Réalisé par Paul Morrissey
Avec
Joe Dallesandro, Sylvia Miles et Andrea Feldman
Édité par Carlotta Films
Joey Davis, après deux ans dans l’armée, un CD qui s’est mal
vendu et un rôle, alors qu’il était enfant, dans une série
télévisée « The big ranch », s’installe dans un motel de Los
Angeles dans l’espoir d’y trouver un engagement.
Il s’installe dans un motel ou Jessie, à peine 18 ans, vit
avec son bébé. L’intrusion de Joey va désorganiser quelque
peu la famille de Jessie, qui n’en avait pourtant pas
besoin.
Jugez plutôt : Jessie partage sa chambre avec son bébé et sa
petite amie Bonnie, ce qui ne l’empêche pas d’être, aussi,
très attirée par la gent masculine et les charmes de Joey ;
n’ayant pas de quoi payer le loyer, elle demande de l’argent
à sa mère, une actrice sur le retour, qui n’a déjà pas les
moyens d’entretenir le patrimoine que lui a abandonné son
troisième mari au moment du divorce : une indescriptible
villa de 36 pièces dans tous les styles, allant du roman à
l’art déco.
Sidney, l’ex-mari et le père de Jessie, vit avec un acteur
qui, lui aussi, a connu une gloire éphémère au cinéma, quand
il était enfant.
Joey bouscule tout ce joyeux monde en cédant, sans trop se
faire prier, aux avances de Jessie, de Sally, du petit ami de
Sidney et, pour obtenir une réduction de son loyer, à celles
de la propriétaire du motel.
Heat tranche sur les deux premiers volets de la trilogie,
Flesh et Trash : il s’agit d’une comédie, une sorte de
lointaine parodie de Sunset Blvd., réalisé par Billy Wilder
en 1950. Il a cependant en commun avec les deux premiers
films de présenter une galerie de personnages tragi-comiques,
assez déjantés. Ceux-là ont, toutefois, eu la chance de
goûter au rêve américain, mais n’ont pas su saisir les
opportunités au moment où elles se présentaient.
Paul Morrissey affirme, film après film, sa maîtrise de
l’écriture filmique. Le film doit aussi beaucoup à
l’excellente prestation de Sylvia Miles dans le rôle de
Sally. On l’avait déjà remarquée en 1969 dans
Midnight cowboy (Macadam cowboy), et
on la reverra ensuite, notamment, dans Farewell, my lovely en
1975 et dans Crossing Delancey en 1988.
Le disque, logé dans un keep-case transparent rose fluo, est
sérigraphié dans le style op’art, avec le même graphisme que
pour les deux autres volets de la trilogie, ici pois verts
sur fond noir.
Excellente restauration de l’image ; un son mono d’origine,
bien nettoyé, avec léger souffle très supportable.
Les suppléments sont essentiellement constitués d’un court
métrage, non sonorisé, de Paul Morrissey et de trois scènes
alternatives qui peuvent être vues avec ou sans les
commentaires du réalisateur.
Le menu principal animé et sonorisé est dactylographié en
blanc sur fond noir, bien dans l’esprit d’un film à petit
budget, dans un style identique à celui des deux autres
DVD
Pas de découpage en chapitres.
On peut insérer ou supprimer les sous-titres français à la
volée.
Tous les suppléments sont un format 4/3, son mono.
Scènes alternatives (12’17”). Il s’agit de trois
prises, très proches de celles finalement retenues. Dans la
première, Sally essaie d’inculquer quelques principes de vie
à sa fille. La seconde est un gros plan du visage de Joe
Dalessandro téléphonant à son agent. La troisième, une
conversation intime entre Joey et la propriétaire du motel.
Commentaires intéressants de Paul Morrissey sur l’écriture et
la réalisation d’un scénario comique.
Clip de Paul Morrissey (2’55”), avec photos, bouts
filmés et extraits de la trilogie.
The origin of Captain America, (9’32”) est un
court-métrage (« en version muette originale » !) de Paul
Morrissey, vraisemblablement un de ses premiers essais avec
une caméra. Un homme jeune, seul, lit une bande dessinée dans
laquelle le héros, comme c’est la règle, triomphe des
méchants, incarnés ici par des espions nazis et sauve ainsi
la démocratie ! Simple alternance des images de la BD,
filmées suffisamment lentement pour nous laisser le temps de
déchiffrer les bulles et du visage inexpressif du lecteur, en
gros plan. En un mot, absolument rien d’excitant…
Heat en 1972 : le diaporama sonorisé resitue le film
dans son époque avec photos et coupures de presse : la
réélection de Richard Nixon, la tragédie des JO, le
cessez-le-feu au Vietnam et, sur les écrans : Le charme
discret de la bourgeoisie, l’avant-dernier film de Luis
Buñuel (à éditer d’urgence sur DVD !), The
Godfather (Le parrain), A clockwork
orange (Orange mécanique), Deliverance
(Délivrance), Fritz the cat (disponible en Zone 1 ou en Zone
2 en Grande Bretagne) et Les Contes de Canterbury.
L’image a été restaurée avec soin : la vivacité des couleurs,
bien étalonnées, les noirs profonds, avec juste ce qu’il faut
de grain, une telle qualité étonne pour un film à tout petit
budget, tourné il y a plus de trente ans !
Il reste quelques petites taches blanches et un poil têtu qui
s’accroche tout au long d’un plan, au début du film ; mais
rien de terriblement gênant.
Le son mono est clair avec un souffle léger, très supportable. Quelques « drops », plus discrets que dans les deux autres films.