Ray Donovan - Saison 2 (2014) : le test complet du DVD

Originaire de  » Southie « , un quartier difficile de Boston, Ray Donovan, marié et père de deux enfants, s’est installé à Hollywood. Détective privé, il règle discrètement les problèmes les plus délicats de ceux assez fortunés pour payer ses honoraires. La famille, ça compte pour lui. Mais les choses se compliquent pourtant quand son père Mickey, condamné à vingt ans de prison pour meurtre, est libéré sur parole…

La série Ray Donovan a été créée par Ann Biderman, coscénariste de Copycat (Jon Amiel, 1995), de Peur primale de Gregory Hoblit (1996) et de Public Enemies de Michael Mann (2009), avec Johnny Depp dans le rôle de John Dillinger. Dans la foulée, elle a créé en 2009 Southland, une série en cinq saisons sur la police de Los Angeles, saluée par deux Primetime Emmy Awards, disponible à peu près partout… sauf en France !

Cette deuxième saison le confirme : Ray Donovan conserve sa place dans le peloton des meilleures séries sorties ces dernières années.

Autour de deux thèmes essentiels, la criminalité et les relatons familiales, le premier atout de Ray Donovan est la richesse d’un scénario qui met en situation une bonne trentaine de personnages dont elle dévoile l’intimité, de façon approfondie pour la dizaine de personnages principaux, tout en réussissant à donner une certaine épaisseur aux autres. Cette profusion ne nuit pas à la clarté du scénario : on ne perd jamais le fil du récit dans une succession d’événements et de situations qui s’enchaînent sans hiatus, ni temps mort.

L’autre atout est la distribution. En tête, dans le rôle-titre, Liev Schreiber, remarquable pour la façon dont il réussit à imposer sa présence par un jeu très sobre, tient là le meilleur emploi de sa déjà longue carrière. L’autre tête d’affiche est Jon Voight, impressionnant dans son interprétation de Mickey Donovan, le cauchemar de Ray, un personnage trouble et complexe.

Eddie Marsan (dont nous avons loué les qualités à l’occasion du test d’Une belle fin) et Dash Mihok sont toujours convaincants dans leur interprétation des deux frères, Terry et Bunchy, définitivement perturbés par l’abandon de leur père et par les abus sexuels d’un prêtre. Il faut aussi citer Hank Azaria (tête d’affiche de l’excellente série Huff, toujours absente de nos bacs), fascinant dans sa composition d’un directeur du FBI dévoré par son ambition, et Steven Bauer dans celle d’Avi, l’homme de main de Ray Donovan. Impossible, également, d’oublier la jeune Kerris Dorsey, 17 ans, dans le rôle de Bridget, la fille de Ray Donovan.

La liste des guest stars est longue avec James Woods, Elliot Gould, Katherine Moennig (la Shane de The L Word), Sherilyn Fenn (Twin Peaks), Rosanna Arquette…

Cadencée par des scènes d’action, parfois très violentes (justifiant amplement l’interdiction au mois de 12 ans), joliment photographiée, principalement par le chef op’ Robert McLachlan, dans des décors variés avec de nombreuses prises en extérieur, servie par des dialogues bien écrits, accompagnée par une belle composition musicale, Ray Donovan, une autre réussite de Showtime après Californication et Dexter, est une série à ne pas manquer, confirmée pour une quatrième saison dont la diffusion commencera à l’automne 2016.

Les douze épisodes de 52 minutes de la saison 2 sont logés sur quatre DVD-9 (oubliée l’édition Blu-ray de la saison 1) livrés dans un boîtier, inséré dans un étui, avec le même visuel que celui de la jaquette. Les menus sont animés et musicaux : le passage de l’un à l’autre ou le lancement des épisodes sont ponctués par le fracas d’une vitre brisée. Un choix est offert entre quatre versions audio : le version originale Dolby Digital 5.1 dont bénéficie aussi le doublage en allemand. Les doublages en français et en espagnol doivent se contenter du Dolby Digital 2.0 surround. Sous-titres français et huit autres langues, dont l’anglais.

L’épisode 1 commence avec un rappel, court (2’27”) mais bien conçu pour remettre en mémoire l’essentiel de la saison 1.

En supplément, sur le disque 1, le commentaire de l’épisode 1 (VO avec sous-titres français optionnels) un peu décousu, par John Voight et Pooch Hall, l’interprète de Daryll Donovan, le demi-frère  » irlandais-black  » de Donovan. Suivent deux rapides esquisses des personnages principaux : Liev Schreiber parle de Ray Donovan (2’) et Jon Voight parle de Mickey (2’).

Sur le disque 2, Musicalement Ray (8’) évoque la musique originale de Marcelo Zarvos (The Big C, Extant), plus sombre pour la dramatique saison 1, plus percussive et jazzy pour la saison 2 qui donne plus de place à l’action.

Sur le disque 3, le commentaire de l’épisode 7 (pas mentionné sur la jaquette), par Liev Schreiber, plus concentré sur la mise en scène, les dialogues, le jeu des acteurs, la réalisation de Lesli Linka Glatter et le travail sur la photographie des chefs op’ Robert McLachlan et Matthew Jensen. Nettement plus intéressant que le commentaire de l’épisode 1. Suit Le tournage de Ray Donovan (8’) aves Robert McLachlan qui parle du travail des réalisateurs, guidés par la bible écrite par Allen Coulter, de l’utilisation fréquente du reflet des personnages par des miroirs ou des vitres, etc.

Enfin, sur le disque 4, Sagesse et esprit, un original quiz sur les dialogues avec une dizaine de citations (dans la langue choisie au lancement du disque) à attribuer au bon personnage parmi les trois proposés. Les mauvaises réponses sont sanctionnées par un buzz agressif, les bonnes par un extrait de la scène.

L’image (1.78:1) serait proche de la perfection si certaines scènes filmées en lumière faible n’étaient pas occasionnellement un peu trop douces. Un soin tout particulier a été apporté au traitement de la couleur dans différents environnements : extérieurs, intérieurs, scènes nocturnes, etc.

Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale assure un bon équilibre entre les bruits d’ambiance, l’accompagnement musical et les dialogues, toujours bien détachés. Les possibilités du format multicanal sont assez bien exploitées pour créer une immersion satisfaisante. Cette version est, à cet égard, préférable au doublage en français (DD 2.0 surround).

Crédits images : © Showtime