The Leftovers - Saison 1 (2014) : le test complet du DVD

Un 14 octobre, sur l’aire de stationnement du centre commercial de Mapleton, une petite ville de l’état de New York, une femme téléphone à l’avant de sa voiture. Sur la banquette arrière, son bébé s’arrête soudain de pleurer. La femme se retourne : le bébé a disparu. À quelques mètres de là, un garçonnet appelle au secours :  » Où est mon papa ?  » tandis qu’un caddie dévale tout seul la pente… Au même moment, sur toute la planète, des millions de personnes ont soudain disparu, 2% de la population. Trois ans plus tard, le phénomène reste inexpliqué. À Mapleton, la vie a repris son cours normal, enfin… presque normal.

The Leftovers est une autre série HBO, cocréée par Damon Lindelof et Tom Perrotta. Si l’on se souvient que Damon Lindelof est l’un des créateurs de Lost, on sera moins surpris que le scénario de The Leftovers laisse planer le mystère des enlèvements. Toutes les questions : Par qui ? Où ? Comment ? Pourquoi ?… restent sans réponse. Tout comme celles que susciteront, par exemple, l’étrange comportement d’animaux, en particulier des chiens qui se regroupent en meutes agressives.

La disparition en masse a été exploitée par d’autres séries, notamment par Disparition, créée en 2002 par Leslie Bohem et coproduite par Steven Spielberg, et par la remarquable Les 4400, créée en 2004 par René Echevarria & Scott Peters. Une fois n’est pas coutume dans ce genre, on recense une excellente création française, Les Revenants, dont la saison 2 vient de sortir sur Blu-ray et DVD.

Le personnage central de The Leftovers, interprété avec justesse par Justin Theroux, est Kevin Garvey, le chef de la police locale, confronté à la dure tâche de maintenir l’ordre dans une communauté encore sous le coup du traumatisme causé par cent disparitions. Il sera aussi assailli par des hallucinations si prégnantes qu’il finira par ne plus pouvoir séparer cauchemar et réalité.

Son problème majeur est la secte qui s’est formée après les disparitions, celle des Guilty Remnant (coupables survivants), dont les membres sont habillés de blanc, communiquent par écrit après avoir fait voeu de silence et… fument des cigarettes à la chaîne ! Ces pratiques marginales créent de fortes tensions avec le reste de la population. De plus, Laurie, la femme de Kevin, a rejoint la secte, le laissant seul pour veiller sur leur fille Jill, devenue difficile à contrôler.

D’autres personnages se joignent à l’intrigue, Megan Abbott (Liv Tyler), arrivée à Mapleton par hasard, Wayne Gilchrest, une sorte de douteux prophète qu’on dit doté de pouvoirs surnaturels, Patti Levin, à la tête des Guilty Remnant, Dean, un inquiétant chasseur qui résout les problèmes avec son fusil, et, surtout, l’insolite pasteur Matt Jamison, interprété par Christopher Eccleston, l’un des plus célèbres avatars du fameux Doctor Who (2005).

Voilà quelques-uns des personnages qui hantent cette mystérieuse série. Il faut y ajouter la forêt environnante, un no-man’s land à l’écart des interdits qui gouvernent encore, tant bien que mal, les rues de la ville. Sous le couvert de la forêt, tout peut arriver, même le pire, comme une insoutenable scène de lapidation !

The Leftovers n’est pas pour vous si vous avez besoin que le scénario vous donne, à tout moment, un sûr repérage dans le déroulement du récit. Si vous n’éprouvez pas trop fortement ce besoin, vous vous laisserez entraîner avec plaisir dans les méandres d’un récit surprenant, dont les images resteront longtemps en mémoire, comme celles de la magnifique fresque du générique montrant des corps plus ou moins dénudés s’élevant jusqu’à la lumière intense qui éclaire le sommet d’un dôme.

Les dix épisodes d’une durée moyenne de 55 minutes tiennent sur trois DVD-9 logés dans un boîtier inséré dans un étui cartonné. Les pictogrammes du menu fixe et musical donnent accès à la version originale (Dolby Digital 5.1) et à trois doublages en français, espagnol et italien (Dolby Digital 2.0). Sous-titres en français et en huit autres langues, dont l’anglais pour malentendants.

En supplément, La réalisation de The Leftovers (29’) où les créateurs rappellent l’existence de disparitions mystérieuses de navires et d’avions dans le fameux  » Triangle des Bermudes  » et le cas de la goélette Mary Celeste, retrouvée en 1872 au beau milieu de l’Atlantique par beau temps, sans personne à bord, etc. Ils nous disent que les acteurs n’ont découvert le sort que leur réservait le scénario qu’épisode après épisode.

Suit Je me souviens : discussion entre Damon Lindelof et Tom Perrotta (15’) qui se concentre sur les adaptations du roman pour la série : dans le roman, par exemple, le personnage principal était le maire, pas le chef de la police. Damon Lindelof a cependant demandé à Tom Perrotta de rester à ses côtés pour la conception et l’écriture de la série. Dans Derrière la caméra : confession des créateurs et des acteurs (8’) une bonne place est donnée à la secte des Guilty Remnant, à sa remise en cause des valeurs et des modes de vie traditionnels visant à chasser l’attachement aux choses, la peur, l’amour. Enfin, Prélude : ce que réserve la saison 2 (4’) ne dévoile rien sur la suite. Damon Lindelof nous rassure, cependant : elle sera aussi imprévisible que la saison 1 !

Tous ces bonus sont en version originale sous-titrée. Mais, comme cela arrive trop souvent avec les éditons Warner, les commentaires des épisodes 1 & 10 sont livrés sans sous-titres.

L’image (1.78:1) offre des couleurs agréablement saturées et naturelles, une bonne définition et des contrastes solides. Quelques scènes en basse lumière peuvent être affectées par un léger bruit vidéo.

Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale, d’une excellente dynamique, rend compte des ambiances avec réalisme et restitue clairement les dialogues. Il est, bien sûr, techniquement préférable au doublage en français (Dolby Digital 2.0), par ailleurs peu inspiré.

Crédits images : © HBO