A Cappella (2013) : le test complet du DVD

Han Gong-ju

Réalisé par Lee Sujin
Avec Chun Woo-hee, Jung In-sun et Kim So-Young

Édité par Dissidenz Films

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Le 14/03/2016
Critique

A Cappella

Han Gong-ju, une jeune lycéenne, est contrainte de changer d’établissement scolaire et d’emménager, pour un temps, chez la mère d’un de ses professeurs, tandis qu’une enquête policière suit son cours dans son quartier d’origine. Gong-ju dit qu’elle n’a rien à se reprocher. Mais pourra-t-elle échapper à son passé ?

A cappella (pourquoi ne pas avoir conservé le titre original, Han Gong-ju ?) est le premier long-métrage du réalisateur coréen Lee Sujin. Sur un écran noir, avant que ne commence le film, une voix de jeune fille se fait entendre : « Lorsque je compose une mélodie dans ma tête, tout ce qui m’entoure se transforme en notes. Et puis, la chanson commence. Une respiration, des bruits de pas, le vent… même des grincements métalliques. Ils me disent : Ça va aller, ça va aller. Alors, j’oublie le chagrin et la peur. » Ces paroles laissent supposer que la jeune fille a vécu un drame, ce qui se confirme dès sa première apparition, au début de la seconde scène du film quand, en tournant son regard vers la caméra, elle déclare : « Je n’ai rien fait de mal. »

Présentée à ses nouvelles camarades de classe, Han Gong-ju est plutôt bien accueillie. Mais elle reste à l’écart et jette un voile opaque sur son passé. Quel drame a pu la conduire là ? Il nous faudra, après plusieurs flashbacks, attendre les dernières images du film, bouleversantes, pour que le scénario déstructuré dissipe tout mystère.

Si tout finit par s’ordonner juste avant que le mot « fin » ne s’inscrive sur l’écran, le réalisateur, également auteur du scénario et du montage, brouille à l’envi la chronologie. Ce qui pourra dérouter le spectateur fait aussi l’originalité d’A cappella, une oeuvre très personnelle. Un deuxième visionnage mettra en lumière toute l’habileté du découpage.

La composition des cadres doit certainement à la formation et à l’expérience de photographe de Lee Sujin. Les mouvements de caméra sont simples et s’enchaînent naturellement.

A cappella doit aussi beaucoup à son interprète principale, Chun Woo-hee : âgée de 26 ans au moment du tournage, elle campe une lycéenne très crédible et réussit, avec très peu de dialogues, à faire passer les émotions et les désarrois du personnage.

Ce premier film a moissonné les récompenses, non seulement en Corée, mais aussi à Rotterdam, Marrakech et au 16e Festival du film asiatique de Deauville où il obtint le Prix du Jury, le Prix de la critique et le Prix du public.

A cappella, confirme, après A Girl at My Door (Dohee-ya) un autre premier film, réalisé par July Jung en 2014, que le cinéma coréen qui arrive jusqu’à nous ne se limite pas à l’action violente, mais peut aussi être intimiste.

Voyez ce film qui vous laissera un souvenir difficilement effaçable !

Édition - 8,5 / 10

Ce DVD est aussi sorti en coffret avec Délinquant juvénile, un autre film coréen réalisé par Kang Yikwan en 2012.

Le film de 108 minutes tient sur un DVD-9 logé dans un keep case de 14 mm. Le menu animé et musical propose le film dans sa seule version originale, avec sous-titres français optionnels, dans deux formats audio, Dolby Digital 5.1 ou 2.0 stéréo.

En supplément, une courte préface du film par Lee Sujin (45 secondes), un entretien exclusif avec le réalisateur (12’) dans lequel il justifie la structure si particulière du scénario. Il rappelle être venu un peu par hasard de la photographie au cinéma, avoir pressenti la difficulté de trouver un producteur et décidé d’assurer lui-même la production de ce premier film à petit budget. Pour lui, le bien et le mal coexistent en chaque personne et le film, bien qu’ancré dans la société coréenne, a une dimension universelle.

Suit un des cinq courts-métrages de Lee Sujin, Son’s (17’), réalisé en 2006 où, là aussi, la dernière scène d’un long flashback donne l’explication du comportement énigmatique du personnage principal.

Pour finir, la bande-annonce des huit titres de la collection Dissidenz Asia.

Inséré dans le boîtier, un livret de 20 pages contient un entretien avec le réalisateur et avec Chun Woo-hee, l’interprète de Hang Gong-ju et l’intéressant compte-rendu d’une rencontre entre Marie-Orange Rivé-Lasan et Jin-Ok Kim, maîtres de conférences de l’Université Paris Diderot dans la section d’études coréennes sur l’importance de l’image sociale en Corée. À ne lire qu’après avoir vu le film.

L’image (1.85:1) propose une bonne définition, une texture délicate et des couleurs soigneusement étalonnées qui mettent en valeur la belle photographie du film.

Le son Dolby Digital 5.1 ou 2.0 stéréo restitue avec finesse et clarté les dialogues et l’accompagnement musical. L’image sonore, surtout concentrée sur les voies avant, ne s’ouvre qu’occasionnellement sur les voies surround.

Crédits images : © Dissidenz Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
8,5 / 10
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Philippe Gautreau
Le 14 mars 2016
A Cappella est un nouvel exemple de la richesse du cinéma sud-coréen. Une œuvre très personnelle, magnifiquement photographiée, treize fois primée. Inoubliable !

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