Dracula contre Frankenstein (1970) : le test complet du DVD

Monstruos del terror, Los

Réalisé par Tulio Demicheli
Avec Michael Rennie, Karin Dor et Craig Hill

Édité par Artus Films

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Le 15/02/2016
Critique

Dracula contre Frankenstein

Fuyant leur planète devenue inhospitalière, des extra-terrestres tentent de conquérir la Terre. S’appuyant sur la superstition de l’homme, ils ressuscitent deux scientifiques qui vont alors ramener à la vie tous les grands monstres : Dracula, Frankenstein, le loup-garou, la momie… Ayant découvert leur plan de conquête, et face à la population effrayée, le professeur Warnoff va tenter de déjouer leurs attaques.

Jacinto Molina, plus connu sous son nom d’artiste Paul Naschy, ancien haltérophile et catcheur de renom, est fasciné par le cinéma de genre et voue un culte aux films de momies, vampires, savants fous et autres créatures mythiques ayant fait le bonheur des studios Universal dans les années 30-40. Il devient comédien puis écrit des histoires d’épouvante. Sans le savoir, il crée un nouveau courant au sein d’une production cinématographique espagnole sur le déclin, au point d’en devenir une véritable figure emblématique grâce au succès inattendu des Les Vampires du Dr Dracula (La Marca del Hombre lobo) pour les puristes (1968), qui lance alors l’Age d’or du cinéma fantastique ibérique. Il y incarne le Comte loup-garou Waldemar Daninsky dont il reprend le costume et les prothèses velues dans une douzaine de longs-métrages jusqu’en 2004, y compris dans Dracula contre Frankenstein (Los Monstruos del Terror) réalisé en partie par Tulio Demicheli en 1970. En partie, car le cinéaste espagnol a été remplacé par deux de ses confrères, Hugo Fregonese et Eberhard Meichsner, non crédités au générique, en raison des désaccords avec les producteurs. Oeuvre grand-guignolesque donc, ni réjouissante, ni inquiétante, et malheureusement ennuyeuse, Dracula contre Frankenstein ne tient pas ses promesses. On se languissait pourtant devant cet Avengers des monstres les plus connus du cinéma d’horreur, réunissant la momie (ici Tao-Tet), le loup-garou, le vampire Janos de Mialhoff (et non pas Dracula, pour des raisons de droits) et la créature de Frankenstein Farancksalan. Si ces deux derniers n’apparaissent d’ailleurs jamais ensemble à l’écran, force est de constater que le résultat de Dracula contre Frankenstein est raté.

Cette coproduction italo-germano-espagnole reste linéaire, sans surprise, neurasthénique. Si Paul Naschy, également scénariste, manque toujours de charisme « au naturel », il campe cependant un lycanthrope convaincant, qui grogne beaucoup, à s’en décrocher la mâchoire. Il a su prendre ses marques et s’approprier le monstre poilu après avoir été longtemps influencé par le jeu de Lon Chaney Jr. Mais la mise en scène fait du sur place. Le récit se déroule trop lentement, au point de perdre le spectateur dans son premier tiers, peinant à le repêcher en raison d’un manque de rebondissements et ce, malgré certaines bonnes idées farfelues dans le prologue. De plus, les monstres tant attendus se font attendre justement et sont même complètement laissés à l’abandon au profit du comédien Michael Rennie (Le Jour où la Terre s’arrêta), très fatigué dans le rôle du Dr. Odo Warnoff, qui tournait ici son ultime film. Les autres acteurs ne font que de la figuration. On se croyait déjà conquis, hélas, on déchante rapidement avec des maquillages outranciers et laids, sans parler d’une réalisation inexistante, d’un manque de budget flagrant et d’une morale que ne renierait pas Miss France : L’amour, c’est mieux que la guerre. Il en est de même pour le casting improbable. Si certains films de genre peuvent s’avérer très attachants et drôles par leurs défauts et leurs maladresses, ce n’est pas le cas de Dracula contre Frankenstein, un impressionnant ratage. Dommage.

Dracula contre Frankenstein

Présentation - 5,0 / 5

Nous ne remercierons jamais assez Artus Films pour tout le soin apporté à ses éditions. Toujours soigneusement sérigraphié, le disque est inséré dans un magnifique slim digipack cartonné, estampillé Ciné de Terror. L’éditeur offre aux aficionados un petit objet de collection aux visuels toujours attrayants. Le menu principal est fixe et musical.

Bonus - 3,0 / 5

C’est devenu un rendez-vous immanquable car nous retrouvons en guise de supplément, une enrichissante présentation du film (38’) par Alain Petit. Cet habitué et expert du cinéma de genre évoque la production de Dracula contre Frankenstein, le casting et les trois réalisateurs. L’interactivité se compose également d’un très beau diaporama de photos et d’affiches d’époque, de plusieurs bandes-annonces et du générique espagnol original.

Image - 3,5 / 5

Artus Films nous gratifie en sus d’un master présenté dans son format original 2.35 (16/9, compatible 4/3). À l’exception de quelques taches et griffures subsistantes, la propreté de la copie est indéniable, la restauration ne fait aucun doute, les contrastes sont plaisants, le cadre large est élégant, même si le piqué et la gestion du grain demeurent aléatoires, surtout sur les séquences sombres et les plans truqués. L’ensemble est plutôt stable hormis un léger bruit vidéo sur les scènes nocturnes. Les couleurs sont certes désaturées, mais la copie semble avoir été sauvée à temps. Le charme opère, les ambiances nocturnes sont chiadées, avec cependant des noirs tirant sur le bleu-vert.

Son - 3,5 / 5

Dracula contre Frankenstein est proposé en français, en espagnol et en allemand. Pour les trois options acoustiques, le confort sonore s’avère suffisant, bien que les trois pistes aient été refaites entièrement en post-synchro. Toutefois, la version française est marquée par des dialogues qui manquent souvent de punch, tandis que les voix espagnoles, si elles sont plus claires, se révèlent plus nasillardes. Un très léger ronronnement se fait entendre, sans que cela gêne pour autant, et la délivrance de la musique est dynamique… tout comme les GRRrrr !!! de Paul Naschy.

Dracula contre Frankenstein

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm