Réalisé par Pascal Thomas
Avec
Vincent Rottiers, Marilou Berry et Marie Gillain
Édité par France.TV Distribution
Valentin, la trentaine, réservé, vit dans son appartement du cinquième étage, tranquillement, au moins quand sa maîtresse, une femme mariée, ne lui rend pas visite. Les filles du cinquième étage lui tournent autour, mais Valentin n’a d’yeux que pour une jeune Chinoise qui semble être retenue prisonnière dans l’immeuble d’en face…
» Je n’oublierai jamais le jour où Valentin est mort « . C’est sur cette phrase, prononcée par un occupant de l’immeuble d’en face, que commence Valentin Valentin, retrouvé mort sous un pont dans un jardin public du voisinage.
Impossible de résister à l’envie de voir le dernier Pascal Thomas quand on est tombé sous le charme de ses premiers films, Les Zozos (1972), Le Chaud lapin (1974) puis, plus tard, Les maris, les femmes, les amants (1988). Il y eut aussi quelques déceptions, notamment avec Le Grand appartement (2006).
Vincent Rottiers, taiseux, lunaire, dont on ne sait pas grand-chose, pour ainsi dire rien, tient avec bonheur le rôle-titre, celui d’un séducteur malgré lui, dont la route croise, celle de Jane l’alcoolique (Geraldine Chaplin, pathétique) recluse chez elle au point de donner sa carte de crédit à une voisine pour qu’elle lui ramène sa provision de gin.
Comme dans les autres films, défile une galerie de personnages disparates que le réalisateur croque en quelques traits, sans fard ni méchanceté : une femme volage qui devient une maîtresse insatiable, un jardinier attiré par les très jeunes filles, une vieille femme assaillie par les démons du delirium tremens, une mère frivole qui refuse de vieillir, un baroudeur qui ne sort jamais de chez lui, un avocat qui n’a rien à faire de la procédure…
Voilà quelques-uns des nombreux personnages qui hantent cet immeuble art déco de Paris sur un scénario oscillant entre comédie de moeurs et roman policier, avec un clin d’oeil appuyé à Fenêtre sur cour. Plaisant dans l’ensemble en dépit de fléchissements de rythme.
Le double twist final conclut habilement une histoire qui commence par la mort du personnage principal.
Test effectué sur check-disc. Le DVD est logé dans un keep case avec l’affiche du film sur la jaquette. Un menu animé et musical propose le film (102’) avec une piste d’audiodescription et des sous-titres pour malentendants.
En bonus, une bande annonce et un documentaire sur le tournage (30’) assez vivant. Les acteurs parlent de leur personnage, de leurs rapports avec Pascal Thomas. On le voit à l’oeuvre pendant des répétitions où il semble laisser une part d’improvisation aux acteurs.
L’image (1.78:1) lumineuse, volontairement surexposée, est agréable et correctement contrastée. C’était la première fois, nous dit-on dans le supplément, que Pascal Thomas utilisait une caméra numérique.
Le son Dolby Digital 5.1 est assez fin mais, très concentré sur les voies avant, tire très peu profit des possibilités du multicanal, même pour l’accompagnement musical.
Crédits images : © France Télévisions Distribution