Heat (1972) : le test complet du DVD

Réalisé par Paul Morrissey
Avec Joe Dallesandro, Sylvia Miles et Andrea Feldman

Édité par Carlotta Films

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Le 10/10/2003
Critique

Joey Davis, après deux ans dans l’armée, un CD qui s’est mal vendu et un rôle, alors qu’il était enfant, dans une série télévisée « The big ranch », s’installe dans un motel de Los Angeles dans l’espoir d’y trouver un engagement.

Il s’installe dans un motel ou Jessie, à peine 18 ans, vit avec son bébé. L’intrusion de Joey va désorganiser quelque peu la famille de Jessie, qui n’en avait pourtant pas besoin.

Jugez plutôt : Jessie partage sa chambre avec son bébé et sa petite amie Bonnie, ce qui ne l’empêche pas d’être, aussi, très attirée par la gent masculine et les charmes de Joey ; n’ayant pas de quoi payer le loyer, elle demande de l’argent à sa mère, une actrice sur le retour, qui n’a déjà pas les moyens d’entretenir le patrimoine que lui a abandonné son troisième mari au moment du divorce : une indescriptible villa de 36 pièces dans tous les styles, allant du roman à l’art déco.

Sidney, l’ex-mari et le père de Jessie, vit avec un acteur qui, lui aussi, a connu une gloire éphémère au cinéma, quand il était enfant.

Joey bouscule tout ce joyeux monde en cédant, sans trop se faire prier, aux avances de Jessie, de Sally, du petit ami de Sidney et, pour obtenir une réduction de son loyer, à celles de la propriétaire du motel.

Heat tranche sur les deux premiers volets de la trilogie, Flesh et Trash : il s’agit d’une comédie, une sorte de lointaine parodie de Sunset Blvd., réalisé par Billy Wilder en 1950. Il a cependant en commun avec les deux premiers films de présenter une galerie de personnages tragi-comiques, assez déjantés. Ceux-là ont, toutefois, eu la chance de goûter au rêve américain, mais n’ont pas su saisir les opportunités au moment où elles se présentaient.

Paul Morrissey affirme, film après film, sa maîtrise de l’écriture filmique. Le film doit aussi beaucoup à l’excellente prestation de Sylvia Miles dans le rôle de Sally. On l’avait déjà remarquée en 1969 dans Midnight cowboy (Macadam cowboy), et on la reverra ensuite, notamment, dans Farewell, my lovely en 1975 et dans Crossing Delancey en 1988.

Présentation - 4,0 / 5

Le disque, logé dans un keep-case transparent rose fluo, est sérigraphié dans le style op’art, avec le même graphisme que pour les deux autres volets de la trilogie, ici pois verts sur fond noir.

Excellente restauration de l’image ; un son mono d’origine, bien nettoyé, avec léger souffle très supportable.

Les suppléments sont essentiellement constitués d’un court métrage, non sonorisé, de Paul Morrissey et de trois scènes alternatives qui peuvent être vues avec ou sans les commentaires du réalisateur.

Le menu principal animé et sonorisé est dactylographié en blanc sur fond noir, bien dans l’esprit d’un film à petit budget, dans un style identique à celui des deux autres DVD
Pas de découpage en chapitres.

On peut insérer ou supprimer les sous-titres français à la volée.

Bonus - 4,0 / 5

Tous les suppléments sont un format 4/3, son mono.

Scènes alternatives (12’17”). Il s’agit de trois prises, très proches de celles finalement retenues. Dans la première, Sally essaie d’inculquer quelques principes de vie à sa fille. La seconde est un gros plan du visage de Joe Dalessandro téléphonant à son agent. La troisième, une conversation intime entre Joey et la propriétaire du motel. Commentaires intéressants de Paul Morrissey sur l’écriture et la réalisation d’un scénario comique.

Clip de Paul Morrissey (2’55”), avec photos, bouts filmés et extraits de la trilogie.

The origin of Captain America, (9’32”) est un court-métrage (« en version muette originale » !) de Paul Morrissey, vraisemblablement un de ses premiers essais avec une caméra. Un homme jeune, seul, lit une bande dessinée dans laquelle le héros, comme c’est la règle, triomphe des méchants, incarnés ici par des espions nazis et sauve ainsi la démocratie ! Simple alternance des images de la BD, filmées suffisamment lentement pour nous laisser le temps de déchiffrer les bulles et du visage inexpressif du lecteur, en gros plan. En un mot, absolument rien d’excitant…

Heat en 1972 : le diaporama sonorisé resitue le film dans son époque avec photos et coupures de presse : la réélection de Richard Nixon, la tragédie des JO, le cessez-le-feu au Vietnam et, sur les écrans : Le charme discret de la bourgeoisie, l’avant-dernier film de Luis Buñuel (à éditer d’urgence sur DVD !), The Godfather (Le parrain), A clockwork orange (Orange mécanique), Deliverance (Délivrance), Fritz the cat (disponible en Zone 1 ou en Zone 2 en Grande Bretagne) et Les Contes de Canterbury.

Image - 4,0 / 5

L’image a été restaurée avec soin : la vivacité des couleurs, bien étalonnées, les noirs profonds, avec juste ce qu’il faut de grain, une telle qualité étonne pour un film à tout petit budget, tourné il y a plus de trente ans !

Il reste quelques petites taches blanches et un poil têtu qui s’accroche tout au long d’un plan, au début du film ; mais rien de terriblement gênant.

Son - 3,5 / 5

Le son mono est clair avec un souffle léger, très supportable. Quelques « drops », plus discrets que dans les deux autres films.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Panasonic TX-36PG50F 16/9 86 cm
  • Philips 957
  • Denon AVR 2802
  • Avant : Cabasse Goëlette. Centre : Sony SS-CN15. Arrière : Sony SS-SR15. Caisson de graves Pioneer S