Réalisé par Gilles Carle
Avec
Carole Laure, Nick Mancuso et Claude Rich
Édité par Koba Films
Sur les bords du Lac Saint-Jean, au Québec. La beauté de Maria, 18 ans, attire des prétendants : Eutrope Gagnon, un voisin colon, Lorenzo Surprenant, un homme d’affaires installé à Boston et François Paradis, trappeur et bûcheron un peu sauvage. Pas sûr que ce dernier, qu’aime secrètement Maria, songe au mariage…
Maria Chapdelaine est la troisième adaptation pour l’écran du roman de Louis Hémon, né à Brest en 1880, installé au Québec et mort à 32 ans, écrasé par un train. On lui doit aussi, parmi une dizaine de romans, Monsieur Ripois et la Némésis, adapté au cinéma par René Clément en 1954 avec Gérard Philipe. Maria Chapdelaine, initialement publié en feuilleton, a pris une dimension symbolique pour les Québécois.
Il fut une première fois adapté au cinéma en 1934 par Julien Duvivier avec Madeleine Renaud dans le rôle-titre et Jean Gabin dans celui de François Paradis, puis, en 1950, par Marc Allégret, avec Michèle Morgan et Philippe Lemaire.
Le Maria Chapdelaine du Québécois Gilles Carle a l’avantage sur les deux adaptations précédentes d’être nettement plus réaliste pour avoir été tourné sur place avec des acteurs du cru (à l’exception de Claude Rich, égaré dans le rôle du curé). Coproduit par Radio Canada et TF1, Maria Chapdelaine fut initialement diffusé sous la forme d’une minisérie en quatre épisodes d’une heure, jamais éditée en vidéo, avant d’être condensée en un film de 107 minutes.
Cette sévère contraction du récit explique probablement que les personnages restent un peu superficiels. Ce qui reste de l’oeuvre initiale a toutefois le mérite de faire ressentir la dureté de la vie des colons, isolés en minuscules communautés sous un climat rude, au fil des quatre saisons se succédant sur l’écran.
Et puis le film est illuminé par la beauté de Carole Laure, dont ce sera la dernière de sept collaborations avec Gilles Carle depuis La Mort d’un bûcheron en 1973 qui attend toujours une édition sur disque optique.
Maria Chapdelaine est proposé sur un DVD-9 logé dans un keep case de 14 mm. Un beau menu musical et semi-fixe (zooms sur un diaporama de photos) n’offre aucune autre interactivité que l’accès à l’espace découverte d’autres titres édités par Koba Films.
L’image (1.78:1) est débarrassée des marques du temps, d’une texture agréable mais un peu trop douce avec une résolution moyenne dans les plans larges. Les couleurs sont délicates, très légèrement délavées.
Le son (Dolby Digital 2.0), lui aussi très propre, pratiquement sans souffle, assure une bonne présence aux bruits d’ambiance. Un manque de grave donne un timbre aigrelet à la musique de Lewis Furey, tendant occasionnellement à couvrir les dialogues.
Crédits images : © Astral Bellevue Pathé, Société Radio-Canada, TF1 Films Production