Big Racket (1976) : le test complet du DVD

Grande racket, Il

Réalisé par Enzo G. Castellari
Avec Fabio Testi, Vincent Gardenia et Renzo Palmer

Édité par Artus Films

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Le 11/05/2015
Critique

Photo Big Racket

A Rome, une organisation mafieuse dirigée par Rudy le Marseillais rackette les commerçants avec une violence inouïe. Chargé de l’enquête, l’inspecteur Nico Palmieri manque de se faire tuer et fait un bref séjour à l’hôpital. Il décide alors de combattre cette bande criminelle par tous les moyens. Avec l’aide de citoyens, il forme une milice armée qui entreprend de nettoyer la ville par la violence.

Au cours des années 70, l’Italie subit les revendications politiques des Brigades Rouges et vit ce que l’on appellera plus tard ses  » Années de plomb « . Reflet social, le cinéma va exprimer cette violence dans une vague de polars urbains âpres et cruels. Fortement inspirés par des films comme L’inspecteur Harry (1971), Un justicier dans la ville (1974) ou encore French Connection (1971), les réalisateurs Enzo G. Castellari, Fernando Di Léo, Umberto Lenzi, et bien d’autres, vont faire mettre en images violence, vengeance, justice, et règlements de comptes. Franco Nero, Tomás Milián, Fabio Testi, ou Maurizio Merli, vont camper les flics, voyous, mafieux, escrocs ou justiciers, pour le plus grand bonheur des spectateurs.

Celui qui nous intéresse ici est Big Racket, réalisé par Enzo G. Castellari (Django porte sa croix, Sur ordres du Führer, Le Témoin à abattre, Keoma) avec l’excellent Fabio Testi (Le Jardin des Finzi-Contini, L’important c’est d’aimer, Dommage qu’elle soit une putain) en tête d’affiche. A l’heure où certaines villes italiennes sont ratissées par certains gangs organisés et les petits commerçants pillés de toutes parts, Big Racket agit comme un véritable défouloir dans les salles de cinéma en 1976.

Triomphe public, cette oeuvre hallucinante d’Enzo G. Castellari, d’une violence rare, est conspuée par la critique qui le traite ouvertement de fasciste et d’irresponsable. Pourtant ce film coup de poing, terrifiant reflet de l’Italie d’alors, n’a rien perdu de sa férocité aujourd’hui. Rien ne nous est épargné, les viols (y compris sur une mineure), les saccages, les passages à tabac, les lynchages publics et l’assaut final demeurent réellement époustouflants.

Porté par le charisme animal de Fabio Testi - parfait dans le rôle d’un inspecteur intègre qui va néanmoins devoir passer outre la loi et ses supérieurs hiérarchiques apathiques pour que justice soit faite - lui-même soutenu par un festival de tronches inoubliables (Vincent Gardenia, Salvatore Borghese) et la musique des mythiques frangins de Angelis, Big Racket est un explosif polar - néo-polar plutôt, connu sous le nom de poliziesco - mâtiné de western, mené à cent à l’heure, remarquable, oppressant, stupéfiant.

Photo Big Racket

Présentation - 5,0 / 5

Le DVD de Big Racket édité chez Artus Films, est glissé dans un magnifique slim digipack cartonné sobrement estampillé Polar, leur nouvelle thématique. Notre ours bien-aimé livre un petit objet de collection aux visuels fort attractifs. Le menu principal est fixe et musical.

Bonus - 3,0 / 5

Décidément, Artus Films continue de fêter son dixième anniversaire en faisant les choses en grand ! Big Racket s’accompagne d’un diaporama d’affiches et de photos, mais aussi d’un lot de bandes-annonces et surtout d’une présentation du film par le dessinateur et expert en cinéma de genre Curd Ridel (35’). Au cours de ce segment intitulé De la grande violence, notre interlocuteur dresse un portrait et la biographie du comédien principal Fabio Testi (né en 1941), tout en passant en revue quelques-uns de ses films les plus marquants. Les autres acteurs du film et le réalisateur Enzo G. Castellari sont également évoqués. Curd Ridel n’oublie pas d’analyser le film qui nous intéresse et croise rapidement, mais habilement, le fond et la forme à travers un exposé brillant, passionné et contagieux.

Image - 3,5 / 5

Artus Films nous gratifie d’un master impressionnant, présenté dans son format original 1.85 (16/9, compatible 4/3). La propreté de la copie est indéniable, la restauration ne fait aucun doute, les contrastes sont beaux, le cadre fourmille de détails, même si le piqué demeure aléatoire. Le grain est plutôt bien géré, l’ensemble stable hormis un léger bruit vidéo, surtout sur les séquences diurnes, les couleurs sont agréables pour les mirettes, un peu délavées certes, mais souvent rutilantes. Le charme opère, les ambiances nocturnes sont chiadées et l’on redécouvre Big Racket avec ses partis pris esthétiques originaux respectés.

Son - 4,0 / 5

Le film de Enzo G. Castellari avait subi les affres de la censure dans nos contrées, mais aussi en Italie. Comme Artus Films nous propose de découvrir la version intégrale de Big Racket, certaines scènes passent automatiquement en version… anglaise. Il s’agit des deux séquences de viol et celle de la «  diversion  » vers la fin du film. En effet, les éléments retrouvés proviennent d’une édition américaine en version originale, comme en français (Dolby Digital Mono), le confort acoustique est largement assuré, ardent, propre et dynamique, même si un petit souffle se fait entendre sur les deux mixages. La musique des frères De Angelis est souvent pétaradante.

Photo Big Racket

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 6 mai 2015
Attention, grosse baffe ! D'une violence inouïe, Big Racket est le reflet social de l'Italie des Années de plomb. Ce polar urbain, redoutablement pessimiste, est à réhabiliter de toute urgence.

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