre du film, No habrá paz para los malvados dans la langue de Cervantès, d’une citation de la Bible. Et, c’est vrai, j’ai vérifié : Isaïe, 48:22. La même inspiration religieuse est à l’origine du nom de l’anti-héros, Santos Trinidad !
L’image (2.35:1, et non 1.78:1 comme indiqué par erreur au dos de la jaquette), aux couleurs agréablement saturées, est bien définie, avec des noirs denses et des contrastes affirmés, quelles que soient les conditions d’éclairage, y compris dans les nombreuses scènes de nuit.
Le son Dolby Digital est clair dans les deux versions. Le format 5.1 restitue bien les ambiances avec une spatialisation cohérente. Les dialogues, occasionnellement caverneux dans la version originale, sont un peu trop en avant et trop mats dans le doublage en français.
Crédits images : © TF1 Vidéo