Réalisé par Gilles Bannier
Avec
Éric Caravaca, Florence Pernel et Sarah-Jane Sauvegrain
Édité par Koba Films
Vingt-quatre heures de la vie de Parisiens de tout niveau social, allant du premier ministre à une jeune femme de ménage presque arrivée au terme de sa grossesse. Leurs chemins se croisent…
Un premier ministre, une déléguée syndicale redoutée, un chauffeur de bus sans permis, un proxénète amoureux et jaloux, un adolescent à la recherche de sa mère biologique, un transsexuel avec des relations haut placées, un jeune chômeur sorti de prison, un procureur général complaisant, un croquemort philosophe, un flambeur cambrioleur, une journaliste échotière, une bimbo aux griffes acérées, etc. se rencontrent ou se ratent dans Paris (2015), une minisérie chorale créée et écrite par Virginie Brac et réalisée par Gilles Bannier, coproduite par Son et Lumière et ARTE France.
Virginie Brac a coécrit le scénario de L’Adieu, réalisé par François Luciani, a fortement contribué à l’écriture de la saison 4 d’Engrenages et coécrit, avec Éric de Barahir, la série Les Beaux mecs, primée à Luchon en 2011.
En reprenant la structure notamment utilisée par Robert Altman pour Short Cuts et l’idée exploitée par le documentaire 24 h Berlin - Ein Tag im Leben, les auteurs se sont lancés dans une entreprise délicate, sortant des sentiers battus.
Si Paris, en faisant défiler des personnages de tout poil souvent prêts à s’entre-déchirer, n’évite pas les poncifs et présente des situations peu crédibles et des profils parfois caricaturaux, elle apporte un souffle d’air frais sur le genre et se laisse finalement regarder sans déplaisir.
Les rôles ont, dans l’ensemble, été bien distribués. On a surtout remarqué, dans son premier grand rôle, Sarah-Jane Sauvegrain dans une troublante incarnation d’Alexia, un transsexuel (une personne » transgenre » corrigeront les puristes).
Paris donne quelques aperçus de la » comédie humaine « , tantôt burlesques, tantôt tragiques, et se termine par une pirouette optimiste, une naissance… dans un corbillard !
Les six épisodes sont logés sur deux DVD dans un boîtier gris, sous une jaquette présentant les principaux personnages en vignettes. Le menu animé et musical propose des sous-titres pour malentendants.
Bonus spartiate : un entretien avec Virginie Brac, à lire sur cinq pages. C’est tout, hormis l’habituel Espace Découverte de Koba Films avec les teasers de quatre séries : Les Témoins et Parade’s End, testées pour vous par DVDFr, La Petite Dorrit, une belle adaptation du roman de Charles Dickens et Fleming, un biopic sur le créateur de James Bond 007.
L’image (1.77), aux couleurs chaudes assez naturelles, profite de solides contrastes, qui s’affaiblissent toutefois dans les scènes en lumière faible, affectées par une tendance des noirs à se boucher.
Pour le son, il faut se contenter du format Dolby Digital 2.0 stéréo avec une trop discrète séparation des deux voies, là où le multicanal 5.1 aurait été apprécié pour les scènes tournées dans les rue de Paris. Le spectre est assez large et les dialogues sont clairement restitués.
Crédits images : © Pierre Vialle/Son et Lumière