In the Family (2011) : le test complet du DVD

Chip, un garçon de six ans, n’a jamais connu sa mère, morte en le mettant au monde. Il vit heureux avec Cody, son père biologique, et l’ami de celui-ci, Joey, qu’il appelle aussi  » papa « . Tout change soudainement avec la mort accidentelle de Cody. Selon le testament qu’il avait écrit à la naissance de Chip, la garde de l’enfant devait être confiée à sa soeur Eileen…

In the Family est le premier long métrage de Patrick Wang, également auteur du scénario et interprète du personnage principal, présent dans tous les plans.

En près de trois heures, avec une grande économie de dialogues, il réussit à faire entrer le spectateur dans la peau de Joey dont la vie bascule brutalement d’un état de bonheur paisible, insouciant, au douloureux esseulement résultant de la rupture de tous ses liens familiaux.

Le souci constant d’éviter tout pathos est parfaitement illustré par une scène emblématique, celle tournée à l’hôpital où a été admis Cody après l’accident : quand le chirurgien s’approche de Joey, la caméra s’éloigne, sort de l’hôpital par une fenêtre. Le dialogue entre les deux hommes, dont on ne distingue pas les expressions, est couvert par les bruits de circulation. Pourtant, tout est dit : Cody n’a pas survécu à ses blessures.

In the Family rejette également l’idée d’un procès de l’homophobie ou d’assurer la défense du libre choix de l’orientation sexuelle ou encore de laisser penser que la soeur de Cody puisse être mue par le désir de s’approprier le patrimoine de son frère.

Cette sobriété du récit va de pair avec une écriture filmique dépouillée, composée d’une suite de plans fixes (hormis quelques rares scènes filmées caméra à l’épaule), avec le choix d’une surexposition de la photographie atténuant les couleurs et les contrastes, avec l’absence de musique d’accompagnement, cantonnée au générique.

Alors que beaucoup de films gagneraient à être élagués de scènes superflues, on accepte sans réticence le lent et long déroulement d’un scénario dense retraçant l’évolution des réactions de Joey après l’accident. Parallèlement, une série de courts et pudiques flashbacks, rappelle ce qu’était sa vie avec Cody.

Le film de 169 minutes tient sur un DVD double couche, présenté dans un keep case, non fourni pour le test. Le menu fixe et musical propose le film dans sa seule version originale en anglais (sous-titres français optionnels), avec le choix de deux versions audio : Dolby Digital 5.1 ou 2.0 stéréo.

Aucun supplément. Cette absence est d’autant plus regrettable que l’édition américaine contient une heure de bonus vidéo.

L’image, nous l’avons dit, est volontairement surexposée, parfois au prix d’un léger voile blanc. Si contrastes et couleurs sont donc atténués, la définition est pointue. L’impression d’ensemble est agréable, d’une délicatesse en harmonie avec la sobriété du scénario.

Pour le son, entre les deux formats, ma préférence va au Dolby Digital 2.0 qui assure une meilleure clarté des voix que le format 5.1, d’autant plus que ce film intimiste, sans musique de surcroît, n’a que peu à attendre du multicanal.

Crédits images : © E.D. Distribution